** Dans un renversement complet des tendances récentes du marché, le pétrole a baissé. Le brut est tombé sous la barre des 125 $ cette semaine.
– Nous ne voulons pas trop nous fier à cette petite sortie des haussiers du pétrole. Mais nous sommes dans un pays libre. Chacun peut faire ce qu’il veut, pour l’instant.
– Pourtant, gardez bien à l’esprit que ce à quoi vous êtes en train d’assister est un dénouement gigantesque de toutes les positions à effet de levier prises dans le système financier. Les capitaux sont vendus et dévalués tandis que les dettes sont remboursées. Les actifs qui grimpaient durant l’ère de l’argent bon marché sont en train de chuter à mesure que le crédit facile disparaît du système.
** Il faut surtout faire attention à la fuite des liquidités hors du système financier mondial et à ses conséquences sur les actions du secteur des matières premières. Mineweb rapporte que BHP a perdu 75 milliards de dollars de capitalisation boursière ces deux derniers mois.
– L’année dernière, les vingt premières entreprises minières (en termes de capitalisation boursière) ont perdu 542 milliards de dollars de valeur. Ajoutez-y les vingt premières entreprises pétrolières (particulièrement Exxon Mobile et Petro China) et vous obtenez un total de pertes de valeur boursière se montant 1,4 milliers de milliards de dollars sur l’an passé.
– "Sur les marchés des ressources naturelles", nous dit notre ami Rick Rule, "vous êtes soit une victime, soit un contrarien". La grande question est donc de savoir si vous allez être une victime ou un contrarien en continuant à miser sur les actions du secteur des matières premières après une période de douze mois si difficile. Les marchés des ressources naturelles sont cycliques. Et ce qui s’est passé l’année dernière suppose qu’au moins quelques investisseurs pensent que le cycle arrive à son sommet.
– En ce qui nous concerne, nous pensons que le cycle n’a pas encore atteint son plus haut. En réalité, cette période particulière ressemble beaucoup au mois de mai 2006. Souvenez-vous : de mai 2003 à mai 2006, l’action BHP a grimpé de 270%, passant de 8,56 $ à 31,72 $. Cela a été la première grande "réévaluation" d’une valeur minière en tant que valeur de croissance.
– Puis, en mai 2006, le boom des matières premières est entré dans sa première phase de consolidation. BHP n’a plus augmenté de tout le reste de l’année. Il a fallut attendre mai 2007 pour que l’action clôture au dessus de 31,72 $. Mais au cours des douze mois suivants, il a gagné 51%, atteignant presque les 50 $ le 19 mai.
– Se pourrait-il que, depuis deux mois, nous soyons entrés dans une nouvelle période de consolidation ? Cela paraîtrait logique, étant donné la manière dont les marchés du crédit ont rendu les actions effrayantes.
– Mais la possibilité de prix plus élevés pour les matières premières, de plus grands volumes de production et d’un cycle des ressources naturelles historiquement plus fort est-elle encore possible ? Oui.