▪ Nous avons appris que l’excédent commercial de la Chine a atteint 11,4 milliards de dollars le mois dernier. Ce chiffre est supérieur à tout ce qui avait été pressenti à Wall Street. Les exportations de l’Empire Céleste ont atteint un plus haut record.
« La manipulation déloyale par la Chine sur sa monnaie n’a que trop duré », observe le sénateur démocrate de l’Ohio Sherrod Brown, suscitant un grognement qui n’est pas de notre fait, « et il est clair que la législation doit permettre de lutter à armes égales ».
Avec le sénateur républicain du Maine, Olympia Snowe, Sherrod (on prononce « charade ») apporte son soutien à un projet de loi qui permettrait d’appliquer de nouvelles sanctions commerciales à la Chine.
▪ Pour sa part, le gouvernement chinois joue avec l’environnement commercial en infligeant une amende au géant anglo-néerlandais Unilever pour un crime impardonnable : avoir alerté les médias d’une hausse de ses prix.
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PRET POUR L’ONDE DE CHOC ?
Ça vaudrait mieux pour votre portefeuille, en tout cas, puisqu’elle pourrait vous rapporter des gains de l’ordre de 28% en moins de trois jours… 24% en 48 heures… 20% en huit jours… 25% en trois jours… et encore 22% en trois jours.
Toutes ces plus-values ont été engrangées depuis la mi-avril — mais comment ?
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Unilever — qui fabrique de tout, du savon Lux au thé Lipton — a fait cette annonce fin mars, à la grande consternation de la Commission nationale pour le développement et la réforme de Chine. Selon la CNDR, cette annonce a « bouleversé les prix du marché » et a provoqué une ruée sur les produits de consommation dans plusieurs villes chinoises — multipliant les ventes par cent par rapport au « niveau normal ».
Il semble que Unilever n’a pas respecté la loi chinoise sur les prix — qui interdit aux entreprises de « concevoir et diffuser des informations à propos des hausses de prix, d’augmenter les prix collectivement ou excessivement ».
En conséquence, « une sanction sévère a été infligée cette fois-ci pour mettre tout de suite fin à une habitude déplorable et construire de nouvelles règles », selon le communiqué de la CNDR. « Nous acceptons la décision de la CNDR et du Shanghai Price Bureau », a déclaré Unilever, faisant ainsi montre de l’humilité requise.
L’amende s’élève à 308 000 $, mais la somme est « assez importante » aux yeux de Nicholas French, qui travaille au bureau de Pékin dans le cabinet d’avocats international Freshfields Bruckhaus Deringer. « Clairement, tout cela est à mettre en relation avec les pressions inflationnistes et le fait de les garder sous contrôle ».
Entre-temps, le fabricant de produits alimentaires et de boissons chinois Tingyi s’en est sorti avec seulement un avertissement pour avoir transgressé la loi sur les prix.
La compagnie a fait une annonce en mars à propos de sa marque Master Kong, qui représente la moitié du marché chinois de nouilles instantanées. Tingyi n’augmenterait pas ses prix mais reporterait plutôt une hausse des prix.
Vous pouvez vous doutez que ceci n’a pas non plus été du goût des autorités. « Nous suivrons les instructions du gouvernement pour stabiliser l’inflation », a déclaré le directeur financier de Tingyi à Bloomberg, de toute évidence encore sonné par la semonce qui a dû lui être administrée à l’abri des regards. « Même si notre marge brute sera réduite, nous avons décidé de suspendre les hausses de prix ».
Naturellement, rien de cela n’a à voir avec l’inflation. Gloups.
▪ Selon les statistiques officielles, les prix à la consommation en Chine ont grimpé de 5,4% annualisés en mars. Officieusement, le chiffre est probablement le double.
La semaine dernière, la Banque centrale a déclaré : « il est essentiel de stabiliser les prix et de gérer les perspectives d’inflation ». Cette annonce semble plus ou moins aussi inoffensive que la conférence de presse (et le camp de vacances) de Ben Bernanke à la Réserve fédérale la semaine dernière.