Par Isabelle Mouilleseaux (*)
Toutes ces obligations d’Etat vont-elles trouver preneur ?
Pour la Zone euro, pas moins de 800 milliards d’euros d’émissions de dettes souveraines en perspective. Au niveau mondial : 3 000 milliards…
Les investisseurs vont-ils répondre "présent" pour absorber ces montagnes de dettes ?
Quand on sait que l’Allemagne n’a pas réussi, la semaine dernière, à placer son émission de six milliards d’euros d’obligations d’Etat et a dû se satisfaire de quatre milliards seulement, on peut en douter. L’Allemagne est, avec les Etats-Unis pour l’instant encore, la signature la plus solide qui soit !
Dans ces conditions, comment les Grecs, les Italiens et même nous autres Français réussirons-nous à placer nos obligations d’Etat pour financer notre budget et nos dépenses ?
En cas de reprise des marchés actions, le risque serait exacerbé !
Pour l’instant, les investisseurs ont une aversion prononcée au risque. Ils sont "accros" aux obligations, et ont peur de revenir sur les marchés actions. Une chance pour les Etats qui, jusqu’à présent, placent ainsi relativement aisément leurs émissions obligataires.
Mais imaginez ce qui se passerait si les investisseurs revenaient vers les actions, délaissant progressivement les obligations, au moment même où les Etats vont massivement émettre du papier.
Attendez-vous à une sévère onde de choc !
Nous n’y échapperons pas : les taux longs sont voués à remonter fortement
Car il faudra bien attirer le chaland d’une façon ou d’une autre vers les obligations.
Or qui dit hausse des taux obligataires, dit baisse de la valeur des obligations. Et si ce mouvement est rapide et violent — comme ce pourrait bien être le cas –, c’est le krach assuré…
Que faire face à la bulle obligataire qui enfle ?
La France, comme les autres pays, sera obligée d’augmenter ses taux pour assurer son financement. Ce qui détruira en partie la valeur des obligations d’Etat que nous détenons en portefeuille. Baisse de "l’effet de richesse" de ce côté-là.
A moins de ne pas avoir quitté les obligations pour se reporter sur les actions ou les matières premières avant le krach obligataire ! Surveillez bien l’évolution des marchés, soyez aux aguets. Restez informé pour réagir au moment opportun. C’est la seule façon de vous protéger. Soyez-en convaincu !
Les matières sortiront gagnantes de la crise que nous vivons
Il vous faudra basculer au bon moment sur les actions et les matières premières. Mais surtout, gardez toujours ceci à l’esprit : face à la dette publique mondiale qui explose, les gouvernements n’auront à terme pas d’autre solution que de laisser filer l’inflation pour "neutraliser" et "absorber" une partie de cette dette. Car l’inflation fait partir en fumée la dette !
Attendez-vous à une sortie de crise inflationniste, avec une forte dépréciation du dollar.
Or il n’y a pas de moteur plus puissant pour soutenir la hausse des matières premières que l’inflation et la baisse du dollar !
Meilleures salutations,
Isabelle Mouilleseaux
Pour la Chronique Agora
(*) Isabelle Mouilleseaux rédige chaque jour l’Edito Matières Premières & Devises (Publications Agora), une lettre internet gratuite consacrée au marché des matières premières. Passionnée depuis toujours par la Bourse et par tous les marchés financiers, Isabelle s’est spécialisée dans les matières premières et veut permettre à l’investisseur particulier de découvrir et de comprendre l’investissement sur ce marché des matières premières.
L’Edito Matières Premières & Devises est bien plus qu’une chronique quotidienne. C’est un pôle d’activités centré sur les matières premières qui vous donne les moyens de suivre et de maîtriser ces marchés ! Vous pouvez recevoir gratuitement l’Edito Matières Premières & Devises en cliquant ici.