▪ Il y a des milliers… des millions… des trilliards de points dans l’univers. Aujourd’hui, nous relions deux d’entre eux.
Le premier relève de l’épistémologie. Le second est une observation importante sur l’investissement.
Nous les humains, nous ne pouvons jamais connaître quelque chose avec certitude. C’est comme ça. Nous pensons que les choses sont telles ou telles… jusqu’à ce que ça se révèle n’être pas le cas. Dans la mesure où tout peut se révéler faux à un moment ou à un autre dans la vie de l’univers, l’intégralité de ce que nous pensons savoir doit être considérée comme une hypothèse. La seule exception à laquelle nous puissions penser est une tautologie.
Vous dites : le rouge est une jolie couleur. La robe est rouge. La robe est donc d’une jolie couleur.
Cela ne tient que si vous acceptez le présupposé initial, qui n’est pas nécessairement vrai. Il pourrait s’avérer que le rouge n’est pas une jolie couleur.
C’est là le problème avec la connaissance humaine. Elle est toute entière sujette à la contradiction, la nuance et autres développements.
Dans la mesure où tout investissement est un pari sur l’avenir, il a souvent tendance à mal tourner |
C’est particulièrement vrai pour la connaissance de l’avenir. Or dans la mesure où tout investissement est un pari sur l’avenir, il a souvent tendance à mal tourner.
Cependant, si nous ne pouvons pas savoir ce qui est vrai, nous pouvons savoir ce qui ne l’est pas. Positivement. Définitivement. Sans contradiction. C’était l’idée du Cygne Noir de Nassim Taleb. « Tous les cygnes sont blancs » semblait être une affirmation exacte… jusqu’à ce qu’apparaisse un cygne noir. A ce moment-là, on a su sans l’ombre d’un doute que tous les cygnes n’étaient pas blancs.
On ne pourra jamais prouver que « tous les cygnes sont blancs ». Parce qu’on ne pourra jamais réunir tous les cygnes dans un seul endroit pour vérifier. Même ainsi, on ne pourrait pas être certain que l’un d’entre eux n’a pas été peint en blanc, temporairement, pour qu’il ne se sente pas seul.
A présent, « tous les cygnes sont soit noirs, soit blancs » semble correct. Mais qui sait ?
▪ Modestie et illusions
Un économiste sage, c’est un économiste qui pense qu’un satané cygne rose pourrait apparaître à tout moment. Sa modestie surpasse ses autres traits de personnalité. Il peut vouloir augmenter le PIB ou réduire le chômage… mais il sait aussi qu’il ne pourra jamais vraiment comprendre les milliards de transactions qui constituent une économie. Quant à améliorer ladite économie, oubliez ça.
Un économiste idiot, en revanche, vit avec l’illusion qu’il est maître de son monde et capitaine de son destin. Il pense savoir quel choix politique produira quelle réaction. La gestion d’une économie est simple : c’est une question de savoir quel levier actionner.
Nous vous laisserons décider à quel groupe appartient Janet Yellen. Lors d’une récente réunion du FMI, elle a reconnu qu’il y avait eu une augmentation de la prise de risque. Elle n’en endossait pas la responsabilité (quand bien même c’était une conséquence claire de ses propres décisions politique). Mais elle avait une solution. Ce problème pouvait être réglé, a-t-elle expliqué, en prenant plus de décisions politiques. Pas en défaisant la politique qui avait causé la distorsion… mais en mettant en place plus de programmes… plus de réglementations… plus de planification centrale. L’une de ces nouvelles politiques a été dévoilée avant même que Mme Yellen ne s’exprime. Le 16 juin, le Financial Times a révélé que « les autorités US examinent [la possibilité de] frais de sortie sur les fonds obligataires ». Ce qui est censé empêcher un risque évident : lorsque la bulle éclatera, les investisseurs voudront sortir — et vite.
Peut-être que Mme Yellen peut faire la même chose pour le marché boursier. Lorsque le krach arrivera, peut-être qu’on pourra forcer les investisseurs à attendre. Il pourrait y avoir une « période de refroidissement » de 15 jours… qui pourrait être étendue par la Fed, dans l’intérêt de la stabilité des marchés.
Les économistes ne savent pas ce qui fonctionnera ; personne ne peut savoir ce que l’avenir nous réserve. Mais nous savons tous ce qui ne fonctionnera pas — la planification financière centrale. Elle ne peut améliorer une économie ; elle ne peut que l’empirer.
Les investisseurs ne peuvent pas réellement choisir de bons investissements — parce qu’ils ne connaissent pas vraiment l’avenir… |
De même, les investisseurs ne peuvent pas réellement choisir de bons investissements — parce qu’ils ne connaissent pas vraiment l’avenir… ni même ce qui est vrai dans le présent. Tout ce qu’ils peuvent savoir, c’est ce qui n’est pas vrai ; tout ce qu’ils peuvent faire, c’est éviter les mauvais investissements. Ils ne peuvent savoir que ce qui est faux.
Voilà pourquoi l’investissement est souvent appelé « un jeu de perdant ». On ne gagne pas en choisissant des investissements gagnants ; on gagne en ne perdant pas. On ne gagne pas en prétendant savoir ce qui est vrai ; on gagne en sachant ce qui est faux.
[NDLR : Et comment appliquer un tel programme ? Eh bien… cet indicateur est là pour vous aider à démêler le vrai du faux — et à éviter de perdre ce que vous avez gagné. Cliquez ici pour tout savoir.]
A suivre… peut-être.