** On peut observer les cycles boursiers de près, simplement en gardant un oeil sur l’évolution des cours. Ou on peut voir l’ensemble du tableau… tous les liens entre les marchés et le reste du monde… dans l’espoir de comprendre ce qui se trouve derrière les mouvements de cours — et où ça pourrait les mener.
* Le Dow a chuté. Il chutera plus encore prochainement, probablement… mais peut-être pas tout de suite. Le Dow devrait grimper jusqu’à 10 350 points pour égaler le rebond de 1929. Et dire qu’on n’est pas encore en septembre ! Traditionnellement, septembre est le pire mois pour les investisseurs… suivi d’octobre, novembre, décembre, janvier, février, mars, avril, mai, juin, juillet et août.
* Et que voyons-nous ? Les actions chinoises ont subi hier leur pire journée depuis novembre dernier — l’indice de Shanghai a perdu 6%.
** De nombreux analystes considèrent tout ce qui se situe hors des données de cours comme étant du "bruit". On ne sait jamais quelles idées, quelles explications ou quelles prédictions seront correctes, disent-ils. Tout ce dont on est sûr, c’est le prix.
* Selon l’hypothèse des marchés efficients, le prix des actions contient toutes les informations, les théories et les illusions de tous les intervenants au monde. Selon ce raisonnement, l’information fournie par les cours est "parfaite". Personne ne peut en savoir plus sur la valeur à laquelle une action devrait s’échanger.
* De nombreux analystes pensent pouvoir observer les figures formées par les mouvements des cours et y détecter des indices sur ce qu’ils feront ensuite. Ils voient des "têtes épaules", des "triangles ascendants" et des "drapeaux"… et en tirent des conclusions [NDLR : Des conclusions qui rapportent parfois gros, comme l’ont constaté la semaine dernière les lecteurs de Marc Dagher, notre spécialiste de l’analyse technique : ils ont pu engranger un gain de plus de 42% sur Crédit Agricole — à votre tour, maintenant !].
* En ce qui nous concerne, à la Chronique Agora, les mouvements de cours nous disent des choses, mais seulement lorsqu’ils atteignent des extrêmes… et uniquement parce que nous avons des intuitions sur la manière dont fonctionne la nature.
* Lorsque nous voyons qu’une action a grimpé d’un seul coup, par exemple, nous soupçonnons qu’elle chutera tout aussi brutalement quelque temps plus tard. Lorsque nous voyons une série d’augmentations de prix sur une longue période de temps, nous nous attendons à voir aussi une série de baisses de cours sur une période tout aussi longue. Si nous regardons d’un peu plus près, nous constatons que le prix à la fin de la longue hausse est exceptionnellement élevé… et que le prix à la fin du long déclin est exceptionnellement bas. Nous pensons — intuitivement et logiquement — que les choses exceptionnelles ne le restent pas longtemps. C’est précisément pour ça qu’elles sont exceptionnelles. En gros, lorsque les prix sont exceptionnellement hauts, ils vont baisser — jusqu’à ce qu’ils soient exceptionnellement bas, et vice versa.
* Au-delà de ça, nous ne tirons que peu de substantifique moelle des cours boursiers. Ils ne nous disent pas pourquoi les choses se passent. Et même si nous reconnaissons qu’il est impossible de savoir vraiment pourquoi les choses arrivent (le nombre de papillons faisant battre leurs ailes en Chine dépasse notre entendement), nous avons néanmoins hérité des vieilles traditions des conteurs de notre tribu de mortels. Nous voulons savoir pourquoi les choses arrivent comme elles arrivent… nous voulons des héros et des bandits… nous voulons des gagnants et des perdants… nous voulons une histoire plausible qui explique ce qui se passe.