Un candidat à l’élection présidentielle américaine propose d’abandonner les prétentions impériales des Etats-Unis… Mais tout le monde ne semble pas convaincu.
Vous vous souviendrez que nous parlons depuis quelques jours du coût faramineux de l’empire des Etats-Unis. Il entretient des milliers d’escrocs, dans l’armée mais pas que… dans les groupes de réflexion, au Congrès, dans les universités, chez les fournisseurs de la « défense », à la Banque mondiale… et dans bien d’autres sinécures sordides. Cette politique est si coûteuse que le gouvernement doit emprunter… et imprimer… de l’argent pour la soutenir. Comme lors de la guerre du Vietnam, l’argent en circulation augmente… suivi par les prix à la consommation.
Vous payez pour quelque chose, et vous l’obtenez. Nous obtenons des navires et des missiles. Nous n’avons pas de maisons, de voitures, de carottes ni rien d’autre que les gens veulent acheter. Là encore, les prix à la consommation augmentent.
RFK Jr. est le premier candidat à l’élection présidentielle américaine à proposer d’y mettre un terme.
Mais les empires ont une logique… et une trajectoire… qui leur sont propres. Les poissons doivent nager. Les oiseaux doivent voler. Les empires doivent être des empires.
Les entreprises militaires peuvent être rentables, mais seulement si elles remportent des victoires, rapportent du butin, vendent des esclaves capturés et collectent des tributs. Même dans ce cas, l’argent facile et les esclaves finissent par miner l’économie nationale… et il faut alors recourir à la violence non pas contre les étrangers, mais contre ses propres citoyens, pour les maintenir dans le droit chemin.
Oui, on récolte ce que l’on sème. Une nation qui célèbre ses « coups de feu » à l’étranger finit par avoir des coups de feu chez elle.
C’est peut-être le sens de cet étrange article publié par OpenTheBooks, sur Substack :
« Depuis 2006, 103 agences de police en dehors du ministère de la défense ont dépensé 3,7 Mds$ en armes à feu, munitions et équipements militaires (chiffre ajusté à l’inflation). Parmi ces agences, 27 sont des services de police traditionnels relevant du département de la Justice (DOJ) et du département de la Sécurité intérieure (DHS).
En revanche, 76 agences sont des agences de régulation comme l’agence de protection de l’environnement (EPA), l’administration de la sécurité sociale (SSA), celle en charge des anciens combattants (VA), l’administration fiscale (IRS), les services de santé et d’aide sociale (HHS), le département des Transports, le département de l’Agriculture (USDA) et bien d’autres encore.
Il y a donc maintenant plus d’agents fédéraux ayant le pouvoir de procéder à des arrestations et d’utiliser des armes à feu (200 000) que de marines américains (186 000). »
Fraude, farce et échec
Si vous êtes favorable au contrôle des armes à feu, il faudrait peut-être commencer par là. Un « Etat policier » n’est pas une chose que l’on « souhaite ». Mais il fait partie du cycle de vie de l’empire. Vous adoptez un Patriot Act, donnant à votre élite plus de pouvoir pour combattre les « terroristes » à l’étranger… et puis, mirabile dictu, vous trouvez des terroristes chez vous !
Cette constatation est importante pour nous, car elle nous donne une idée de la direction que pourrait prendre la lutte contre l’inflation. En bref, nous nous attendons à ce que l’empire continue à faire ce que les empires font : se battre, se faire plumer et falsifier les faits. Nous nous attendons également à ce que la Fed se donne en spectacle, en dansant autour du ring, en donnant des coups de couteau à son adversaire… puis en abandonnant le combat. A eux deux, ils nous réservent au moins une décennie de fraudes financières et politiques, de farces et d’échecs.
Mais restons-en au thème du moment : pourquoi les empires ne peuvent-ils pas s’éloigner de la table du déjeuner avant que leurs artères ne se bouchent ? En bref, parce qu’il y a aujourd’hui trop de gens avec des cuillères dans les mains et du pudding devant eux. Voici ce que dit le sénateur Tommy Tuberville :
« Les experts savent depuis plus d’une décennie que l’armée est surchargée. Nous ne souffrons pas d’un manque de généraux. […] Lorsque mon père a servi pendant la Seconde Guerre mondiale, nous avions un général pour 6 000 soldats. Pensez-y : un pour 6 000. Aujourd’hui, nous avons un général pour 1 400 militaires. »
Les plus hauts gradés mènent la grande vie au Pentagone. Mais ils peuvent monter encore plus haut.
