La Constitution américaine avait été pensée comme un garde-fou, un « collier électronique » destiné à contenir l’appétit du pouvoir fédéral. Mais Donald Trump concentre toujours plus de prérogatives.
Le Grand Chef ne cesse de prendre de l’ampleur. Et les vieux conservateurs – du moins ce qu’il en reste – doivent tenter de se souvenir.
Pourquoi les fondateurs ont-ils rédigé une Constitution ? Dans quel but ont-ils fixé des règles, des limites, des restrictions ? Comment pouvaient-ils deviner les défis qu’affronterait un futur président des Etats-Unis ?
Reuters rapporte :
« Trump prend le contrôle de la police de Washington dans une décision extraordinaire et déploie la Garde nationale dans la capitale. »
Il devait bien y avoir une raison… Les fondateurs avaient conçu une Constitution comme on met un collier électronique à un chien de garde. Les autorités fédérales pouvaient agir jusqu’à un certain point, mais pas au-delà.
Aujourd’hui pourtant, nous avons un Grand Chef capable de dépenser autant qu’il le veut, de rassembler des gens et de les jeter en prison, sans inculpation ni procès, de menacer des gouvernements et des chefs d’Etat étrangers, de bombarder des capitales, de financer deux guerres meurtrières en même temps (dont l’une frappe surtout les femmes et les enfants), et d’imposer la plus forte hausse d’impôts de l’histoire mondiale, sans débat ni vote.
Il grogne, gronde et mord la main qui nous nourrit tous. Mais où cela nous conduit-il ?
The Wall Street Journal rapporte :
« Le président Trump imite le Parti communiste chinois en étendant son contrôle politique toujours plus profondément dans l’économie. »
Fortune :
« Le président Trump s’est emparé des décisions stratégiques et des politiques d’investissement des entreprises privées, a investi leurs conseils d’administration afin d’en dicter la composition, punir les détracteurs et exiger du public qu’il se conforme à son programme politique. »
MAGA est devenu marxiste – et même, de plus en plus, maoïste.
Pence, Bannon, Carlson, Owens, Rogan, Paul et tant d’autres doivent bien se demander : « Est-ce vraiment pour cela que nous nous sommes engagés dans la politique ? »
Même dans une démocratie axée sur le consensus, le joug d’un Etat policier ne disparaît jamais complètement. Mais il reste léger, encadré par des règles acceptées. Nous roulons tous à droite, et nous atteignons notre destination. De la même façon, les autorités fédérales sont censées rester dans leur voie, comme l’exige la Constitution. Celle-ci fixe clairement jusqu’où les législateurs peuvent aller.
Mais à l’approche des élections de 2024, le Grand Chef semble avoir échappé à son collier.
Nous assistons peut-être à une fracture majeure au sein du Magaland. Les conservateurs républicains traditionnels continuent de croire en la Constitution. Ils croient aussi au libre-échange — et non au commerce administré par des bureaucrates fédéraux. Ils pensaient que la Constitution les protégeait.
« Aucun Etat ne peut, sans le consentement du Congrès, imposer des taxes ou des droits sur les importations ou les exportations… »
Or aucun économiste sérieux ne défend les droits de douane. Et les esprits lucides voient bien que tout l’édifice tarifaire repose sur une illusion.
Kenya Times rapporte :
« Les droits de douane de Trump signifient ‘de nouvelles taxes massives’ pour les Américains, selon la Chambre de commerce. »
Car ce sont bien les Américains qui paient, et non les étrangers. C’est une taxe sur le consommateur américain – pas un cadeau venu d’ailleurs. Et elle fera grimper les prix, aggravant la situation. Pendant ce temps, les lobbyistes s’activent pour obtenir délais, exemptions et ajustements… et ils les obtiennent.
C’est là encore une manifestation du changement qui est en train d’opérer.
1 commentaire
Les « Conservateurs » ?
De quels Droits pour les peuples ?
Ou de quels Privilèges pour une élite ?
« « Le président Trump imite le Parti communiste chinois en étendant son contrôle politique toujours plus profondément dans l’économie. »
Et si c’était une dialectique nécessaire ? Si Trump remettait à sa place une élite économique qui gouverne l’Occident dans ses seuls intérêts et pas dans ceux des peuples ?
Ce n’est pas depuis les huit mois de gouvernement Trump que la société moyenne américaine, des salariés qui travaillent, s’appauvrit jusqu’à devoir vivre dans la rue ou dans ses voitures.
« L’inéluctable faillite de l’économie américaine » est peut être une vision d’avenir. Mais suggérer que Trump en serait le responsable et pas toute l’élite économique-politique et idéologique gouvernant les USA depuis des dizaines d’années… C’est sans doute nous faire prendre des vessies pour des lanternes.