** Les marchés ont tout du sportif du dimanche, en ce moment. Demandez-leur un effort soutenu — à la hausse ou à la baisse — et les voilà qui s’essoufflent, toussent et suffoquent après quelques foulées.
Les indices mondiaux avaient pourtant enfilé la parfaite panoplie du marché baissier depuis le début de la semaine ; l’effondrement avait pris de la vitesse entre lundi et mardi, suite aux nouvelles alertes concernant le secteur bancaire et la crise des subprime.
Et puis hier, notre joggeur baissier a ressenti le besoin de s’appuyer contre un arbre pour souffler un peu ; les marchés ont repris le chemin de la hausse, faute de statistiques économiques à se mettre sous la dent telles des barres énergétiques pour un marathonien en baisse de forme.
Le CAC 40 a donc repris 0,76% sur la journée, terminant à 4 365,87 points. A Londres, le Footsie gagnait 0,97%, tandis qu’à Francfort, le DAX grimpait de 0,63%.
Côté américain, on s’est un peu emmêlé les baskets. Wall Street a ouvert en baisse… puis s’est remis avec les stocks de pétrole : le Dow Jones a ainsi pu terminer sur une hausse de 0,61%, à 11 417. Le Nasdaq a engrangé une hausse plus modeste de 0,20%, atteignant les 2 389 points — et enfin, le S&P 500 a grimpé de 0,62%, à 1 275 points.
Les bancaires ont elles aussi repris haleine, et ont terminé la journée dans le vert — à l’exception de Fannie Mae et Freddie Mac, pour qui l’avenir reste toujours aussi incertain ; une recapitalisation par le gouvernement reste à l’ordre du jour… mais en attendant, les deux organismes de prêt sont à des planchers qu’on n’avait plus vus depuis les années 90.
Il y a fort à parier que la nouvelle annoncée ce matin par la MBA (Association américaine des prêteurs hypothécaires) ne va pas aider à leur remise en forme : les demandes de prêts hypothécaires sont en baisse, à leur plus bas niveau depuis la fin de l’année 2000.
"L’indice mesurant le volume de demandes de prêts hypothécaires est tombé à 419,3 au cours de la semaine close le 15 août, en baisse de 1,5% par rapport à la semaine précédente", peut-on lire dans La Tribune. "La baisse est plus marquée pour l’indice mesurant les demandes de refinancement de prêts existants (-3,7%) que pour celui des demandes initiales de prêt immobilier (-0,4%)".
Bah, une petite dose d’EPO de la part de la Fed, et tout ça repartira bien vite…
** Quoi qu’il en soit, c’est l’or noir qui a permis aux marchés de terminer dans le vert, disait-on dans la presse ce matin. Les stocks hebdomadaires de brut aux Etats-Unis sont en hausse de 9,4 millions de barils — là où on n’en attendait que… 800 000 barils supplémentaires. Les stocks d’essence, par contre, ont chuté de 6,2 millions de barils — alors qu’on n’attendait que 2,7 millions de barils en moins.
Résultat de ces chiffres mitigés, le WTI était en hausse et affichait à New York 116,32 $ ce matin.
Du côté de l’or, par contre, ça repart : le métal jaune a repassé la barre des 800 $, affichant 815,50 $ l’once au second fixing de Londres. Et le dollar renoue avec ses vieilles habitudes — il repart à la baisse par rapport à la monnaie unique, à 1,4825 $ pour un euro.
Françoise Garteiser,
Paris