La différence entre insurrections illégales et révolutions glorieuses.
Quelle est la différence entre une insurrection illégale – comme celle du 6 janvier 2020 qui fait en ce moment l’objet d’une enquête au Capitole – et une révolution glorieuse, comme celle qui est commémorée le 14 juillet, en France ?
Bernard-René Jourdan de Launay ne s’est peut-être pas posé cette question. En tant que gouverneur de la Bastille il y a 233 ans, son travail consistait à la garder sous son contrôle. Cela signifie qu’il devait empêcher le groupe de têtes brûlées de s’emparer de sa forteresse. Et s’il avait réussi, la fin de l’histoire aurait pu être très différente. L’élite aurait pu conserver le pouvoir. Et ils auraient probablement organisé leur propre enquête pour déterminer qui était responsable de l’insurrection.
Au lieu de cela, la tête du gouverneur – plutôt que de reposer confortablement sur ses propres épaules – fut bientôt montée sur une pique, et les émeutiers triomphèrent.
Comment l’émeute du 6 janvier aurait-elle pu se dérouler, si la tête de Nancy Pelosi ou de Mike Pence avait été montée sur une pique ? Nous n’en savons rien. Mais les émeutiers étaient terriblement mal préparés ; pas de piques, et l’aristocratie des Etats-Unis est toujours à son poste.
Ce n’était pas le cas des Français de 1789. Les émeutiers sont passés de la méchanceté à la débauche. Tuer, voler, violer, détruire – ils ont fait de la France une épave misérable. Mais ils lui ont donné un nouveau gouvernement. Au lieu d’être dirigés par des aristocrates incompétents, les Français étaient désormais dirigés par des idéologues et des technocrates.
Trois empires, trois insurrections et cinq républiques plus tard, la France a un gouvernement qui ressemble beaucoup à celui des Etats-Unis. C’est-à-dire qu’il est incompétent, corrompu et délirant.
La fin des démocraties occidentales ?
A la Chronique, nous sommes de l’avis que la cause profonde des difficultés financières d’aujourd’hui pourrait être politique, aussi bien qu’économique ; nos démocraties occidentales pourraient bien être en difficulté.
Les taux d’approbation des présidents sont en baisse, de Malibu à Minsk. Plus les médias nous montrent nos dirigeants sous tous leurs angles, plus nous les méprisons.
La valeur des capitaux chute également… alors que la valeur de la monnaie de réserve elle-même – le dollar – chute au rythme le plus rapide depuis 41 ans. Le Wall Street Journal titrait hier :
« L’inflation atteint son niveau le plus élevé depuis 1981. »
Une hausse des prix de 9,1% augmente la pression sur la Fed, car de plus en plus d’investisseurs s’attendent à une hausse des taux plus importante en juillet.
L’un des principaux thèmes de la presse financière est la sympathie pour la Fed. Un article déplore que la « Fed soit soumise à une pression croissante ». Un autre nous dit que « ce ne sera pas facile pour la Fed ». Et un autre affirme que la « Fed est confrontée au plus grand défi qu’il soit, depuis des décennies ».
La presse grand public veut que nous ressentions la douleur d’un orphelin qui a tué ses parents. La Fed, plus que quiconque, a créé ce désordre. Et quiconque pense encore que les banques centrales peuvent rendre les gens plus riches est soit un crétin, soit un économiste.
Mais nous en sommes là. Et nous avons ici un corollaire à nos explications de « ce qui se passe maintenant ».
En bref, nous pourrions assister – quelque part dans le futur – à notre prise de la Bastille, et à la fin de la démocratie moderne, post-Révolution française, celle de l’Etat providence.
Exposés et punis
La démocratie fonctionne assez bien, mais seulement dans de petites structures. Dans une ville de Nouvelle-Angleterre, par exemple… ou dans un club… Tous les participants connaissent plus ou moins le même ensemble de faits… et tous ont un pouvoir égal. Les membres les plus énergiques et les plus éloquents du groupe peuvent persuader les gens, mais les décisions tombent rarement trop loin de l’arbre des alternatives pratiques disponibles.
Non seulement tous les participants partagent les mêmes informations… mais ils partagent aussi la même culture et la même langue… et les mêmes codes et règles. Plus important encore, ils savent aussi qu’ils doivent assumer les coûts de tout méfait causé par leurs décisions. Dans les petits groupes, comme dans les familles, les erreurs sont exposées et punies… donc, les gens ont tendance à en faire moins.
Mais dans les grands groupes… les boucles de rétroaction s’emmêlent ou se coupent. Les gens sont occupés par leur propre vie… et bien trop éloignés des « faits » pour avoir des opinions utiles. On ne peut pas s’attendre à ce qu’ils maîtrisent l’épidémiologie un jour et l’histoire des steppes le lendemain. La République populaire de Donetsk doit-elle être indépendante de l’Ukraine ? Comment le sauraient-ils ?
Quant à ses « représentants » élus… ils sont rapidement capturés par les lobbys… les donateurs politiques… les think tanks… et le Deep State.
En pratique, le gouvernement « du peuple, par le peuple et pour le peuple » n’est rien de tout cela. C’est un gouvernement d’élite, dirigé par des initiés, au profit de ciseleurs et de fouineurs.
En 1789, Louis XVI n’avait plus de temps, plus d’argent et plus de chance. Le « système » ne fonctionnait plus. Un phénomène similaire pourrait-il se produire dans les démocraties occidentales d’aujourd’hui ? Est-ce la tête de Jerome Powell qui devrait être mise à prix cette fois-ci ?
1 commentaire
Mon père disait que pour qu’une démocratie fonctionne, il
Fallait chaque année organiser un referendum
pour désigner le plus mauvais politicien et le pendre en place publique! Il avait totalement raison!