La chasse aux krugerrands est ouverte
Les connaissez-vous ? Ces belles pièces d’or sud-africaines à l’effigie de Paul Kruger (1825-1904), figure emblématique de la lutte de Boers contre les Britanniques. Au revers de la pièce, une superbe gazelle springbok. A mon avis, l’une des plus belles pièces d’une once d’or.
Jamais elle n’aura autant été recherchée : 60 000 krugerrands devraient être vendus sur l’année, soit trois fois plus que l’an passé. Londres mène la danse et en demande plus que de raison !
Perth Mint ne prend plus les commandes !
L’institut d’émission australien de la monnaie, Perth Mint, refuse de prendre toute nouvelle commande pour frapper des pièces d’or cette année, tant son carnet de commandes est rempli. De mémoire d’homme, jamais la demande n’avait été aussi forte !
L’institut tourne à plein régime. Sept jours sur sept. 24 heures sur 24. Les équipes se relayent et travaillent à un rythme effréné, sur le modèle des 3×8, pour faire face à la demande.
Demande qui va du petit particulier qui achète une pièce d’une once d’or au millionnaire qui passera un "gros contrat" de 30 000 onces. Et la tendance n’est pas à l’essoufflement. Au contraire…
L’US Mint a lui aussi été victime de cette tendance
L’institut d’émission américain, qui frappe notamment les fameuses pièces d’une once d’or Gold Eagle, a été le premier à être en rupture de stock et à suspendre dès cet été ses ventes, tant il était dévalisé.
De Perth à Johannesburg, en passant par les Etats-Unis, le succès des pièces d’or est complet. Et David Galland nous confirme que l’enthousiasme est aussi fort en Arabie Saoudite ! Les investisseurs et les particuliers se ruent sur l’or physique comme jamais.
Voilà qui a donné des idées à la Monnaie de Paris…
Je veux parler de notre institut national d’émission de la monnaie. Bien sûr, il frappe les euros. Mais aussi des médailles, et surtout des pièces d’or et d’argent…
Depuis la création de l’euro en 1999, notre bon vieil institut n’avait ni frappé ni mis en circulation des monnaies en métal précieux. Erreur !
Face à la prise d’assaut des instituts internationaux d’émission de monnaie, dévalisés de leurs pièces d’or et d’argent, la Monnaie de Paris a "frappé" un grand coup ! En mettant en circulation depuis la rentrée des pièces de 5 euros et 15 euros en argent et, plus récemment, des pièces de 100 euros en or.
Et force est de constater qu’elle a eu raison !
Ces pièces d’édition limitée se sont vendues comme des petits pains. Plus de deux millions de Français se sont portés acquéreurs de la pièce de 5 euros. 500 000 se sont offert la pièce de 15 euros. Et la pièce d’or de 100 euros, qui vient tout juste de sortir, s’est déjà écoulée à plus de 50 000 exemplaires.
Le succès est tel que la Monnaie de Paris a décidé de poursuivre sur sa lancée. En émettant en 2009 des pièces de 10 et 25 euros en argent, et de 250 euros en or. Les pièces de 50 euros en argent et de 500 euros en or verront le jour en… 2010.
Ce mouvement généralisé vers l’or physique ne me surprend pas
Après l’inflation qui nous a tant alarmé, le risque de stagflation qui a été écarté… c’est au tour de la déflation de nous menacer !
Et d’ici quelques mois, soyez-en sûr, nous aurons à affronter l’hyperinflation : 8 000 milliards de dollars ont déjà été injectés dans la planète finance pour lui maintenir la tête hors de l’or. Et ce n’est pas fini !
Les bateaux de la flotte prennent l’eau un à un. Les renflouer n’est pas une mince affaire ! Il faut y aller à coups de milliards ! Après les banques, l’automobile et l’immobilier, à qui le tour ? Des pans entiers de l’industrie manufacturière s’effondrent…
Quelle que soit la "flation" à laquelle nous serons confrontés, l’or est une solution pour protéger son capital.
Meilleures salutations,
Isabelle Mouilleseaux
Pour la Chronique Agora
(*) Isabelle Mouilleseaux rédige chaque jour l’Edito Matières Premières & Devises (Publications Agora), une lettre internet gratuite consacrée au marché des matières premières. Passionnée depuis toujours par la Bourse et par tous les marchés financiers, Isabelle s’est spécialisée dans les matières premières et veut permettre à l’investisseur particulier de découvrir et de comprendre l’investissement sur ce marché des matières premières.
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