Par Dave Gonigam
▪ « La forte baisse de lundi a excité le marché chinois », déclarait avec entrain le présentateur de la télévision chinoise anglophone CCTV News la semaine dernière.
CCTV consacrait les 10 premières minutes de son programme Biz Asia à l’or. On a pu y voir un reportage chez l’un des plus grands vendeurs d’or du pays. « Samedi », raconte le gérant, « on avait tellement de clients qu’il était difficile d’entrer dans le magasin ».
« La confiance des acheteurs chinois dans le métal jaune reste forte », explique un économiste de l’une des quatre plus grandes banques du pays. C’est là « l’achat-passion de l’or » par excellence — terme inventé par Frank Holmes pour décrire l’attrait culturel que le métal jaune a aux yeux des Asiatiques.
Un expert interviewé dans le studio a déclaré que si Chypre est obligée de vendre son or pour respecter les conditions de son sauvetage, d’autres pays de l’Eurozone pourraient devoir faire de même. « S’il est demandé à l’Italie de vendre son or », observe-t-il, « il s’agirait de quantités énormes ».
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J’ai bien senti que l’homme essayait de ne pas montrer qu’il salivait à cette idée. Tout le monde sait que l’objectif de la Chine depuis quelques temps est de construire son propre Fort Knox.
▪ En Inde aussi…
Entre temps, « les acheteurs d’or en Inde, pays le plus consommateur d’or, se précipitent en masse pour acheter des bijoux et des pièces », selon Bloomberg.
« Ma fille n’a que six mois mais je pense qu’il n’est jamais trop tôt pour acheter de l’or », explique une mère de famille nommée Sharmila Shirodkar. Elle venait d’acheter une paire de boucles d’oreilles au Zaveri Bazaar de Bombay. « Je demandais tous les jours à mon mari si les prix allaient encore baisser. Je ne pouvais plus attendre ».
« La forte hausse de la demande physique », explique le reportage, « pourrait aider à endiguer la chute de 17% des prix cette année ».
▪ Le Japon n’est pas en reste
Pendant ce temps-là, au Japon, c’est « l’achat motivé par la peur » qui domine. « Les investisseurs individuels japonais comprennent que l’or est un investissement volatil », peut-on lire sur une dépêche Reuters de Tokyo, « mais ils disent qu’acheter le métal précieux est mieux que les autres alternatives ».
« Les dépôts bancaires ne génèrent quasiment aucun intérêt », explique Yujiro Yamashita à l’agence de presse. A 63 ans, il a acheté pour 5 000 $ d’or peu après que le plancher a commencé à être enfoncé vendredi. Cela faisait vingt ans qu’il n’en avait pas acheté.
Ils sont nombreux comme Yamashita à s’inquiéter du fait que « les nouvelles politiques économiques très énergiques du Premier ministre Shinzo Abe, conçues pour secouer l’économie et la sortir de près de deux décennies de déflation, pourraient provoquer un effondrement du yen ».
▪ Et l’Amérique du Nord !
En Amérique du Nord, le fort « intérêt pour l’achat » de métal physique remarqué par David Franklin chez Sprott a été confirmé par le négociant Patrick Heller.
Lundi dernier, « la chute continue des prix a attiré des acheteurs encore plus avides de métaux précieux », observe Heller chez Numismaster. « Même si nous avons récemment emménagé dans des bureaux beaucoup plus vastes (notre salle d’exposition est quatre fois plus grande et nous avons ajouté plusieurs lignes téléphoniques supplémentaires), les clients pouvaient attendre jusqu’à une heure pour être servis. Beaucoup de gens n’ont même pas pu être pris en charge car les lignes téléphoniques étaient saturées ».
« Les négociants et les fournisseurs n’ont quasiment plus de stocks pour une livraison immédiate et les marges subissent une hausse généralisée ».
Cela concerne tout particulièrement l’argent « savonnette » (ou junk silver). « La marge sur la valeur de l’argent-métal dans des sacs d’une valeur de 1 000 $ de pièces américaines constituées à 90% d’argent-métal a grimpé de 20% », rapporte Heller.
Le terme de junk silver est utilisé par les Américains pour désigner des pièces usées de dix, vingt-cinq et cinquante cents, en argent, en circulation avant 1965. On les vend aujourd’hui dans des sacs d’une valeur nominale de 1 000 $ soit environ 715 onces d’argent-métal pur.
« Ces 10 dernières années », écrit Gene Arsenberg dans le Got Gold Report, « 90% se sont échangés à valeur équivalente ou à un peu moins cher que l’argent-métal spot« . Cela n’est plus du tout le cas depuis le début de l’année 2013.
Dave Gonigam explore le carrefour où se rejoignent la finance, la politique et les médias pour Agora Financial, aux Etats-Unis, depuis 2007. Avant cela, il a mené pendant 20 ans une carrière comme producteur, directeur et auteur dans les rédactions de chaînes télévisées locales américaines. |
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