▪ Nous avons été absent quelques jours. Ici au Nicaragua, le temps glisse comme un serpent. Il frôle tout juste les feuilles et ne fait pas trembler les hautes herbes. Il ne semble pas y avoir besoin de s’intéresser à l’actualité.
D’ailleurs, nous constatons qu’il n’y a pas grand-chose de changé. Après la victoire d’Obama, les actions américaines ont perdu du terrain. Puis elles se sont reprises. L’or est toujours au-dessus des 1 700 $.
Qu’est-ce qui est important ? Que se passe-t-il qui pourrait affecter notre richesse et nos vies ?
Les journaux parlent encore de la falaise fiscale. Mais fera-t-elle une différence ? Probablement pas. Les républicains feront des concessions. Les démocrates feront des concessions. Le commentariat décrira le magnifique fonctionnement du processus démocratique…
… pendant que les Etats-Unis poursuivront leur chemin vers la destruction.
Pourquoi la destruction ? Parce que c’est ce qu’on obtient quand on dépense beaucoup plus que ce que l’on gagne… et que l’on ne peut pas arrêter.
Nos idées sur le sujet ont évolué. Nous commençons à comprendre ce qui n’était qu’une intuition. Lorsque les gouvernements — et en particulier les démocraties — foncent vers le désastre, ils ne peuvent pas faire demi-tour. Parce plus ils vont loin, plus les électeurs ont intérêt à ce que ça continue.
La moitié des familles américaine reçoit de l’argent du gouvernement. La moitié des électeurs ne paie pas d’impôts. Et plus les autorités subventionnent, renflouent ou parrainent de secteurs, plus les gens — directement ou indirectement — veulent voir la situation perdurer.
▪ Etudiante ou fédérale, la dette explose
Regardez ceci. La bulle de la dette étudiante est en train d’exploser. Ces prêts, garantis par le gouvernement US, connaissent des défauts de paiement à un rythme alarmant :
Mais la dette étudiante est à peine supérieure à 1 000 milliards de dollars. Il reste encore 85 000 milliards.
Voilà quelques faits :
Le déficit fédéral réel pour cette année — dont font partie les engagements non-provisionnés en termes de Sécurité sociale, retraite et soins médicaux — est de plus de 7 000 milliards de dollars. C’est 21 fois la quantité de croissance additionnelle sur la même période. C’est comme si vous aviez une augmentation de 1 000 $ et que vous en dépensiez 21 000 $ de plus.
Combien de temps peut-on continuer comme ça ? Eh bien… c’est ce que nous allons justement découvrir.
Parallèlement, la dette totale américaine, quand on prend Medicare et la Sécurité sociale en compte, n’est pas de 16 000 milliards de dollars comme on l’entend souvent dire. Elle est de 86 000 milliards de dollars… et elle augmente rapidement. C’est aussi pour cette raison que les bavardages sur la falaise fiscale sont une perte de temps. C’est une épine de sapin dans une forêt. Insignifiant. Trivial.
D’une manière ou d’une autre, les autorités américaines vont devoir faire défaut. Comment ? Directement et honnêtement, en annonçant au monde qu’elles ne peuvent honorer leurs engagements ? « Désolés, les investisseurs obligataires… pardon, les seniors… nous n’avons pas l’argent que nous avions promis ».
Ou vont-elles choisir la voie la plus facile… et imprimer de nouveaux billets pour couvrir les déficits jusqu’à ce que tout le système explose ?
Espérez le meilleur, cher lecteur… mais protégez-vous contre le pire.