Voulez-vous être cool ?

Ce n’est pas souvent un critère d’investissement, mais peut-être qu’il n’est pas plus mauvais qu’un autre… Alors penchons-nous pour le savoir sur l’exemple d’un des hommes les plus riches et influents du monde.

L’Atlantique Nord peut être tumultueux, au beau milieu de l’hiver. Nous avons eu quelque appréhension, mais la seule façon de ramener notre voiture en Irlande, c’était de prendre le ferry…

Alors nous avons embarqué et l’avons garée sur le pont supérieur.

Nous avons donc fait la traversée de Cherbourg à Rosslare, en Irlande, en compagnie d’un groupe de Polonais ivres. Ils se sont rassemblés dans le bar avant que le bateau ne lève l’ancre. Des costauds, tous solides… presque tous avec la tête rasée, des t-shirts noirs et de gros bras. Ils ont bu de la bière… regardé une émission sportive à la télévision ou parlé et rigolé entre eux.

Ensuite, nous sommes tous allés dîner.

Eux sont allés dans leur routier bien animé. Quant à nous, nous sommes allé dans un restaurant plus calme et traditionnel. Lequel était le plus « cool », nous sommes-nous demandé ?

Dormez-vous bien ?

Heureusement, le vent s’est apaisé… et la houle s’est calmée. Après deux verres d’un vin infect et un hamburger passable, nous sommes allé nous coucher et avons dormi comme un bébé.

Nous imaginons que George W. Bush dort bien, même s’il a dilapidé 8 000 Mds$ et qu’il est responsable de la mort de milliers d’innocents. Même Adolf Eichmann dormait bien. Par contre, les saints ont souvent le sommeil agité, troublé par la Trinité… ou une indigestion.

C’est tout le charme de l’espèce humaine : chaque personne peut penser ce qu’elle veut. Et quel que soit le type de prétention ou de snobisme pour lequel vous optez, quelqu’un le regarde forcément de haut.

Quelqu’un pense être cool parce qu’il conduit un énorme pick-up, mais un autre, au volant de sa Tesla, le considère comme un nul absolu. Un autre encore accroche un tableau obscène au mur en affirmant fièrement que c’est de « l’art », quand quelqu’un d’autre l’aurait jeté à la poubelle.

Alors nous nous tournons vers le générateur de tendances archi cool d’aujourd’hui, Larry Fink.

Le summum de la coolitude

Peu de gens ont aussi bien réussi à gagner de l’argent que Fink.

Il a fondé l’un des hedge funds les plus vastes et plus influents du monde, BlackRock, qui gère désormais quelque 10 000 Mds$ d’actifs. Même si vous ne gagnez que 30 points de base en gérant de l’argent, c’est toujours mieux que ce que vous gagnez en tant que manutentionnaire chez Amazon.

Dans la vie publique, l’argent parle. Et donc, peu de gens ont rigolé, quand Fink a fait savoir que sa mission venait de s’élargir. A partir de maintenant, il n’allait pas uniquement essayer de gagner de l’argent… mais aussi d’améliorer le monde dans lequel nous vivons.

Le principe « d’utilité marginale décroissante » l’explique.

Fink a tellement d’argent qu’un dollar ou deux de plus ne veut rien dire, pour lui. Mais être cool ? Il n’est ni Sean Penn, ni Clint Eastwood, ni Elon Musk, ni Steve Jobs. Il a encore du chemin à parcourir, avant de devenir ne serait-ce que le type riche et cool moyen… Le point où il atteindra des rendements décroissants doit être encore loin.

Si l’on cherche à être cool, ces temps-ci, l’un des meilleurs moyens consiste à faire savoir que vous êtes en faveur de la protection de la planète Terre. Ça – de même que porter un masque en faisant votre jogging, offrir d’énormes financements aux politiciens, ou placer un horrible tableau de Lucien Freud sur votre mur – c’est le signe que vous êtes un être humain branché et honnête, et impatient de le faire savoir aux autres.

Mais la « coolitude » n’est pas constante. L’Inquisition était cool, au XIIe siècle, en Europe. Les tulipes étaient cool, au XVIIe siècle. Et, pendant un temps au XXe siècle, le collectivisme soviétique était cool en Russie, tandis le nazime était cool en Allemagne.

Nous nous intéresserons donc de plus près à la tendance qui est promue par Fink la semaine prochaine…