Avec la nouvelle année, des remerciements à nos lecteurs, fidèles comme nouveaux venus, s’imposent. Ainsi qu’un point d’étape sur nos projets.
La Chronique est repartie pour une nouvelle année, que nous vous souhaitons aussi bonne et agréable que possible.
Une année où nous continuerons, comme avant, à « relier les points » aussi bien que nous le pourrons. Et nous tenons à la commencer en remerciant vivement tous nos chers lecteurs qui peuvent encore le supporter.
Car certains d’entre eux ont le courage de lire nos Chroniques depuis plus de vingt ans, à présent. Si elles sont parfois difficiles à écrire, les lire doit l’être encore plus !
Car nous ne savons jamais vraiment à propos de quoi nous écrivons.
En fait, nous observons, simplement, et nous nous posons des questions. Que se passe-t-il ? Pourquoi ? Où cela mène-t-il ?
Parfois, ces questions nous conduisent dans des voies sans issue et nous font perdre notre temps. Souvent, elles mènent simplement à d’autres questions. Et ce n’est que ponctuellement qu’elles aboutissent à des réflexions utiles.
Mais voilà, les poissons doivent nager, les oiseaux doivent voler, et les auteurs doivent continuer à écrire.
Mille mercis à vous, cher lecteur, d’être resté avec nous… surtout à ceux qui ont pris le temps d’écrire pour me dire pourquoi ils pensaient que j’étais un fasciste… un communiste… ou simplement un imbécile. Hé… si cela se trouve, ils ont raison.
Et nous espérons que vous partagerez cette aventure avec nous au cours des années à venir. Nos chers lecteurs sont comme des amis de longue date : nous serions triste de les perdre.
L’avantage de l’expérience
Toujours est-il que, dans cette dernière ligne droite de notre carrière, nous espérons que la relation que nous entretenons vous aura été utile. Et qu’elle le sera encore.
Heureusement, écrire à propos de l’argent est l’un des rares métiers où l’âge offre un avantage, en fait.
Avoir plus de 70 ans permet de mieux résister à certaines choses… Cliquez ici pour lire la suite.
Après tout, il faut avoir plus de 70 ans pour avoir survécu – en tant qu’adulte – à l’inflation des années 1970. Et il faut au moins avoir la soixantaine pour se souvenir de la façon dont Paul Volcker l’a stoppée.
En vieillissant, on devient peut-être plus vulnérable au coronavirus, mais plus résistant au bla-bla. Certains de nos lecteurs américains se souviendront des badges « WIN » [NDLR : Whip Inflation Now, mouvement de lutte contre l’inflation lancé aux Etats-Unis en 1974]… des costumes décontractés vert citron… et de la guerre du Vietnam.
Nos lecteurs un peu partout dans le monde partageront en revanche quelques expériences : vous avez entendu trop de revendications visant à obtenir quelque chose pour rien, vu trop de gadgets qui ne fonctionnaient pas, et voté pour trop de politiciens qui n’ont pas fait ce qu’ils avaient dit.
Si nous soulevons tout cela, c’est parce que, selon nous, on s’approche d’une période d’apogée de l’illusion. Et une bonne dose de cynisme de vieux schnock pourrait bien être la seule façon d’y survivre.
Le « nouveau » dollar – qui n’était plus adossé à l’or – a été introduit il y a plus de 50 ans. Lorsqu’il est arrivé, les anciens ont prédit le pire.
A présent, nous allons voir s’ils avaient raison.
Aucune monnaie-papier pure et dure n’a jamais survécu à un cycle de crédit complet. Selon nous, ce dollar va disparaître, lui aussi, lorsque les taux d’intérêt atteindront leur prochain sommet.
L’intérêt public
En observant avec recul nos cinquante ans de labeur, nous identifions différentes phases.
D’abord, nous avons pensé que nous pourrions changer le monde. Les jeunes pensent souvent qu’ils détiennent les réponses : c’était aussi notre cas.
Et nous étions inquiet, au début des années 1970, face aux proportions que prenait le gouvernement.
Dans la vie publique, ce n’est pas réellement entre démocrates et républicains qu’il y a le plus de concurrence, ni entre adeptes du social-libéralisme et conservateurs, mais entre ceux qui s’occupent de leurs affaires en s’entraidant, s’échangeant des biens et services, bâtissant des fortunes et des clans… et ceux qui veulent les stopper.
C’est la différence, que nous avons décrite de manière plus détaillée dans notre livre Gagner ou Perdre, entre ceux qui font et ceux qui prennent… Entre ceux qui obtiennent ce qu’ils veulent en procédant à d’honnêtes échanges, et ceux qui se servent des armées, des sanctions, des lois et réglementations.
C’est la différence entre violence et persuasion.
Nous verrons demain ce qu’il est advenu de nos projets de jeunesse.