Trump a raison sur un point. Un tarif est une taxe. Mais il ne nous rend pas riches ; il nous rend pauvres, en frappant principalement nos ménages… et non les pays étrangers ou les grandes entreprises.
Comme cela me rappelle des souvenirs !
Dans les années 1970, à la tête de la National Taxpayers’ Union, nous pensions pouvoir faire honte au Congrès afin qu’il réduise ses dépenses, en mettant en évidence toutes les façons inutiles et souvent stupides dont l’argent public était dépensé.
Des autoroutes qui ne mènent nulle part, des « études » sur des faits évidents, des fraudes et des paiements indus… Des millions de dollars étaient gaspillés. Mais qui pouvait bien s’en soucier ?
L’objectif du gouvernement fédéral est de transférer l’argent du public vers les intérêts particuliers. Le « gaspillage » fait partie du jeu.
Aujourd’hui, les montants se chiffrent en milliards, et Elon Musk travaille d’arrache-pied pour éliminer le gaspillage et l’inefficacité, tout en envoyant des hommes sur Mars, en creusant d’énormes trous dans le sol, en dominant le marché de la voiture électrique et en réalisant des fusions et des acquisitions pour 100 milliards de dollars.
Est-il sincère ? Donald Trump est-il derrière lui ? Ou bien sont-ils tous les deux en train de se donner en spectacle ?
Nous n’en savons rien. Mais il faudra plus que de la démagogie pour changer le cours de l’Histoire. Et il faudra plus qu’une hausse sournoise des impôts pour maîtriser les déficits. Voici, entre autres, ce que nous avons appris il y a 50 ans.
« Les tarifs douaniers vont nous rendre riches comme jamais », a déclaré Donald Trump. Personne ne le croit. Les droits de douane profitent à des initiés triés sur le volet qui disposent de bons lobbyistes capables de vendre des produits médiocres à des prix plus élevés. Jamais dans l’Histoire, les droits de douane n’ont amélioré la situation des consommateurs.
Et voici les dernières nouvelles rapportées par Forbes :
« Trump déclare que les taxes sur la valeur ajoutée seront considérées comme des tarifs douaniers »
Le président Donald Trump a déclaré samedi que la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), un impôt appliqué à chaque étape de la production et largement répandu en Europe, serait considérée comme un droit de douane dans le cadre de son plan tarifaire réciproque. Selon lui, cette mesure permettrait d’uniformiser les règles du jeu du commerce mondial. Toutefois, les économistes estiment qu’elle pourrait entraîner une hausse de l’inflation cette année.
Comment ?
Le président propose des « droits de douane réciproques » : « Ils nous font payer, nous leur faisons payer. C’est la même chose. »
Pauvre Trump… Il ne sait pas où il va. Il n’a pas de boussole. Pas d’étoile pour se diriger. Les tarifs pour ses amis et ses ennemis. Le contrôle de l’immigration, les guerres contre la drogue, les escroqueries de la politique étrangère… 25%… 60%… 10%… Peu importe.
Sa nouvelle idée repose sur le fait que lorsqu’un pays étranger taxe ses citoyens via la TVA, il devrait faire de même… mais sous la forme d’un « tarif ».
Le terme réciproque semble juste. Mais si le roi Hérode décide d’assassiner tous les enfants de Judée, devrions-nous aussi assassiner nos enfants, simplement pour rester égaux ? Dans les années 1960, aurions-nous dû laisser nos planificateurs centraux prendre les choses en main, forcer les Américains à effectuer un travail inutile et les rendre tous pauvres, pour suivre l’économie soviétique ?
Trump a raison sur un point. Un tarif douanier est une taxe. Mais il ne nous rend pas riches ; il nous rend pauvres, en frappant principalement nos propres citoyens… et non les pays étrangers ou les grandes entreprises.
Comme nous l’avons montré la semaine dernière, les revenus réels baissent au lieu d’augmenter, sous le poids d’une inflation quotidienne de 9%. Même les chiffres de l’inflation publiés par les autorités fédérales montrent que les prix augmentent. CNN rapporte :
« L’inflation américaine atteint 3% pour la première fois depuis juin
Les prix à la consommation ont progressé de 0,5% en janvier par rapport à décembre, enregistrant ainsi leur plus forte hausse depuis août 2023. Sur les 12 derniers mois, l’inflation annuelle s’établit désormais à 3%.
‘Le long cauchemar national de l’inflation n’est pas encore terminé pour les consommateurs, les entreprises et les investisseurs’, écrit Chris Rupkey, économiste en chef chez FwdBonds. ‘Il pourrait y avoir une certaine saisonnalité qui pousse les prix à augmenter plus rapidement en janvier, mais aujourd’hui, les nouvelles pour les responsables de la Réserve fédérale sont toutes mauvaises.’ »
Bloomberg apporte d’autres preuves à cela :
« Selon un rapport de la Banque fédérale de réserve de New York, la part de la dette des consommateurs américains en souffrance a augmenté au quatrième trimestre pour atteindre son niveau le plus élevé depuis près de cinq ans. La dette totale des ménages – qui se compose principalement de prêts hypothécaires, de prêts étudiants, de prêts automobiles et de soldes de cartes de crédit – a augmenté de 0,5% pour atteindre le chiffre record de 18 000 milliards de dollars. »
Nous n’avons pas reçu d’appel de la Maison-Blanche. Mais si Trump nous demandait notre avis, nous le lui donnerions sans hésiter : oubliez les tarifs douaniers. Ce qui compte vraiment, c’est le montant total de la production d’une société qui est paralysé, détourné ou gaspillé par les autorités fédérales. Plus les autorités fédérales en prennent, moins il en reste pour les autres.
