** "Repenser la vie à la campagne", commence un article du New York Times. "Tout à coup, le modèle économique de la vie en banlieue américaine est mis à rude épreuve", continue le journal. Puis il passe aux choses sérieuses.
* Lorsque Larry Kudlow, Laurence Lindsey et Paul Wolfowitz expliquaient combien il serait bénéfique d’aller faire sauter quelques têtes enturbannées, le ménage américain moyen vivant en banlieue dépensait 1 422 $ en carburant par an. A présent, si l’on en croit le Bureau US des statistiques de l’emploi, cette somme se monte à 3 196 $. Une autre estimation met l’augmentation des coûts de l’énergie, pour la famille moyenne, à 50 $ par mois. Quel que soit le chiffre utilisé, cela fait pas mal d’argent pour des gens qui n’en ont pas beaucoup. Et le chiffre grimpe encore plus on s’enfonce dans la cambrousse.
* "La vie aux frontières des faubourgs commence à devenir intenable", déclare le New York Times. Qu’on le veuille ou non, les Américains sont forcés de laisser leurs voitures au garage. Ce printemps, ils ont réduit le nombre de kilomètres parcourus plus rapidement qu’à aucun autre moment depuis 1942. Mais il est difficile de cesser de conduire lorsqu’on vit loin de son travail et loin des commerces.
* Parallèlement, nous avons les derniers chiffres du marché de l’immobilier US. Selon une étude de Case/Shiller, les prix ont chuté au rythme le plus rapide de leur histoire en avril, avec une baisse de 15,3% par rapport à l’année précédente. Cela contribue sans aucun doute à une morosité persistante de la confiance des consommateurs, qui a atteint un plus bas de 16 ans.
* Le niveau de confiance des banlieusards américains chute avec les prix de leurs maisons. Nous n’avons pas de preuve de ce que nous avançons, mais nous pensons que les maisons enregistrant la baisse la plus rapide sont celles qui ont été construites le plus récemment et le plus loin. C’est là que la valeur est probablement la plus basse… et là où l’augmentation du prix des trajets quotidiens est la plus rude. C’est là que les prix des maisons seront les plus vulnérables. Les acheteurs potentiels ajouteront simplement les coûts des trajets — en temps et en argent — et le soustrairont de ce qu’ils sont prêts à payer pour la maison. Plus le trajet est long, plus le prix sera bas.
* "Les prix, dans les banlieues extérieures, prendront une raclée", conclut l’économiste Mark Zandi.
** Le pays sera complètement renversé par la hausse des prix de l’énergie. Les banlieues deviennent de moins en moins désirables… en comparaison avec des structures concentrées, proches des centres-villes. Pour la première fois depuis les années 20, le centre-ville est in. Les banlieues, par contre, sont out. Et plus on s’éloigne… plus elles sont out. Au cours du temps, bon nombre de ces banlieues éloignées pourraient se transformer en taudis… ou simplement être abandonnées, se transformant en villes fantômes, des herbes folles roulant dans les demeures de style néo-colonial tombant en ruine.
* Dans les centres-villes redevenus à la mode, pendant ce temps, les classes moyennes s’adapteront et s’en tireront probablement mieux comme ça. Les gens marcheront pour aller au restaurant, à l’école ou faire leurs courses.
* Dans les banlieues lointaines, les consommateurs regretteront le moindre voyage au centre commercial… et maudiront le jour où ils ont écouté les prédictions de Larry Kudlow.