▪ Comme nous l’avons dit hier, c’est aux Etats-Unis qu’il faut être. Ils ont tout ce gaz et tout ce pétrole… Les rednecks l’extraient de la pierre.
Et tout le monde est d’avis que cette nouvelle source d’énergie « va tout changer ».
Nous n’y croyons pas. Si l’abondance d’énergie était la clé du succès, le Venezuela, l’Irak et l’Arabie Saoudite seraient les pays les plus riches du monde. La Suisse, le Japon, la Suède et Singapour seraient désespérément pauvres.
Ce n’est pas ainsi que les choses fonctionnent. Ce qui compte, c’est ce qu’on fait avec l’énergie, pas combien on en a. Et les Etats-Unis gaspillent leur énergie en choses qui les rendront plus pauvres, pas plus riches.
Comment ? En entretenant trop de zombies. Des zombies à gauche. Des zombies à droite. Des zombies à tous les coins de rue lorsque vous essayez de rentrer chez vous. Les zombies contrôlent désormais le cours des événements. Ce sont les électeurs… et les élus. Ils contrôlent le gouvernement fédéral. Ils sont aussi aux commandes de la Fed. Ils gèrent une bonne partie des grandes entreprises et des principaux secteurs. La défense, l’éducation, la santé — par exemple !
Par définition, les zombies consomment des ressources ; ils n’en produisent pas. Plus de ressources ils utilisent — dont l’énergie –, moins il en reste pour construire un avenir prospère. C’est là le vrai problème avec les zombies : ils représentent le poids mort du passée. Des entreprises décédées. Des secteurs moribonds. Des investissements sclérosés. Des institutions mortes-vivantes.
Naturellement, les élites — dans quelque société que ce soit — veulent se cramponner à leur statut. Elles savent que l’avenir pourrait les déloger de leur poste de commande, si bien qu’elles utilisent le gouvernement pour tenter d’empêcher le futur de s’accomplir. Leur armée tente de contrôler les événements à l’étranger. Leurs réglementations, taxes, subventions et allocations maintiennent leur pouvoir, émoussent la concurrence et empêchent le changement.
▪ Quand les gros zombies mangent les petits
Mais les zombies engendrent les zombies. Une fois que ces derniers ont pris le contrôle, de plus en plus de ressources finissent entre leurs mains… menant à de plus en plus de zombies, qui exigent de plus en plus de ressources ! Quant au gouvernement, il est clairement décidé à aller jusqu’au bout dans ses efforts pour permettre aux zombies de conserver le style de vie auquel ils ont été habitués. Le côté amusant de l’histoire, c’est que les zombies sont en train de s’entre-déchirer — chacun essayant de protéger sa viande fraîche.
Dans le Wall Street Journal de lundi, nous avons découvert la méthode que le gouvernement américain pourrait employer pour abandonner ses obligations envers M. et Mme Tout-le-Monde tout en maintenant le bonheur des gros zombies. Il changera simplement sa manière de calculer les allocations. Il examine actuellement une proposition consistant à utiliser une mesure « indexée » entre l’inflation et le dollar.
Comment cette approche « indexée » fonctionne-t-elle ? Tant les critères actuels que les critères « indexés » se fondent sur un panier de biens pour déterminer de combien les prix ont grimpé. Mais cette mesure « indexée » donne aux statisticiens plus de flexibilité concernant ce qui entre dans le panier. Résultat : un chiffre de l’inflation plus bas.
Si elles passaient à cette nouvelle méthode, les autorités économiseraient des centaines de milliards de dollars. Les retraités américains ne recevraient pas ce à quoi ils pensent avoir droit. Mais qui sait vraiment comment les autorités ajustent leurs chiffres et calculent leurs chèques de pension ? Qui se plaint des mesures de l’inflation ? Qui accuse-t-on si les autorités réduisent un peu chaque chèque ? Qui le remarque, même ?
C’est un « défaut de paiement » dans le sens où les retraités n’obtiendront pas autant qu’il est prévu qu’ils reçoivent. Et alors ? Cela montre simplement la marge de manoeuvre qu’ont les autorités. Cela montre aussi de quelle manière le passif fédéral sera réduit… et comment les autorités pourront éviter de se retrouver à court d’argent sans déclencher une révolution zombie. Ils poignarderont simplement les plus petits zombies inattentifs dans le dos.
Mais ni rogner les chèques de retraite ni le pétrole meilleur marché ne changent complètement la donne. Cela ne permet que d’acheter du temps… et de permettre à un système corrompu de durer un peu plus. Le jeu de bonneteau continue.