▪ Le problème avec les reprises dues à de l’argent virtuel, c’est qu’elles ont tendance à être virtuelles elles aussi…
Aujourd’hui, les maîtres de l’univers pensent qu’ils peuvent défier les lois de la physique, de la chimie, et de la nature même.
A Londres, les membres du G20 se sont réunis le 4 et le 5 septembre, pour réfléchir et faire des prophéties sur l’avenir de notre monde. Leur objectif : faire que la "reprise" continue. Leur programme : plus de plans de relance, plus d’interventions du gouvernement, plus de dépenses, des taux d’intérêt plus bas et redoubler d’efforts pour augmenter la masse monétaire.
Rien qu’aux Etats-Unis, près de 12 000 milliards de dollars ont déjà été consacrés à la grande reprise miraculeuse. C’est presque autant que ce qu’ont perdu les Américains depuis le début de la crise. Est-ce que ces nouveaux billets pourront tout régler ?
Non. Le maquillage du plan de relance ne tiendra pas longtemps…même avec la meilleure volonté du monde. La flamme qu’il promet se consume toujours trop vite pour réchauffer qui que ce soit. Les feux de papiers sont des goinfres, vous savez, il leur en faut toujours plus. Et il faudra donc en ajouter toujours plus… et plus… et plus encore…
▪ Votre chroniqueur se souvient avoir allumé des feux de camp sur la plage dans sa jeunesse. L’éclat de la flamme contre le ciel nocturne attire les fêtards comme des papillons de nuit, mais sans rien de solide dans le brasier, la lumière s’évanouit très vite. A la fin, il ne reste qu’une poignée de traînards qui se poussent du coude pour se rapprocher des braises fumantes.
Et encore, si vous avez de la chance ! Si non, un coup de vent peut envoyer voler des braises incandescentes sur le toit de chaume d’une maison de plage. Et là vous êtes dans un sacré pétrin. Mais il vaut mieux garder l’histoire de l’inflation pour une autre fois…
En réalité, les membres du G20 ne sont qu’un groupe de gamins rassemblés sur une plage, et qui veulent faire durer la fête jusqu’à l’aube. Mais, ne dites pas à la bourse…qu’ils ont trouvé un amour de vacances à la plage. Les indices européens ont accueillit les nouvelles du G20 du 4 et du 5 septembre avec grand enthousiasme lundi dernier ; Wall Street s’est joint à la fête jeudi dernier. La seule question qu’il reste désormais est la suivante : est-ce que l’amourette va prendre fin à la rentrée, comme tous les amours de vacances ?
"Je ne sais pas si l’optimisme est justifié, mais les gens achètent", a déclaré Francis Lun, gestionnaire principal de Fulbright Securities Ltd à Hong Kong, à l’AP après la fête du 4 et du 5 septembre.
"Les pays du G20 ont annoncé qu’ils continueraient à injecter des liquidités dans le système pour que l’économie ne flanche pas", a-t-il dit. "C’est ce que les investisseurs voulaient entendre. Les investisseurs veulent toujours croire les bonnes nouvelles et ignorer les mauvaises".
Et pourquoi pas ? Ayez pitié du pauvre gars chargé d’annoncer la vérité à tout le monde : que la fête est finie, qu’il est temps de ramasser les canettes de bière pleines de sable, et de rentrer à la maison avant l’heure du couvre-feu. Oh oui, cher lecteur, ayez pitié de votre chroniqueur.