Le défi est simple à comprendre, mais difficile à relever : il faut réduire les dépenses, les réglementations, les impôts (y compris les droits de douane) et l’inflation… et non en rajouter.
Et ne perdez pas votre temps à vous disputer avec les fonctionnaires fédéraux ou à essayer d’éradiquer le gaspillage.
Au lieu de cela, réduisez simplement le budget. Les dépenses doivent être réduites, non pas de quelques milliards ici et là, mais de milliers de milliards de dollars. En Argentine, Milei a réduit les dépenses publiques de 40% au cours de sa première année au pouvoir.
Il y a tant d’air chaud et de fumée provenant de la région de Washington, mais existe-t-il un désir ardent de réduire la taille et le champ d’action du gouvernement fédéral ?
Dans les années 1970, nous aurions tout aussi bien pu frotter deux bâtons mouillés l’un contre l’autre. Nous n’arrivions à rien. Puis Ronald Reagan a été élu. Son directeur du budget, David Stockman, s’est efforcé de ralentir les dépenses.
Mais les autorités fédérales ont toujours eu le dernier mot. Hier comme aujourd’hui, le pouvoir étatique permet aux élites de s’enrichir aux dépens des autres. Elles n’y renonceront que lorsque l’argent viendra à manquer.
2 commentaires
Il est très possible que voua ayez raison. Mais le recul du niveau de vie des peuples aux USA et en Europe ne date pas de Trump.
ÊTRE OU NE PAS ÊTRE… « ÉCLAIRE »
Trump n’est pas éclairé.
La grande majorité des médias occidentaux proclament : Un Idiot est parvenu au pouvoir aux USA.
Évidemment c’est la faute des non – éclairés : les peuples qui l’ont élu. Pour que cela ne se reproduise pas, il va falloir perfectionner la démocratie, c’est-à-dire mieux la contrôler pour retrouver un nouveau Biden et conserver des « éclairés » comme Macron et Ursula van der Layen.
La caractéristique de l’actuelle élite idéologique et politique européenne et occidentale est qu’elle croit incarner « Les Lumières » et devoir les propager non seulement dans toute l’Europe, y compris bien évidemment en Russie, mais encore dans le monde entier. C’est une névrose directement héritée de la Révolution Française : envahir et ruiner l’Europe, jusqu’à Moscou, au nom de la Liberté, de l’Égalité et de la Fraternité. Une névrose contre les peuples. Car la révolution française a été tout ce que l’on voudra, mais certainement tout le contraire d’une révolte populaire. Comme toutes les révolutions, c’est une certaine « élite » qui l’a faite, y compris contre le peuple.
L’Idéologie des « Lumières », est devenue en deux siècles la grande religion de l’Occident. Elle propose des orientations intéressantes. A condition de les relativiser. Le problème des idéologies, sacrées ou profanes, est qu’elles maîtrisent les hommes, pas l’inverse.
Les « Lumières » sont atteintes d’un vice que leur appellation met en évidence : Elles considèrent les 3000 ans de civilisations qui les ont précédé, comme des Ombres. Non seulement à l’échelle européenne, mais dans le monde entier. Scientifiquement et techniquement l’appréciation est raisonnablement réaliste. Spirituellement, éthiquement, socialement et politiquement cette vision de l’histoire humaine est une mégalomanie.
La prétention à la détention des « Lumières de la Raison » a justifié le colonialisme européen du 19è siècle : « Nous sommes la Civilisation » proclamait l’homme d’état français Jules Ferry (1832-1893).
La même arrogance a été au fondement de l’errance communiste dans le monde entier, de Lénine à Mao.
De nos jours une effronterie identique ,« nous sommes la démocratie », caractérise la doctrine mondialiste. Colin Powell ( 1937-2021) affirmait à propos des USA « Nous représentons le dernier et le meilleur espoir sur cette planète ».
Les racines de cette névrose collective sont lointaines : Le christianisme, catholique ou protestant, a fonctionné à partir des mêmes schémas : la certitude de détenir La Vérité, unique et universelle, qui justifie toutes les conquêtes ; au nom de l’Amour du Vrai Dieu.
Cette maladie n’est pas réservée aux Occidentaux : le Judaïsme et l’Islam ont été et sont toujours actuellement habités par les mêmes égarements: Ils sont le ou les peuples élus de La Vérité.
Les Idéologies sont une constante de l’histoire des hommes qui les différencie totalement des animaux ; infiniment plus que la capacité à fonder une société politiquement organisée soulignée par Aristote.
Que les idéologies aient évolué en Occident du sacré au profane, du Peuple élu de Dieu à la Raison élue de Rien, n’a absolument pas réduit leurs capacités de nuisance.
Aucune des grandes civilisations n’a échappé aux idéologies, très peu les ont maîtrisé ou simplement limité.
Trump ? Son grand tort c’est surtout de n’être pas conforme à l’idéologie éclairée, mondialiste, actuellement obligatoire en Occident. Pour le reste il ne fera sans doute pas pire que les autres.
Pour répondre à votre longue tirade, je me contenterai de dire que je ne me considère pas comme éclairé.
Par contre je considère bel et bien Trump comme un idiot. L’est-il davantage que moi ou pas, je n’en sais rien. Mais au moins, je ne souffre pas de narcissisme pathologique, je ne suis ni un menteur ni un tricheur compulsif et, n’ayant entre mes petites mains aucun pouvoir particulier, je ne ne représente donc pas un danger pour l’ensemble de mes semblables.
Car oui, contrairement à lui (devrais-je écrire Lui avec un grand « L » ?), je considère les autres humains comme mes semblables.