** Nous disions il y a quelques jours que le Japon avait renoué avec la croissance : 0,9% de hausse du PIB au deuxième trimestre, après cinq trimestres consécutifs de recul.
Alors voyons : 5,7% de taux de chômage au pays du Soleil-Levant, soit un record historique pour le pays (le précédent date de 2003, avec 5,5%). "Le nombre de chômeurs dans la deuxième économie mondiale s’est envolé de 40,2% sur un an à 3,59 millions d’individus", nous dit La Tribune ce matin.
Parallèlement, la déflation fait rage : l’indice des prix à la consommation japonais était en baisse de 2,2% sur un an à la fin juillet… sans pour autant relancer la consommation elle-même, bien au contraire : la consommation des ménages a reculé de 2% sur la même période. Et si l’on ne tient pas compte de la baisse des prix, en termes nominaux, la consommation a en fait reculé de 4,5%.
Hmmm… chômage record, déflation, consommation en berne… si c’est ça, la croissance, on en préférerait presque la crise.
"Nous sommes tous japonais", a coutume de dire Bill Bonner. Cela semble se confirmer, aux Etats-Unis comme en Europe — alors préparez-vous, cher lecteur, car la situation n’a rien de bien réjouissant.
** Notez que sur les marchés, on reste — relativement — prudent. La hausse ininterrompue de cet été semble terminée ; désormais, les intervenants accueillent les nouvelles avec circonspection, surveillent les autres marchés et restent prêts à prendre leurs bénéfices à la moindre alerte.
C’est ainsi que le CAC 40 a terminé la journée dans le rouge hier, perdant 0,54% à 3 643 points ; à Francfort et à Londres, le DAX et le Footsie ont eux aussi chuté, à -0,94% et -0,43% respectivement.
De l’autre côté de l’Atlantique, en revanche, le trio habituel a clôturé sur une note positive : +0,39% pour le Dow Jones à 9 581 points… +0,16% pour le Nasdaq à 2 028… et +0,28% pour le S&P 500 et ses 1 031 points.
** Les statistiques encourageaient l’incertitude, il faut l’avouer : d’un côté, le PIB américain ressortait en baisse de 1% sur le premier trimestre — ce qui était une "moins mauvaise nouvelle" puisque le consensus l’attendait à -1,5%… mais d’un autre côté, le chômage américain constituait une "moins bonne nouvelle" avec 570 000 nouvelles demandes d’indemnisation la semaine dernière contre 565 000 seulement attendues.
De statistique en statistique, on ne sait plus sur quel pied danser… et ça risque de durer.
Françoise Garteiser,
Paris