▪ Le piège des mirages statistiques
Nous avancions hier que la reprise n’existe pas, à l’inverse de ce que soutiennent les discours officiels. Comment pouvons-nous faire une telle affirmation ? Tout simplement en raison des statistiques du chômage, qui ont déjà atteint un niveau qui n’est pas soutenable à long terme par les systèmes sociaux. Les temples de la consommation s’effondrent, les acheteurs attendent toujours le dernier moment, la dernière remise.
Le 15 décembre, le président de General Electric déclarait qu’il n’avait aucune visibilité et qu’il envisageait de ne plus communiquer de prévisions trimestrielles. Les stocks de cuivre sont revenus à leur niveau de fin 2008. Le fret maritime déprime. Au mieux, connaissons-nous une stabilisation à un point bas, modeste retombée des efforts massifs des plans de relance.
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1 marché…
15% de leaders…
5 critères de sélection…
… ET DES GAINS DE 28%, 41,7%, 62,4%… et bien d’autres encore !
Comment avons-nous fait ? La réponse est ici…
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Beaucoup fondent leur croyance de reprise sur des évolutions statistiques de court terme. J’attire votre attention sur un point important : le recueil des données et le calcul des statistiques se sont construits dans les périodes fastes. Ils sont inadaptés à la situation actuelle et donnent des indications trompeuses.
Prenons l’exemple des statistiques américaines de l’emploi. Les données sont recueillies auprès des entreprises qui déclarent d’un mois sur l’autre les heures travaillées. Lorsque le Bureau of Labor Statistics ne reçoit pas d’information, il considère que les heures sont inchangées. Si l’entreprise a fait faillite, la correction ne sera rentrée que le mois suivant. Autre exemple, celui du chômage. Les travailleurs découragés, qui ont cessé de rechercher un emploi, sont éjectés des statistiques au bout de deux ans.
Enfin, les traditionnelles corrections saisonnières ne tiennent plus dans les périodes de grandes turbulences. Nous avons également attiré votre attention à maintes reprises dans ces colonnes sur la manipulation des indices des prix à la consommation. Cet indice sert de fondement au calcul de l’inflation et est systématiquement sous-évalué par les organismes publics, qui n’ont aucun intérêt à étaler une quelconque baisse de pouvoir d’achat.
Il sera très difficile de savoir qui de l’inflation ou de la déflation l’emportera en 2010, car de mauvaises décisions politiques ont été prises sur la foi de mauvaises méthodes statistiques.
Dans l’ignorance, recherchez les investissements qui vous protégeront de l’inflation : immobilier, terres agricoles, forêts, matières premières… Pour prendre vos décisions, regardez toujours les évolutions à douze mois et n’accordez aucun crédit aux évolutions mensuelles.
▪ L’euthanasie des retraités ?
L’étau de la pression fiscale se resserrera car de nombreux pays se retrouveront en faillite pour avoir fait endosser l’endettement privé par l’Etat, ou pour s’être livrés à de vaines opérations de relance financées à crédit. Aux dettes publiques, dont les montants sont à peu près bien connus (et effrayants), s’ajoutent les dettes sociales : engagement des Etats ou des entreprises vis-à-vis de leurs retraités. Ces montants sont considérables et peuvent quintupler les chiffres existants, selon Dylan Grice, stratégiste de la Société Générale.
Pour se sortir d’affaire, trois voies sont possibles : l’inflation, le tour de vis fiscal, la réduction du traitement et des retraites des fonctionnaires. L’inflation est une porte de sortie lorsque la dette publique a été contractée dans la monnaie de l’Etat en faillite et qu’elle est majoritairement détenue par ses citoyens. Ce n’est pas toujours le cas. Aux Etats-Unis et en France, par exemple, la dette publique est principalement dans des mains étrangères.
Les pays baltes et certains pays de l’Europe de l’Est ont emprunté en euro et doivent rembourser en euro. Les débiteurs vont lutter contre l’inflation voulue par les créditeurs. Cependant, beaucoup de gens dans le monde ont intérêt à ce qu’il y ait de l’inflation, puisqu’il y a plus de débiteurs que de créditeurs. Il se peut donc que celle-ci refasse surface dès 2010, même si ce n’est pas de l’inflation soutenue par un excès de demande. Ne faites aucun investissement dont la rentabilité dépend de la fiscalité, car les Etats devront augmenter leurs impôts. Si vous préparez votre succession et faites des donations ou démembrez des biens pour limiter les droits de succession, conservez une marge de manoeuvre. Car si l’inflation repart, les revenus sont laminés.
▪ Ces niches de croissance qui seront pour nous
Nous estimons donc que 2010 devra être à placer sous le régime de la préservation de capital plutôt que de la recherche de plus-values. Cependant, des opportunités de gains subsistent. Toutefois, plus rien ne sera comme avant ; beaucoup de gagnants d’hier seront des vaincus de demain. Et les vainqueurs de demain se repèrent avec d’autres critères que ceux qui prévalaient avant la crise.
Les barrières à l’entrée, critère tant prisé des investisseurs, vont s’avérer néfastes pour certaines entreprises. Empêtrées dans des investissements dédiés à des besoins passés, elles ne pourront les sacrifier pour engager les investissements nécessaires à la production de demain. Par exemple, nous croyons à l’avenir des petits véhicules électriques et hybrides. Mais leurs constructeurs ne seront pas nécessairement les constructeurs d’hier.
La croissance de la consommation tous azimuts a vécu. Les entreprises qui proposent des biens ou services permettant de réaliser des économies ont de beaux jours devant elles. Privilégiez les biens et services aux entreprises plutôt que les sociétés qui dépendent de la clientèle des particuliers.
▪ Repérez les casseurs de règles, les flibustiers
Certaines entreprises sont capables d’imposer leur prix. Ce sont celles qui ont un savoir-faire précieux, qui imposent un nouveau modèle astucieux. Ainsi, il nous paraît plus avisé de chercher à profiter de la croissance asiatique, en misant sur un acteur de niche qui apparaît comme un fournisseur indispensable, que sur Danone. Une crise comme celle que nous vivons est une crise de destruction créatrice, selon le modèle de Schumpeter, qui laissera un boulevard aux casseurs de règles.
Dans les domaines de la biotechnologie, de la nanotechnologie se trouvent probablement les Microsoft et Google de demain.
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