Si vous voyez un jour une tornade déferler sur la Normandie, ne vous inquiétez pas : c’est le climat qui se dérègle. Pas seulement en Normandie, mais partout dans le monde. Le changement climatique multiplie le nombre de désastres naturels. D’ailleurs, on ne peut plus parler de réchauffement, mais de détraquement climatique. Bonne chance pour produire de la nourriture saine en quantités suffisantes, dans ces conditions.
Même le Royaume-Uni est touché. Au bon vieux temps, on savait à quoi s’attendre en traversant la Manche : de la pluie, plus ou moins abondante selon les saisons. Je me souviens d’une prévision du temps typiquement londonienne : journée pluvieuse, avec des averses occasionnelles. Mais maintenant, impossible de savoir s’il faut s’armer de bottes fourrées ou de bikinis au moment de s’aventurer dans la Perfide Albion.
En mai, le Kent a reçu autant de pluie que le Mali, c’est-à-dire quatre millimètres. Il a fait plus beau à Manchester qu’à Marbella et le sol du sud de l’Angleterre est plus sec que celui d’Egypte, rapporte le Guardian, qui conclut avec un flegme tout british : « quelque chose est en train de se passer ». Quand un sujet de Sa Majesté, le petit doigt levé, assène une telle affirmation tout en mettant un nuage de lait dans son thé à la bergamote, c’est qu’il y a péril en la demeure.
« Je pense que nous vivons un détraquement climatique »,explique la scientifique Katharine Hayhoe, spécialiste du climat à la Texas Tech University. « Nous sommes habitués à certaines conditions, mais ce qui se passe actuellement n’entre pas dans notre cadre de référence ».
Autrement dit, le climat est entré dans une nouvelle normalité, marquée par une accumulation de phénomènes hors du commun. Un peu comme un fou dans un asile : il paraît normal, car tout le monde est comme lui.
Parmi ces nouvelles caractéristiques, l’Organisation météorologique mondiale (l’OMM) estime que certaines émergent depuis une dizaine d’années. Pour l’Europe, « la tendance est clairement à des printemps plus secs : la sécheresse de cette année succède à des années exceptionnellement sèches en 2007, 2009 et 2010 ».
L’an dernier, plus de deux millions de kilomètres carrés sont partis en flammes en Europe de l’est et en Russie. Cinquante mille personnes n’y ont pas survécu, tout comme les récoltes de céréales. Résultat : le prix des aliments et du blé en particulier ont bondi de deux tiers sur le Vieux Continent.
Les problèmes européens seront difficilement compensés par la production d’autres régions. L’Australie a vécu le pire désastre naturel de son histoire en décembre et janvier, lorsqu’une zone de la taille de la France et de l’Allemagne cumulées a été inondée, dans le Queensland. La facture approche 30 milliards de dollars australiens (plus de 22 milliards d’euros) et les conséquences sont toujours visibles.
L’Amérique du Nord a subi la pire saison de tornades de son histoire, avec plus de 600 phénomènes pour le seul mois d’avril, notamment dans le Missouri. L’Arizona s’est battu contre des feux dantesques ainsi qu’une récente tempête de sable, tandis que le fleuve Missouri est sorti de son lit pour une inondation considérable, et que le Texas subit une sécheresse exceptionnelle — la huitième sécheresse « exceptionnelle » en douze ans…
Plus au sud, le Mexique a enregistré une température record à près de 49 degrés en avril. Plus de 3,5 millions de paysans sont au bord de la faillite, car ils sont incapables de nourrir leur bétail.
Mais les remèdes inventés par l’homme contre ces désastres naturels sont parfois encore pires que le mal qu’ils combattent. Pour faire face à la sécheresse dans le sud et le centre de la Chine depuis le début de l’année, Pékin a envoyé des salves de fusées dans les nuages. Elles devaient y déposer une substance chimique censée déclencher la pluie. Leur efficacité a été redoutable. Certaines régions ont reçu 30 centimètres de pluie en 24 heures. Des inondations et des glissements de terrain ont fait une centaine de victimes et des dizaines de milliers de sans-abri. Dans de telles conditions, produire de quoi manger relève de plus en plus du miracle.
Dans de telles conditions, l’une de mes recommandations va jouer un rôle de plus en plus important dans la répartition des produits agricoles au niveau mondial. Notamment à destination de la Chine, qui a acheté 540 000 tonnes de maïs américain au cours de la première semaine de juillet, selon le Wall Street Journal. Soit davantage que ce que le Département de l’agriculture américain estimait que Pékin achèterait sur toute l’année 2011 !
Pour découvrir cette entreprise — mais aussi une autre pépite présentant un potentiel hors du commun — continuez votre lecture…
2 commentaires
Je suis resté 6 mois à Londres, il y a 15 ans, j’ai grillé tout l’été…
Déjà à l’époque il pleuvait autant à Londres qu’a Alger, mais plus régulièrement, l’eau est donc mieux absorbée par les sols.
http://www.levoyageur.net/climat-ville-ALGER.html
http://www.levoyageur.net/climat-ville-LONDON-WEATHER-CENTRE.html
[…] “L’an dernier, plus de deux millions de kilomètres carrés sont partis en flammes en Europe de l’est et en Russie. Cinquante mille personnes n’y ont pas survécu, tout comme les récoltes de céréales. Résultat : le prix des aliments et du blé en particulier ont bondi de deux tiers sur le Vieux Continent”. Pour lire la suite… […]