** Aujourd’hui, cher lecteur, nous allons vous confier un grand secret.
* Pssst… nous vivons une dépression, pas une récession.
* Les économistes n’ont aucun moyen sûr de différencier les deux. Pourtant, elles sont profondément différentes. Nous allons vous expliquer pourquoi… et aussi pourquoi la crise actuelle mérite le terme "en D" et non celui "en R".
* Mais d’abord, les nouvelles. Nous voyons à quoi ressemble une dépression rien qu’en lisant les gros titres.
* Les défauts de paiement sur cartes de crédit sont à des sommets record.
* Les Chinois achètent désormais plus d’automobiles que les Américains.
* Les profits de Disney ont chuté de 32% au premier trimestre (Disney devrait réviser son calendrier grégorien, au passage… pourquoi publie-t-il ses résultats du premier trimestre maintenant ?)
* Panasonic a annoncé une perte de 4,2 milliards de dollars, ainsi que 15 000 licenciements.
* Face à ces nouvelles déprimantes, le président Obama a déclaré que si le Congrès ne bougeait pas son postérieur et n’approuvait pas ses plans de relance, les conséquences pouvaient être "catastrophiques".
* Evidemment, les démocrates soutiennent en majeure partie leur représentant. Mais les républicains n’en font qu’à leur tête. Au lieu de réduire le programme d’arnaque, ils le gonflent… ajoutant par exemple 5,6 milliards de dollars pour la recherche médicale. Ils ont également intégré des baisses d’impôts… portant le total à près de 1 000 milliards de dollars, selon les chiffres d’hier.
* Le plus étonnant n’est pas que les deux partis politiques favorisent les escroqueries — cela a toujours été le cas… mais qu’ils pensent qu’injecter de telles quantité d’argent regonflera l’économie de bulle. C’est bien ce qui rend notre métier si distrayant — tout le monde pense savoir de quoi il parle… et personne n’en a la moindre idée.
* A la base de leur confiance dans le plan de relance d’Obama… ou de tout autre plan, d’ailleurs… se trouve une idée simplette : si les citoyens cessent de dépenser, le gouvernement devrait prendre le relais. Mais si c’était aussi simple, il n’y aurait jamais de ralentissements… parce que les politiciens sont toujours prêts à dépenser de l’argent ; tout ce qu’il leur faut, c’est un prétexte.
** La récession typique n’est rien de plus que l’économie reprenant son souffle après une marche rapide. Une dépression, en revanche, se produit après un long sprint en montée — lorsque l’économie porte la main à son coeur et tombe morte.
* Même durant une récession, les mouches du coche passent à l’action. On baisse les taux d’intérêt… on augmente les dépenses gouvernementales (en général trop tard pour faire une différence) et l’économie reprend sa route.
* Les politiciens attaquent une dépression comme s’il s’agissait d’une récession particulièrement sévère. Ils baissent plus encore les taux… et dépensent plus d’argent. Mais cela n’a aucun effet — sinon de retarder les ajustements nécessaires.
* Une dépression n’est pas simplement une pause… c’est la fin. A moins que les mouches du coche ne puissent faire un miracle — comme ressusciter les morts — elles ne feront qu’aggraver la situation. Parce que pendant qu’elles tentent de réinsuffler la vie dans un cadavre, elles barrent la route du changement.