▪ Maintenant que les agences de notation guettent la France, tout le projet de sauvetage de l’Europe est en danger. C’est une chose que de grandes nations vigoureuses — la France et l’Allemagne — renflouent de petits pays marginaux comme la Grèce et l’Irlande. Mais qui va sauvegarder la France ?
A un moment ou à un autre, les Européens seront forcés soit de faire faillite — en toute honnêteté, dans la douleur… soit de se renflouer eux-mêmes — avec hardiesse et de manière parfaitement frauduleuse — comme les Américains.
Ici à Paris, depuis les tables du Café Vavin, nous regardons les désastres se dérouler sur deux continents à la fois. En ce qui concerne le pétrin américain, nous pensons comprendre ce qui se passe. Les Américains sont sur le chemin de l’auto-destruction. Ils prendront progressivement de la vitesse, jusqu’à atteindre leur destination. En ce qui concerne la situation en Europe, en revanche, nous n’en savons pas plus long que Nicolas Sarkozy ou Angela Merkel.
Nous restons en état de veillée d’armes. Oui, cher lecteur, il faudra probablement en venir aux armes. Pour l’instant, les révolutionnaires sont en grande partie pacifiques. C’est ainsi que les révolutions commencent. Les élites pensent pouvoir gérer la situation. Les dirigeants expriment leur sympathie pour les manifestants. Ils promettent des réformes.
▪ « Nous sommes de leur côté », a déclaré le président Obama au sujet du mouvement Occupy Wall Street.
Les New Yorkais sont eux aussi en très grande majorité favorables. Et la presse — qui les a ignorés pendant des semaines — trouve tout à coup plein de gentillesses à dire sur leur cause… la cause en question aura été déterminée avec précision.
Plus tard… lorsque les manifestants deviendront plus violents et plus déterminés… une fois que les autorités auront rétorqué… c’est là qu’on en viendra aux armes.
La police tirera sur les manifestants. Puis les manifestants tireront sur la police. Les deux bords tireront probablement sur vous. Ce sera une vraie révolution !
Et qu’y a-t-il derrière ?
46 millions de personnes dépendant de bons d’alimentation.
100 millions de personnes qui n’ont pas eu de vraies augmentations de salaire depuis 40 ans.
25 millions qui n’ont pas de vrai emploi. 20 millions qui n’auront jamais de vrai emploi.
Un propriétaire sur cinq « sous l’eau » avec son prêt hypothécaire.
Et ce n’est qu’un début.
Restez à l’écoute.
2 commentaires
Bonjour Bill,
Vous semblerait-il opportun de rajouter à votre liste les millions d’armes qui se trouvent en +/- « libre » circulation aux Etats-Unis ?
En émettant prudemment l’hypothèse que l’histoire tend à se ré-écrire sous des formes diverses, je partage votre avis à savoir que la question n’est plus « si » une révolution se prépare, mais « quand » éclatera-t-elle ?!
Cordialement,
AvB
Quelques citations pour agrémenter si nécessaire votre papier:
Mervyn King gouverneur de la Banque d’Angleterre : « C’est la plus grave crise financière jamais vue et cela pourrait être pire que la Grande Dépression des années 1930 ».
Robert Shapiro, conseiller au FMI : « S’ils ne peuvent pas répondre à la crise financière de manière crédible, je crois que dans les deux à trois semaines, nous aurons une crise de la dette souveraine qui va produire un effondrement à travers le système bancaire européen. Nous ne panons pas seulement d’une banque relativement affaiblie en Belgique, nous parlons des plus grandes banques du monde, les grandes banques en Allemagne, les principales banques de la France. Cet effondrement s’étendra au Royaume-Uni, se répandra partout, parce que le système financier mondial est très interconnecté ».
George Soros : « Les marchés financiers sont en train de créer les conditions nécessaires pour une nouvelle Grande Dépression aux conséquences politiques incalculables. Les autorités, en particulier en Europe, ont perdu le contrôle de la situation… »
Ann Barnhardt, gérante de Barnhardt Capital Management Inc. : « La seule chose qui puisse arriver est un effondrement total et complet de tout ce que nous connaissons aujourd’hui, et l’humanité recommencera à partir de zéro. Et si vous pensez que cet effondrement va se jouer sans l’enfer d’une grande guerre, vous vous êtes malheureusement beaucoup trompés ».
Nigel Farage membre du Parlement européen : « Je pense que le pire de la crise du système financier est encore à venir. Un cataclysme est possible et si cela arrive, le prix de l’or pourrait aller à un niveau inimaginable à l’heure actuelle ».
Timothy F. Geithner, Secrétaire américain au Trésor : «S/ rien n’est fait rapidement, l’Europe sera confrontée à des défauts de paiement en cascade, des paniques bancaires avec des risques catastrophiques ».