Les marchés poursuivent leur chute, effrayés par la guerre commerciale et le ralentissement de la croissance.
Les marchés financiers sont encore de mauvaise humeur.
C’est vrai qu’il y a tellement de guerres.
Nous avions déjà la guerre contre la pauvreté, la guerre contre la drogue, la guerre contre le terrorisme, la guerre contre le changement climatique, pfffiou… Tant de lignes de front !
Puis nous avons eu la guerre commerciale.
Jusqu’à présent, les marchés financiers avaient apprécié les autres guerres. Elles s’accompagnaient de plus de création monétaire, plus de crédits pour financer les transferts sociaux, le flicage, l’armement et les expéditions militaires punitives à l’étranger, les éoliennes, les panneaux solaires, les taxes carbone.
Plus de création monétaire donc plus d’argent bidon dont une partie irrigue les marchés et permet la hausse des actifs financiers et l’enrichissement de Wall Street.
Mais visiblement, les marchés financiers n’aiment pas la guerre commerciale.
Qu’est-ce qui ne va pas avec cette guerre-là ?
Trump tweete : « Je suis pour les taxes douanières. Quand des gens ou des pays viennent piller la grande richesse de notre Nation, je veux qu’ils paient pour ce privilège. Ce sera toujours la meilleure façon de maximiser notre pouvoir économique. Nous avons raison maintenant d’imposer des milliards de dollars de droits de douanes. QUE L’AMERIQUE RETROUVE SA RICHESSE ».
Vous avez vu ? Il y a un os dans cette logique. Des étrangers viennent piller la richesse de la Nation, pourquoi l’armée n’intervient-elle pas ? Parce qu’elle est trop occupée avec la guerre contre le terrorisme ?
Une guerre qui ne rajoute pas d’argent factice mais retire de l’argent réel
Soyons sérieux… Pourquoi vouloir faire payer les victimes des « pillards » qui restent tranquillement chez eux ?
Si des gens à l’étranger veulent vous vendre à bas prix ou même à perte, c’est leur problème, pas le vôtre. C’est eux, les étrangers, qui s’appauvrissent, pas vous. Prenez ce qui est bon marché et produisez quelque chose d’autre qui vous manque, que les étrangers font moins bien ou ne savent pas faire.
Effectivement, les marchés n’ont pas tort de s’inquiéter si la première puissance économique mondiale se saborde de la façon la plus stupide qui soit.
Cette guerre bidon retire de l’argent aux marchés au lieu d’ajouter de l’argent factice comme les autres guerres bidon financées par les déficits et donc par des émissions d’obligations d’Etat.
Bill Bonner ne croit pas à la guerre commerciale : « M. Trump a plus à perdre que quiconque. Une guerre commerciale ferait grimper les prix à la consommation US… et, indirectement, les taux d’intérêts américains. La réputation de M. Trump, son économie et sa propre fortune dépendent de taux bas. »
Récession à l’horizon ?
Les rodomontades de Trump devraient donc prochainement s’arrêter, en toute logique, puisque c’est son propre intérêt qui est en jeu.
Les marchés auraient plutôt peur de l’inversion de la courbe des taux, prétendent les spécialistes, inversion qui signalerait l’arrivée prochaine d’une récession.
Sur le compartiment du marché obligataire qui a encore une toute petite vie autonome – les obligations d’entreprises – les taux montent des deux côtés de l’Atlantique.
Le crédit au secteur privé devient un peu plus cher. Donc le poids des intérêts de la dette augmente, alors que la croissance ralentit. Les zombies – les entreprises qui survivent à cause de taux artificiellement bas – sont menacés de faillite.
Que vont faire les banquiers centraux ?
Au milieu d’une masse de doute jaillit une lumière de certitude : plus de tout ce qui n’a pas marché ! Baisser les taux aux Etats-Unis, renouer avec les « taux négatifs » en Europe, plus de rachats de titres de dette, quitte à assécher le marché.
Mais l’inflation, la fuite devant la monnaie ?
Le FMI et les banquiers centraux ont la solution, ne vous inquiétez pas. Nous en reparlerons la semaine prochaine.