La valeur réelle de la dette augmente
La déflation va poser un autre souci majeur à l’économie mondiale : la valeur réelle des dettes augmente (contrairement à l’inflation qui allège la dette).
Or jamais le monde ne s’est autant endetté que ces dernières années. Toutes les opérations financières ont été réalisées avec un endettement massif pour maximiser les retours sur investissement. Et les individus se sont aisément endettés pour acheter l’immobilier au prix fort et satisfaire leurs frénésies de consommation.
Non seulement les actifs achetés au prix fort perdent leur valeur, mais en plus la valeur réelle de la dette qui a servi à les acheter s’accroît !
Pris en étau !
A votre avis : que font les individus et les entreprises (banques incluses) arrivés à ce stade ?
Ils vendent leurs actifs pour rembourser leurs dettes.
Et que se passe-t-il lorsque beaucoup d’actifs arrivent sur le marché alors qu’il n’y a pas d’acheteurs ?
La valeur des actifs fond.
C’est sans doute l’effet le plus dramatique d’une déflation : la valeur réelle de la dette augmente alors que celle des actifs diminue…
Tomber en déflation ? Rien de plus simple…
En revanche, en sortir est un terrible challenge. 20 ans que le Japon s’escrime à sortir de sa déflation…
Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. La déflation commence à s’installer. Lentement mais sûrement. Elle n’est pas encore là, comme ce fut le cas dans les années 30. Voilà pourquoi il va falloir se battre. A coups de centaines de milliards de dollars.
Comment sortir de ce bourbier ?
Retenez juste que cela coûte horriblement cher, et qu’il va falloir injecter des centaines de milliards dans le système bancaire, les marchés et l’économie.
Si vous êtes excédé de voir des centaines de milliards d’argent public injectés dans le "système", mieux vaut vous y habituer rapidement. Nous sommes probablement très loin du compte.
Ce qui nous ramène à nos matières premières…
Lutter contre la déflation sera à terme inflationniste. Nous allons voir exploser les déficits et les dettes publics. Etats-Unis en tête. Pauvres planches à billets… elles n’ont pas fini de tourner.
Le dollar qui attire actuellement les capitaux comme un aimant connaîtra un contrecoup sévère. Car tôt ou tard, la défiance dans le billet vert émergera et le condamnera à se déprécier. La très sérieuse Angela Merkel est la première à le clamer haut et fort en assimilant la devise américaine à de la monnaie de singe.
Dépréciation du dollar ? Risque d’un retour de l’inflation ? Un environnement idéal pour nos matières premières, qui seront de toute façon déjà les premières à sortir de la crise lorsque l’activité se réamorcera.
En attendant, vous reprendrez bien un peu de sauce…
Meilleures salutations,
Isabelle Mouilleseaux
Pour la Chronique Agora
(*) Isabelle Mouilleseaux rédige chaque jour l’Edito Matières Premières & Devises (Publications Agora), une lettre internet gratuite consacrée au marché des matières premières. Passionnée depuis toujours par la Bourse et par tous les marchés financiers, Isabelle s’est spécialisée dans les matières premières et veut permettre à l’investisseur particulier de découvrir et de comprendre l’investissement sur ce marché des matières premières.
L’Edito Matières Premières & Devises est bien plus qu’une chronique quotidienne. C’est un pôle d’activités centré sur les matières premières qui vous donne les moyens de suivre et de maîtriser ces marchés ! Vous pouvez recevoir gratuitement l’Edito Matières Premières & Devises en cliquant ici.