▪ Tout baisse, en ce moment. Même l’or.
Attendez une minute. Dans la mesure où nous savons, grâce à Einstein, que tout est relatif, tout ne peut pas baisser. Si tout baissait, tout serait immobile. Il faut qu’autre chose grimpe, comme point de référence.
Quoi donc ?
Les liquidités !
Les liquidités grimpent par rapport au pétrole, aux actions, au cuivre, aux matières premières de toutes sortes… et par rapport à tout le reste ou à peu près.
Les liquidités sont reines.
Pourquoi ? Parce que nous sommes dans une Grande Correction. Et dans une Grande Correction, les prix sont corrigés. Durant une bulle, les prix tendent à grimper. Cela stimule généralement les « instincts animaux »… encourageant les investisseurs et les entrepreneurs à faire des choses qu’ils regretteront par la suite. Ils construisent des maisons que personne ne peut se permettre… et des centres commerciaux dont personne n’a vraiment besoin. Ensuite, ces choses — et les prêts qui vont avec — apparaissent comme des « actifs » dans les comptes des banques, des fonds de pension, des fonds de couverture, des fonds de private equity… et ainsi de suite.
Plus tard, à mesure que la correction se poursuit, les marchés découvrent que ces « actifs » ne valent pas tout à fait autant qu’ils le pensaient. Les prix baissent. Certains « actifs » se transforment en passif. Ils sont sous l’eau, avec plus de dette que de valeur.
L’emploi baisse. Moins de projets semblent « faisables »… et il y a besoin de moins de travailleurs. Les affaires déclinent. Le chômage grimpe. Les salaires baissent.
Lorsque les prix chutent, ils doivent chuter par rapport à quelque chose. Ils chutent donc par rapport au cash. Les liquidités prennent de la valeur. On peut acheter plus d’actifs réels avec chaque unité. Les gens qui gardent leurs liquidités durant une correction s’en tirent généralement bien. Ils peuvent acheter des actifs de qualité au plus bas, bien moins cher que les prix précédents.
Voilà pourquoi tant de gens veulent prêter de l’argent aux autorités à des taux d’intérêt si bas. Ils pensent que les obligations valent autant que des liquidités.
Tout ça est évident et ne vaut guère la peine d’être mentionné. Dans un monde meilleur, nous saurions tous ce qui arrive… et nous pourrions prédire la suite : les erreurs seraient purgées, décotées, dévaluées, passées en pertes et profits…
… puis l’économie pourrait se relever, s’épousseter, et retourner au travail.
▪ Une brève histoire des dépressions américaines
C’est ce qui se passait autrefois. La première dépression américaine est arrivée en 1819. Les prix du coton s’effondrèrent. Des fermes furent saisies. Des banques firent faillite. Elle se termina en 1821 — deux ans plus tard.
Il y eut ensuite la Panique de 1837. Les maisons de courtage de New York fermèrent leurs portes. Les prix des fermes chutèrent. Un président de banque se suicida. Mais elle prit fin en 1843 — six années plus tard.
La Panique de 1857 fut déclenchée par la faillite de l’Ohio Life Insurance & Trust Company. Les spéculateurs ferroviaires furent ruinés. Les actions dégringolèrent. Près d’un millier d’entreprises mirent la clé sous la porte. La dépression qui en résulta fut dure… mais courte. La reprise commença deux ans plus tard.
La Panique de 1873 mena à une dépression de cinq ans. Et la Panique de 1893 frappa encore plus fort — avec un krach sur Wall Street, 16 000 faillites d’entreprises et un taux de chômage de 15%. Quatre années plus tard, l’économie était à nouveau en pleine forme.
Les suites de la Première Guerre mondiale générèrent la Dépression de 1921. Par de nombreux aspects, elle était aussi sévère que la Grande Dépression. Mais elle fut rapide — deux ans plus tard, elle était terminée.
Ensuite… tout changea, comme nous le verrons demain.
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[…] Nous avons vu hier que jusque dans les années 20, les dépressions aux Etats-Unis étaient relativement courtes. Et […]