▪ La lutte pour la reprise est terminée. Les autorités ont levé le drapeau blanc. Peut-être…
Le département du Travail US a révélé les derniers chiffres de l’emploi la semaine dernière. Ils étaient atroces. Un cinquième seulement de ce que le consensus avait prévu. Ce qui démontre trois choses.
Premièrement, les économistes ne peuvent pas vraiment prédire les niveaux d’emploi, de croissance, de prix ou de quoi que ce soit d’autre. Ils sont particulièrement nuls quand ils se font de fausses idées sur la manière dont les choses fonctionnent.
Deuxièmement, les autorités ont échoué. Elles ont été parfaitement incapables de faire quelque progrès que ce soit contre le ralentissement.
Troisièmement, ce n’est pas une reprise. Les médias ont largement rapporté le point de vue selon lequel les chiffres de l’emploi étaient « décevants pour une deuxième année de reprise ». Eh bien… oui. Parce que ce n’est pas une reprise. C’est une Grande Correction. C’est exactement ce à quoi il faut s’attendre durant une Grande Correction.
Depuis quatre ans — du début de la crise financière en 2007 jusqu’à aujourd’hui –, les économistes, les analystes, les investisseurs et les politiciens se trompent. Ils pensaient avoir affaire à une récession ordinaire (bien que sévère), dont ils pensaient qu’elle serait suivie par une reprise ordinaire (bien que faible).
Pas du tout ! Ce n’était pas une récession d’après-guerre ordinaire. Si bien que la politique contra-cyclique ordinaire — plus de crédit ! — n’a pas fonctionné. Cette fois-ci, l’économie avait déjà trop de crédit. C’est-à-dire trop de dette. En ajouter plus n’avait pas d’effet positif. Les ménages en étaient déjà inondés.
Ils ne pouvaient pas en absorber plus. Ils ne pouvaient pas augmenter leurs dépenses en empruntant plus d’argent. Les dépenses ne pouvaient donc pas grimper…
Au lieu de ça, les ménages luttent pour maintenir leur niveau de vie alors que les prix à la consommation grimpent et que les revenus stagnent… voire baissent.
Désormais, la presse financière grand public commence à comprendre. Bon sang, même le secrétaire au Trésor US, Tim Geithner, ouvre peut-être les yeux.
▪ Oui, cher lecteur, M. Geithner a donné une conférence de presse ce week-end, où il a déposé les armes. Il a déclaré au monde que les Américains étaient confrontés à une économie mal en point, et que ce serait « très difficile, plus difficile que tout ce qu’ils ont connu de leur vivant ».
Il a probablement raison sur ce point. Nous ne pouvons nous empêcher de nous poser la question, toutefois : comment le sait-il ? Jusqu’à présent, il n’était au courant de rien. Que s’est-il passé ? A-t-il vu un buisson ardent sur la route de Damas ? A-t-il reçu un choc à la tête ? S’est-il réconcilié avec le point de vue de la Chronique Agora ? Ou bien est-ce une mise en scène ?
Après avoir annoncé au monde que lui et ses collègues avaient sauvé le monde durant la crise de 2007-2009… puis que leurs renflouages et subventions provoqueraient une reprise… Geithner semble admettre la défaite.
Car enfin, s’il y avait quelque chose à faire, il le ferait, n’est-ce pas ? Cela doit donc signifier que Geithner & Co. en sont arrivés à la même conclusion que nous… c’est-à-dire qu’il n’y a vraiment rien à faire. Ils devraient reculer et laisser la nature suivre son cours, n’est-ce pas ?
N’y comptez pas, cher lecteur. Au lieu d’apprendre quelque chose… c’est-à-dire au lieu d’admettre leur défaite… nous soupçonnons que les autorités sont en train de comploter. Les dirigeants américains préparent le public aux prochaines élections. Ils diront aux électeurs que les temps sont durs ; ils dépenseront plus d’argent pour essayer de renverser la situation. Ensuite, toute amélioration, aussi légère soit-elle, sera considérée comme un triomphe majeur.
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