▪ La France va avoir besoin de charbon très rapidement.
C’est la conclusion à laquelle Christophe-Alexandre Paillard, directeur de recherche à l’Institut Choiseul, s’est rendu lors d’un colloque sur l’énergie organisé à Paris par l’IHEST (Institut des hautes études pour la science et la technologie).
Plusieurs départements sont en train de sonder leur potentiel, au premier rang desquels l’Allier, l’Aveyron, et peut-être la Nièvre. D’ailleurs, des minières sont déjà en train de repérer les futurs sites.
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Vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous a pas prévenu
Les dangers commencent à se préciser pour votre patrimoine… et nous organisons une journée de résistance pour vous aider à prendre les armes financières et défendre votre épargne !
Mais attention, le temps commence à être compté : inscrivez-vous sans attendre… bientôt il sera trop tard.
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Bien entendu, Château-Chinon n’est pas en passe de devenir la Riyad de l’énergie, ni Montluçon le vampire du charbon. Le point important, c’est que ce nouvel intérêt pour le charbon, à peine huit ans après la fermeture de la dernière mine française en Lorraine, révèle une tendance à long terme : le monde recommence à s’intéresser au charbon.
Toutefois, les raisons sont nombreuses et parfois confuses : âge d’or du gaz naturel, sortie de l’atome, baisse du fret, législation environnementale… pour vous aider à définir une stratégie d’investissement, voici quelques lignes d’explications.
▪ Le succès du gaz américain…
C’est un drôle de chassé-croisé auquel nous assistons actuellement sur les autoroutes énergétiques du Pacifique.
Dans le cadre de L’Edito Matières Premières, je suis revenu à maintes reprises sur la révolution des gaz de schiste. Ce sont bien entendu les Etats-Unis qui ont été à l’origine de cette percée technologique. Fracturation hydraulique et forage horizontal représentent désormais ce que devaient figurer la pelle et la pioche au XIXe siècle dans le Klondike.
Le résultat, c’est que la multiplication du nombre de forage en Amérique du Nord — un tiers des forages réalisés dans le monde — a fait chuter les prix du gaz. Dorénavant, le prix est passé en dessous des 3 $ le MBTU, soit un record historiquement bas. Pétrochimie, électricité et peut-être bientôt transport sont actuellement bousculés par cette irruption. Mais l’arrivée du gaz a bousculé un autre marché, celui du charbon.
Les plus grands groupes charbonniers, qui ont bâti les heures glorieuses de l’industrialisation des Etats-Unis, sont en chute libre. C’est pourquoi ils se sont tournés sur les marchés internationaux pour y revendre leurs productions. Cette tendance a ainsi eu des conséquences importantes en Asie.
▪ … crée des opportunités pour le charbon en Asie
A première vue, on pourrait croire que la Chine se détourne du charbon. Depuis quelques mois, les importateurs chinois n’arrêtent pas d’annuler ou de reporter leurs contrats. Alors que le mix énergétique chinois repose à 70% sur le charbon, ce mouvement a tôt fait d’inquiéter les investisseurs. Pékin est-il en train de sortir du charbon ?
La concomitance du ralentissement économique chinois et de la découverte de gaz de schiste en Chine a laissé penser que Pékin commençait effectivement à évoluer. Pourtant corrélation n’est pas causalité.
La raison essentielle de la baisse des importations n’est pas liée à une moindre consommation, mais simplement à un calcul économique : les prix du charbon cotés en Australie sont en chute libre depuis février. En mai, la tonne est même passée en dessous des 100 $. Or les acteurs chinois ont signé des contrats lorsque les prix étaient encore très hauts. Ainsi Pékin a décidé de renégocier ses contrats de manière unilatérale.
Les importations de charbon devraient naturellement reprendre dès que les prix se seront stabilisés. Ce sera alors le moment de monter à bord des minières productrices. Car à plus long terme, on peut même avancer que l’avenir du minerai noir est assuré. La méfiance envers l’atome nourrit désormais le marché du charbon.
▪ Après l’atome et avant le gaz, le charbon triomphe
Alors que le charbon a eu tendance à augmenter sa part dans le mix énergétique mondial, passant de 25 à 30% en cinq ans, l’accident de Fukushima a définitivement placé le charbon au coeur de ce mix.
Le dramatique accident a amené le Japon et l’Allemagne à se passer de l’atome. Le charbon est devenu mécaniquement indispensable, alors que les infrastructures pour importer du gaz naturel ne sont pas encore prêtes.
Comme le rappelle Charles Butcher, journaliste à Power Magazine, 50 GW devront être créés en centrale à charbon d’ici 2020 en Europe. Le chiffre prend toute son ampleur lorsque l’on sait que l’Europe n’en a installé que 10 entre 2003 et 2011.
Au Japon, alors que les prix du MBTU, l’unité du gaz naturel, tournent autour de 17 $, Tokyo devrait encore longtemps compter sur le charbon pour se désintoxiquer de l’atome.
▪ Mon conseil
Le charbon est donc une énergie d’avenir, « indispensable au maintien des équilibres énergétiques mondiaux », comme le souligne Christophe-Alexandre Paillard.
Pour moi, c’est l’Asie qui reste définitivement la terre promise du charbon. La Chine aura de plus en plus besoin dans les années à venir de charbon. D’ailleurs, une compagnie s’est positionnée au plus près de la frontière chinoise pour faire partie des fournisseurs privilégiés de l’empire du Milieu.
[NDLR : Quelle compagnie… et comment en profiter ? Florent vous révèle tout dans le dernier numéro de Matières à Profits : agissez maintenant pour vous positionner au mieux !]
Première parution dans l’Edito Matières Premières & Devises du 31/05/2012.