Souvent redoutée, la volatilité est pourtant un levier puissant entre les mains de l’investisseur averti. A condition d’en comprendre les mécanismes, elle peut servir aussi bien à couvrir son portefeuille qu’à réaliser des gains.
Quand les marchés s’effondrent – ou même lorsqu’ils connaissent un simple repli, comme cela a été le cas récemment –, la volatilité revient sur le devant de la scène.
La volatilité boursière désigne la variation des cours dans le temps. L’indicateur le plus couramment utilisé pour mesurer cette variation à l’échelle du marché est le VIX, l’indice de volatilité du Chicago Board Options Exchange. Il se base sur les prix des options du S&P 500.
Mais la volatilité n’est pas qu’un simple indicateur – c’est aussi un outil que vous pouvez utiliser pour couvrir votre portefeuille ou générer des gains.
Par exemple, lorsque la volatilité mesurée par le VIX est faible, de nombreux investisseurs et traders achètent des options d’achat sur le VIX ou sur d’autres instruments liés à la volatilité, à des fins de couverture. Ainsi, si la volatilité augmente (ce qui s’accompagne souvent d’une baisse des actions), ces options d’achat peuvent compenser les pertes du portefeuille ou offrir des gains dans le cadre d’opérations à court terme.
Le VIX est un baromètre du sentiment de marché. Un niveau élevé reflète la peur des investisseurs. Un niveau bas traduit, au contraire, une certaine complaisance.
Lorsque le marché a chuté le mois dernier, le VIX a atteint son plus haut niveau depuis 2020, au début de la pandémie. Un investisseur attentif aurait pu y voir un signe de panique généralisée et en déduire justement que la chute des marchés touchait peut-être à sa fin.
C’est exactement ce qui s’est produit : depuis le 8 avril, date à laquelle le VIX a culminé et le marché a touché un point bas, les actions ont progressé de 13%.
Les traders qui ne souhaitent pas suivre les publications de résultats, les tweets impulsifs des P-DG ou les révisions d’analystes peuvent tout simplement se concentrer sur la volatilité des indices.
Dans ce cas, une seule chose compte : savoir si la volatilité va monter ou descendre. Cela simplifie considérablement le processus et la stratégie d’investissement, puisqu’il suffit alors de suivre un seul indicateur.
Il existe plusieurs manières de négocier la volatilité. Vous pouvez acheter ou vendre des options sur le VIX, ou utiliser divers ETF indexés sur le VIX. Certains sont dotés d’un effet de levier, avec une sensibilité amplifiée (par exemple, 1,5 fois les variations du VIX). D’autres sont inversés, évoluant en sens contraire de l’indice. (Il est également possible de négocier des options sur ces ETF à effet de levier ou inversés.)
Une autre façon d’exploiter la volatilité consiste à trader des options sur des actions individuelles ou sur d’autres indices.
Lorsque la volatilité est élevée, il peut être judicieux de vendre des options : les primes sont alors gonflées, ce qui permet d’encaisser davantage. Vous pouvez ainsi vendre des calls ou des puts et empocher des plus-values conséquentes.
A l’inverse, lorsque la volatilité est faible, les options sont généralement bon marché – et c’est le moment opportun pour envisager des achats d’options.
Actuellement, la volatilité reste légèrement au-dessus de sa moyenne historique, mais elle a fortement reflué depuis ses récents pics. Même si le marché s’est bien comporté ces dernières semaines, il peut être pertinent de se préparer à un regain de volatilité à court terme. Les sources de tension ne manquent pas : incertitudes économiques, débats sur les droits de douane, orientations politiques imprévisibles, etc. Je pense que la volatilité pourrait bientôt repartir à la hausse.
Ce que je trouve particulièrement intéressant avec l’idée de trader la volatilité, c’est qu’il ne s’agit pas de prédire la direction du marché – mais d’anticiper les réactions des investisseurs.
Et ces réactions sont souvent prévisibles…
La peur culmine en général au moment des creux, tandis que l’euphorie atteint son sommet quand les marchés sont au plus haut.
Vous pouvez miser sur ces émotions largement répandues et, ce faisant, protéger votre portefeuille ou engranger des profits sans même acheter une seule action. Il suffit simplement de savoir comment trader la volatilité.
1 commentaire
Oui les Marchés sont volatiles ! Car les humains ne sont que des volatiles. J’ai demandé à mon pigeon préféré ce qu’il pensait de la situation économique occidentale . Il m’a semblé qu’il a haussé les épaules. Mais entre volatiles la compréhension est parfois difficile.