Déciviliser l’Amérique
Dans un autre livre, intitulé Uncivilizing America et dont la sortie est prévue dans deux semaines [il sera disponible sur Amazon en anglais… notez qu’il s’agit d’une version actualisée de Win-Win or Lose qui n’a jamais été distribué en dehors de nos propres canaux], nous mettons en lumière le cas du général à la retraite Keith Alexander. Le plus grand danger auquel il a jamais été confronté venait du comptoir des desserts destiné aux officiers… et de potentielles coupures de papier à son bureau.
Mais M. Alexander est emblématique de la tendance de la garde prétorienne de l’empire à la bureaucratie, aux dépenses, à l’incompétence et au mensonge. M. Alexander a déclaré au Congrès que son service ne collectait pas d’informations sur les Américains, alors même qu’il était en train de constituer la base de données la plus complète de l’histoire, enregistrant toutes les conversations des Américains.
Voici les propos d’Alexander :
« Je pense qu’il est dans l’intérêt de la nation de sauvegarder tous les enregistrements téléphoniques dans un coffre-fort, que nous pourrions consulter. »
Qui peut le faire ? Les gens qui possèdent toutes ces armes, bien sûr.
On pourrait penser qu’il est maintenant passé à autre chose, mais non… il ne s’est pas retiré gracieusement dans sa ferme familiale comme Dwight Eisenhower l’a fait en 1961. Il vend désormais tous ses secrets à des étrangers. Voici ce que rapporte le Washington Post :
« Le général d’armée à la retraite Keith Alexander, qui a dirigé l’Agence nationale de sécurité sous les présidents Barack Obama et George W. Bush, a obtenu 2 M$ de contrats de conseil avec des gouvernements étrangers après avoir quitté ses fonctions, dont un contrat de 700 000 $ pour conseiller l’Arabie saoudite en matière de cybersécurité après l’assassinat en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi, selon des documents nouvellement publiés.
La société de conseil d’Alexander a également obtenu un contrat de 1,3 M$ du gouvernement japonais pour fournir des conseils sur les questions cybernétiques, selon des documents supplémentaires obtenus par le Washington Post dans le cadre d’un procès en vertu de la loi sur la liberté de l’information (Freedom of Information Act, FOIA). »
Mensonges et meurtres
Si nous devions vendre notre âme aux Saoudiens, nous voudrions un peu plus d’argent. Mais Alexander sait ce que vaut son âme. Et il n’est pas le seul. Plus d’informations se trouvent dans l’article du Washington Post :
« Une nouvelle enquête du Washington Post a révélé que plus de 500 militaires à la retraite ont accepté des emplois auprès de gouvernements étrangers depuis 2015, et que la majorité des postes étaient situés en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient, y compris des emplois de consultant pour le ministère de la Défense de l’Arabie saoudite.
Le gouvernement australien, par exemple, a offert à d’anciens hauts responsables de la marine américaine plus de 10 M$ pour des contrats de conseil. En Azerbaïdjan, un général de l’armée de l’air américaine à la retraite s’est vu proposer un poste de consultant rémunéré 5 000 $ par jour. »
Des palais de Montezuma aux rives de Tripoli [NDLR : premiers vers de l’hymne du corps des marines américains], les contrats ne cessent d’affluer.
Parmi les nombreuses astuces de l’empire pour continuer à recevoir de l’argent, il y a sa volonté non seulement de mentir, mais aussi d’assassiner. Le comité Church a découvert pas moins de 638 projets d’assassinat de Fidel Castro, par exemple. Pour l’un d’entre eux, la CIA avait recruté la mafia pour empoisonner la nourriture de Castro.
C’est pourquoi critiquer le complexe militaro-industrio-espion américain n’est pas nécessairement une bonne stratégie pour avancer dans la vie… ou se faire élire à la Maison-Blanche. Tandis que les responsables du gaspillage de 20 000 Mds$ – et de la mort d’un million de personnes – reçoivent encore plus d’argent… ceux qui « tirent la sonnette d’alarme » vont en prison. Ou pire encore.
Nous conseillons à M. Kennedy de faire appel à un goûteur.
1 commentaire
La faiblesse de toute organisation basée sur le pouvoir et la contrainte, c’est qu’au fond elle ne suscite aucune adhésion réelle ou alors des plus niais, et doit donc payer les services exigés des populations ou bien les contraindre ou bien les rendre idiotes , *le paiement en fausse monnaie est un compromis ou une synthèse , mais il en faut logiquement toujours plus, toujours plus vite surtout si la frustration commence à déniaiser les populations .