Vous pouvez mettre à profit le sursaut de volatilité en pratiquant la seule stratégie qui vaille : acheter bas ce qui est le plus volatil pour revendre plus haut.
Nous avons vu hier que le sursaut de volatilité de ces derniers jours a été tel qu’il a signé la fin de la stratégie short VIX qui prévalait depuis deux ans.
Pour les investisseurs dépendants aux injections d’anesthésiants des banques centrales, la sanction a été sévère. Les marchés sortent de leur camisole de fausse monnaie et de taux négatifs et font désormais comme bon leur semble.
La volatilité est revenue.
Nous allons voir aujourd’hui pourquoi ce grand retour peut être une bonne nouvelle pour vous.
Faut-il jouer le VIX à la hausse ?
La question brûle les lèvres des investisseurs qui attendaient depuis des années le retour de la volatilité. Après avoir eu raison trop tôt durant des années, est-il temps de mettre en place une stratégie haussière sur le VIX, par quelque moyen que ce soit ?
Mon conseil est clair : non.
Comme je vous l’expliquais hier, être haussier sur le VIX coûte cher, très cher. Chaque jour qui passe est une perte même si la volatilité est constante.
Rien ne dit que le niveau actuel de volatilité (qui, vous en conviendrez, n’est déjà pas négligeable) va continuer d’augmenter.
De manière générale, il est très compliqué pour un particulier de mettre en place des stratégies profitables lorsque le temps coûte de l’argent. Timer le marché est un exercice difficile (voire impossible si l’on en croit les statistiques), et partir avec un tel handicap réduit drastiquement les chances de succès.
Ce n’est pas pour rien que l’émission de produits dérivés avec érosion de la valeur-temps est si profitable pour les banques. Que la stratégie soit gagnante ou non, le passage du temps est une certitude… Statistiquement, les acheteurs de ces produits sont perdants.
Jouer le VIX à la hausse présente donc deux difficultés. Rien ne dit qu’il augmentera, et sa stabilité vous ruinerait… sans même parler de l’hypothèse où le VIX amorcerait une décrue !
Pas la peine donc de prendre des risques inconsidérés avec ce type de stratégies dérivées : la volatilité retrouvée vous offre déjà une belle opportunité intrinsèque sur les marchés actions.
Retrouvez les zones d’achat
Nous avons eu tendance à l’oublier ces dernières années : sur les marchés actions, la stratégie normale est d’acheter bas pour revendre haut.
A force de QE et autres assouplissements quantitatifs, investir en Bourse est devenu « acheter haut pour revendre plus haut ». Ce type de comportement caractérise une phase de hausse maniaque.
Une plus grande volatilité marque en fait un retour au fonctionnement normal des marchés. Il n’est pas catastrophique de perdre (ou prendre) 4% sur une journée. Il n’est pas anormal qu’un indice ne fasse « que » 10% de hausse par an.
Vous avez, en tant qu’investisseur particulier, un avantage considérable sur les grosses mains : vous pouvez ne rien faire.
Si les marchés prennent 5% en une journée et que vous avez du cash, rien ne vous oblige à courir après le papier. Si le marché fonctionne correctement, il est très probable que les cours rejoindront leur niveau d’origine dans une journée, une semaine, un mois… Inutile de se précipiter.
Un professionnel doit absolument « faire quelque chose » avec ses actifs sous gestion. La fébrilité des marchés en est la conséquence. En tant que particulier, ne voyez pas l’inaction dans les phases de hausse comme un regret, mais plutôt comme la preuve que vous n’êtes pas soumis aux mêmes contraintes que les professionnels. Profitez-en.
La même remarque s’applique à la baisse. Lors des phases de sauve-qui-peut, toutes les valeurs de la cote sont généralement emportées par un même mouvement baissier.
Que l’on parle de valeurs surévaluées ou de valeurs massacrées, toutes subissent plus ou moins la même sanction.
Quelle différence à long terme ? Les valeurs sous-cotées rebondissent vite et fort. Les valeurs auparavant sur-cotées, après avoir perdu les faveurs des investisseurs, peuvent pour toujours rester au tapis.
Ce sont donc pour vous les phases de baisse qui représentent les meilleurs points d’entrée à long terme.
La volatilité n’est pas du risque
La presse économique fait généralement le lien entre volatilité et risque.
Les professionnels savent bien qu’il n’en est rien. Une volatilité accrue présente plus d’opportunités. Le fait que les particuliers aient des moins bonnes performances lors des phases volatiles est la conséquence de leurs mauvaises pratiques (acheter après les hausses et vendre après les baisses).
La volatilité est intrinsèquement bonne pour vous car elle vous offre la possibilité d’entrer à bas prix sur des titres et d’en sortir lors des krachs à la hausse.
Pour vous en convaincre, considérez les deux titres suivants.
A et B cotent, en moyenne, 100 €. Tous leurs ratios sont identiques. A oscille tous les mois entre 95 € et 105 €. B oscille toutes les semaines entre 80 € et 120 €.
Sur quelle action pouvez-vous faire le plus de gains ? Sur B, bien sûr. A condition d’acheter bas et de vendre haut.
Si vous êtes spéculateur, vous pouvez faire plus d’allers/retours sur la valeur.
Si vous êtes un investisseur prudent, B peut entrer dans votre zone d’achat et votre zone de vente alors même que A reste dans une zone neutre sur laquelle vous ne pouvez pas prendre position dans un sens ni dans l’autre.
Le regain de volatilité des indices ne doit donc pas vous faire peur : il représente pour vous une opportunité.
Bienvenue dans l’ancien monde
Ceux qui ont commencé à investir après 2011 peuvent avoir l’impression qu’un marché est nécessairement haussier et monotone.
Les vétérans ont pu être tentés de penser que les six dernières années étaient la nouvelle norme, et qu’il serait impossible de se dépêtrer de l’action des banques centrales.
Faisons notre mea culpa, nous avons parfois été tentés de jeter l’éponge et de participer au grand jeu des chaises musicales offert par l’argent gratuit et les taux négatifs. Qu’il est dur, en effet, de voir un comportement aberrant se prolonger sans sanction durant six longues années !
Le retour à la réalité des marchés actions représente donc une excellente nouvelle. Il va désormais être possible d’investir intelligemment plutôt que passivement. Les entreprises profitables et leurs actionnaires seront récompensés. Les structures-zombie, qui masquent leur baisse d’activité par des rachats d’action à crédit, seront laminées.
L’investissement va de nouveau nécessiter de se plonger dans l’activité réelle des entreprises et de savoir se positionner de manière contra-cyclique. La phase moutonnière est terminée.
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Accrochez vos ceintures, et bons investissements !