Partout dans le monde, c’est la course aux nouvelles terres — qui a même donné naissance à un nouveau terme, comme nous l’expliquions hier : le land grab. Aujourd’hui, nous voyons un phénomène qui lui est intimement lié…
Avec le land grab, le water grab : deux bombes à retardement
"Les achats n’étaient pas tant à propos de la terre que de l’eau. Avec la terre, vient le droit de ponctionner l’eau qui lui est liée, un droit qui pourrait, dans de nombreux pays, constituer la partie à la plus forte valeur du deal", explique Peter Brabeck-Letmathe, président de Nestlé, qui parle même de water grab.
70% de l’eau utilisée dans le monde l’est pour l’agriculture. Vous comprenez à quel point eau et agriculture sont étroitement liées.
Le problème est que les transactions faites dans le cadre du land grab sont des bombes à retardement, porteuses de conflits et de répercussions qui se feront sentir sur des dizaines d’années. La FAO a parfaitement bien résumé la situation : "des terres qui, jusqu’à il y a peu, n’attiraient que peu ou prou l’attention sont désormais recherchées par des investisseurs internationaux. (…) C’est une question brûlante, car la terre est une composante essentielle de l’identité, de la subsistance et de la sécurité alimentaire".
Un bon résumé de tous les enjeux liés à ce sujet et qui explique pourquoi les terres agricoles entrent tout à fait dans les sujets que nous abordons dans Défis & Profits.
Ne plus avoir besoin de personne
Partout, l’indépendance alimentaire est devenue une priorité des pays. La Chine est un exemple emblématique de cet enjeu. Il faut qu’elle nourrisse 20% de la population mondiale, avec seulement 10% des terres arables de la planète et 6% de son eau !
Or, les projets d’infrastructures du plan de relance du gouvernement viennent mordre sur les précieuses surfaces agricoles. Il est prévu que 420 000 hectares de terres disparaissent, englouties par de nouvelles constructions. Résultat, ce que le pays perd ici, il va le regagner ailleurs. Comment ? En limitant un programme de reforestation qu’il avait lancé en 2002, pour un coût de 2,4 milliards de dollars.
La Chine est aussi adepte du land grab, mais une certaine opposition internationale se fait jour contre cette pratique. Les pays du G8 y sont en effet opposés. Ils ont également lancé une piste de réflexion qui s’avère fort intéressante pour nous. L’idée, également promulguée par la FAO : mener une révolution dans l’aide alimentaire apportée aux pays pauvres. Plutôt que de leur fournir des aliments, il faudrait les aider à produire sur leur propre sol. A cultiver plus de terres et à en augmenter les rendements, ce qui s’avère être exactement nos axes d’investissements.
La FAO explique que le rendement céréalier en Afrique est d’environ une tonne par hectare, contre trois à quatre tonnes en Europe et dans les régions les plus fertiles d’Asie. Le but est de faire passer l’Afrique à deux tonnes, tout augmentant également les rendements européens et asiatiques.
[NDLR : Ingrid a déniché deux entreprises parfaitement positionnées, qui ne pourront que bénéficier de cette course au rendement — retrouvez vite ces deux pépites dans le numéro en cours de Défis & Profits… mais ne manquez pas le coche : les seuils d’achat peuvent être rapidement atteints ! Il suffit de continuer votre lecture…]