** La première Guerre Mondiale : 1914-1918. La première Crise Mondiale : 2009- ??
"Ce sera encore pire que je ne le pensais", nous a dit notre vieil ami Doug Casey.
Il faisait référence à ce qui risque fortement de devenir la première crise mondiale.
"Que s’est-il passé pendant que nous n’étions pas là ?", lui avons nous demandé.
Le Dow Jones a chuté de 312 points supplémentaires vendredi. Lundi matin, les actions continuaient de chuter en Asie. Et en Europe.
"Le Dow Jones à 5 000", voilà notre prédiction. Non pas que nous ayons la moindre information sur ce sujet. Mais quand nous observons une courbe à long terme du Dow Jones, nous remarquons qu’il monte et qu’il descend. Il a tendance à descendre très bas après être monté très haut – par vagues, sur 15 à 20 ans. Le haut de cette vague nous a balayés en janvier 2000. Depuis, l’index est monté plus haut… mais pas quand on l’ajuste pour l’inflation.
Il aurait probablement déjà été corrigé à 5 000 si les autorités n’étaient pas intervenues. Et maintenant nous sommes vraiment dans une situation difficile. Parce qu’en essayant de parer à une récession/un marché baissier, les autorités ont provoqué une bulle de l’immobilier, une bulle financière et une bulle du crédit dans le monde entier. Les propriétaires ont acheté au-dessus de leurs moyens. Les banques ont trop prêté. Les consommateurs ont trop consommé. Tout le monde en a trop fait. Ce qui aurait donc dû être un marché baissier classique s’est transformé en un monstre du dénouement de l’effet de levier.
La presse financière du monde entier commence à voir les choses de la même façon que nous. "Dès le début, la réserve fédérale américaine a appliqué une politique monétaire trop expansive." Il s’agit d’une phrase tirée de La Prensa à Buenos Aires. L’article explique ensuite que l’association d’un encouragement fiscal et d’un encouragement monétaire au début des années 2000 a attiré beaucoup de monde dans le secteur financier, dont le principal carburant venait des hypothèques immobilières. Les banques du monde entier se sont laissées enivrer par cette bulle. Dommage. Aujourd’hui, elles sont malades et appellent le docteur.
** L’article ne le précise pas, nous allons donc le faire : ce sont les baby boomers américains qui souffriront le plus.
"Je ne sais pas ce qu’ils vont bien pouvoir faire", nous a dit un autre ami ce week-end."Tout va bien pour moi. J’ai épargné beaucoup de liquide. Je me suis abonné à la Chronique Agora il y a deux ans… et j’ai suivi vos conseils. J’ai vendu presque toutes mes actions. Tout ce que je possède aujourd’hui est en liquide ou en or. Je n’ai même pas d’emprunt.
Je n’ai donc pas trop de raisons de m’inquiéter. Mais je suis inquiet quand même. Je ne sais pas… c’est peut-être à cause de l’ambiance générale. Je réduis au maximum mes dépenses. Par exemple, j’étais sur le point d’acheter une nouvelle voiture. J’étais passé chez le concessionnaire, j’en avais même choisi une. Mais j’envisage d’annuler ma commande. Le vendeur n’aura pas sa commission. Je vais aussi commencer à m’occuper moi-même de mon jardin. C’est un peu idiot. Rien ne m’y oblige. Mais dépenser de l’argent m’angoisse. Ce qui signifie que certaines personnes qui gagnent déjà peu d’argent vont en gagner encore moins. Et je me dis que si je pense de cette façon, il doit y avoir des millions d’autres baby boomers en plus mauvaise posture que moi qui réduisent encore plus leurs dépenses. Les entreprises aussi doivent réduire leurs dépenses. Et quand les employeurs veulent réduire les dépenses, leurs cibles sont évidemment les baby boomers. Et que vont bien pouvoir faire ces gens ensuite ? Ils n’ont pas d’économies. Et ils ont peu de chances de trouver un autre emploi… pas dans une telle conjoncture. La situation générale devient vraiment inquiétante."
** Le dernier rapport sur le sujet annonce que le chômage a atteint les 9% à Rhode Island – le taux le plus élevé du pays.
"Mais ce n’est que le début", a continué Doug."Les véritables réductions de dépenses ont commencé il y a seulement quelques semaines. Nous n’avons pas encore les chiffres. Tout cela prend du temps. Au début, seuls les banquiers paniquaient. Puis les investisseurs. Ce sont maintenant les hommes d’affaires. Bientôt, ce sera les consommateurs. C’est l’effet boule de neige."
Les investisseurs ont de nombreuses raisons de paniquer. Rien que ce mois-ci, les actions du monde entier ont perdu 10 milliers de milliards de dollars. L’index mondial des actions est descendu de 48% pour cette année.
Les hommes d’affaires ont également des raisons de paniquer. Ils vont avoir du mal à lever des fonds dans un tel marché. Ils vont donc devoir se débarrasser des nouveaux projets et des vieux employés.
** L’étape suivante, ce sera lorsque les consommateurs vont se mettre à faire des économies draconiennes. Ils vont jeter leurs cartes de crédit. Déserter les centres commerciaux. Les vendeurs vont s’endormir sur leur comptoir – et ensuite se faire virer. Beaucoup plus de chômage, de saisies, de faillites.
Et quand les Américains cessent de consommer, ce sont les produits Made in China qu’ils n’achètent plus. C’est la raison pour laquelle la crise va être mondiale – ce sera la première de ce type.
"La Chine, l’Inde, le Brésil et la Russie (les BRICs), les plus grandes économies émergeantes, exportent la plupart de leurs produits soit les unes vers les autres… soit vers les économies développées [principalement les Etats-Unis]," continue La Prensa.
Oui, cher lecteur… notre drapeau d’alerte au krach flotte toujours – même si la bourse, le marché immobilier, le marché financier, et le marché des matières premières se sont déjà effondrés. Mais il y a désormais un autre drapeau accroché au mât, un drapeau noir sur lequel on peut voir un cygne couché sur le dos les pattes en l’air.
C’est notre façon de vous mettre en garde : "Alerte à la Crise Mondiale" peut-on lire en bas du drapeau.