** Impossible de lutter durablement contre les fondamentaux ! Déclin du dollar, hausse de l’or et du pétrole — ces tendances de fond ont repris leurs droits lors de la séance d’hier… tandis que les marchés mondiaux finissaient en ordre dispersé sur des statistiques peu encourageantes des deux côtés de l’Atlantique.
Le CAC 40 a ainsi terminé la journée de jeudi sur une chute de 1,40% qui le met à un cheveu du seuil psychologique des 4 300 — soit 4 304,61 points. A Francfort, le DAX lui a emboîté le pas en perdant 1,26%, tandis qu’à Londres, le Footsie se tenait un peu mieux : une perte de 0,03% sur la journée.
Plusieurs publications concernant la France, l’Allemagne et la Zone euro démontrent que l’activité ralentit, se contracte et s’embourbe… en dépit des velléités consommatrices des Britanniques, dont les ventes au détail ont grimpé de 0,8% en juillet (après une baisse de 4,3% en juin).
Notez bien que nos voisins d’outre-Manche ne pourront d’ailleurs sans doute pas continuer longtemps à faire du shopping un sport national : "l’empruntite aiguë", maladie grave qui affecte depuis longtemps les Etats-Unis, fait également des ravages au Royaume-Uni.
La Tribune nous apprenait en effet ce matin que "l’endettement cumulé des ménages [britanniques] ne cesse de progresser. Selon une étude du cabinet de comptabilité Grant Thornton, il a dépassé pour la seconde année de suite le produit intérieur brut (PIB) du pays. Les dettes des particuliers outre-Manche ont encore augmenté de 7,3% sur un an à fin juin. Elles atteignent 1 444 milliards de livres soit 1 824 milliards d’euros contre 1 410 milliards pour le PIB britannique, en hausse de 5,1%".
Avec des faillites personnelles qui sont passées "de 24 000 en 1997 à plus de 100 000 en 2007, la Grande-Bretagne va avoir du mal à redresser la barre…
Pendant ce temps, leur ancienne colonie va tout aussi mal : l’indice américain des indicateurs avancés, qui donne une image de l’évolution de la conjoncture sur six mois, a chuté de 0,7% le mois dernier — alors qu’on attendait une baisse plus limitée à 0,2%. Parallèlement, on apprenait que les inscriptions au chômage ont baissé sur la semaine terminant le 16 août, passant de 445 000 à 432 000. Une bonne nouvelle ? Pas si on prend un peu de recul : "en moyenne sur quatre semaines, chiffre considéré comme plus représentatif, elles ont augmenté de 7 250 à 445 750, atteignant leur niveau le plus élevé depuis la semaine du 1er décembre 2001", déclarait La Tribune.
** Dans ces conditions, rien d’étonnant à voir le dollar perdre encore de sa vigueur par rapport à l’euro ; la monnaie unique revient à 1,4883 $ — rappelons que l’euro a touché mardi un plancher de six mois à 1,46 $ et des poussières…
L’or en profite pour continuer sa remontée : l’once a pris pas moins de 12,5 $ au second fixing de Londres ; elle a terminé la journée à 833,5 $. En ce qui nous concerne, nous avons toujours les 2 000 $ en ligne de mire. Le calcul est vite fait : par rapport aux niveaux actuels, cela représente un gain potentiel de plus de 100% — n’attendez pas pour vous positionner !
** Une autre petite chose a retenu mon attention ce matin dans la presse : Les Echos citent une étude de Goldman Sachs selon laquelle "la moitié de l’économie mondiale est déjà ou risque d’entrer en récession. […] Les Etats-Unis, le Japon, la Zone euro et le Royaume-Uni sont fragilisés, précise cet expert qui considère cependant que l’économie mondiale dans son ensemble n’a que 20% de chances d’être en récession grâce notamment à la croissance soutenue de la Chine".
Et l’autre moitié de la planète ? Elle va bien, merci : le Pérou a annoncé hier que son PIB devrait enregistrer une croissance de 9% environ cette année, tandis la Russie nous apprend que son PIB à elle a grimpé de 7,9% par rapport à 2007… et ce ne sont que deux exemples parmi d’autres.
Faire voyager un peu vos investissements, ça ne vous tente pas ?
Françoise Garteiser,
Paris