En réalité, le PIB n’augmente pas vraiment…
Poisson d’avril !
Les chiffres de l’inflation et du PIB ont tout simplement été inventés de toute pièce.
La semaine dernière, les dernières actualités économiques, qui nous sont parvenues de l’intérieur du Beltway, étaient excellentes. MarketWatch rapporte :
« La mise à jour du PIB a fait passer le taux de croissance économique du quatrième trimestre à 3,4%.
La croissance américaine au quatrième trimestre 2023 a été relevée de quelques crans pour atteindre un rythme annuel de 3,4%, reflétant de fortes dépenses de consommation et une économie étonnamment résiliente.
Le gouvernement avait précédemment déclaré que le produit intérieur brut avait augmenté à un taux de 3,2% au cours des trois derniers mois de l’année dernière. Ce chiffre est corrigé de l’inflation. »
L’expression « corrigé de l’inflation » fait partie de celles qui, comme le fameux « nous n’avons fait qu’obéir aux ordres », peuvent cacher une montagne de malentendus.
Au cours des deux dernières années, nous avons souvent vu l’inflation de la période 2022-2023 être comparée à l’inflation des années 1970. On nous a dit que le taux d’inflation actuel avait atteint un pic de 9% en 2022 et qu’il avait ensuite rapidement diminué.
Mais si l’on mesurait les hausses de prix d’aujourd’hui comme on le faisait dans les années 1970, on verrait que l’inflation actuelle est bien pire qu’elle ne l’était à l’époque.
Marc Faber en parle :
« L’ancien secrétaire au Trésor du président Clinton, Lawrence H. Summers, a récemment publié un chiffre qui montre que l’inflation a été et est encore bien plus élevée que ce que le BLS a calculé…. En utilisant l’IPC tel qu’il était calculé avant 1983, Summers a estimé le pic d’inflation de l’année dernière à 18%. Selon sa méthodologie, les taux d’intérêt seraient encore beaucoup trop bas. En d’autres termes, la politique de Bidenomics, avec des déficits budgétaires importants et des taux d’intérêt réels négatifs, serait bel et bien inflationniste. »
Pensez-vous la même chose que nous ?
Si le taux d’inflation est faux, le taux de PIB l’est aussi. Il en va de même pour l’ensemble de la situation financière.
Commençons par la mesure de l’inflation. Selon le Bureau of Labor Statistics (BLS), les denrées alimentaires ont augmenté (en taux annuel) de 2,7% l’année dernière, les services de 3,5% et le logement de 4,8%.
Nous sommes d’ores et déjà très méfiants. Charlie Bilello rapporte :
« Le remboursement mensuel du prêt hypothécaire nécessaire pour acheter un logement au prix médian aux Etats-Unis a augmenté de 80% au cours des quatre dernières années, passant de 1 500 à 2 700 dollars par mois. »
Entre l’augmentation des paiements hypothécaires et celle des prix de l’immobilier, une augmentation de seulement 4,8% du coût du logement semble presque impossible. Ce qui prouve que même si les chiffres ne mentent pas intentionnellement, si vous les torturez suffisamment, ils diront tout ce que vous voulez qu’ils disent.
Et si l’on utilise la méthode de calcul de 1980, le tableau de l’économie américaine s’assombrit violemment. Les chiffres de Summers montrent que les augmentations de prix jusqu’à la fin de l’année dernière se situent dans une fourchette de 10% à 12%. La déflation du PIB nominal nous donnerait donc un taux de croissance NÉGATIF d’au moins MOINS 7% – une perte énorme en termes de PIB réel.
Et qu’en est-il du marché boursier ?
Lorsque vous obtenez un « gain » ou un « bénéfice » sur vos actions, vous pensez que votre situation s’est améliorée. Aujourd’hui, tout le monde pense que le marché boursier s’est « remis » de la liquidation de 2022. Mais est-ce le cas ? On peut supposer que les prix à la consommation sont 25% plus élevés qu’ils ne l’étaient au moment du pic du Dow Jones en 2021. Dans ce cas, il faudrait que le Dow Jones atteigne 45 000 points… pour atteindre le seuil de rentabilité.
La baisse en termes d’or
Nous allons nous tourner vers l’or pour tenter d’éclaircir notre lanterne.
Entre son pic de fin 2021 et aujourd’hui, le Dow Jones a gagné près de 4 000 points. Mais si l’on tient compte du prix de l’or, il est encore en baisse de près de 10%.
En arrière ? En avant ? Dans quelle direction allons-nous ?
Une autre curiosité de l’histoire de la croissance du PIB est le rôle des déficits budgétaires.
Si le gouvernement dépense un milliard de dollars supplémentaire – même s’il le gaspille en armements – ce montant est inclus dans le PIB. Ainsi, plus le gouvernement fédéral dépense, plus le PIB augmente… du moins à court terme.
Les déficits sont particulièrement importants. Si le gouvernement perçoit 100 dollars de recettes fiscales et les dépense, il retire cet argent de l’économie de consommation. Il n’y a pas d’augmentation nette du PIB. Mais si elle emprunte l’argent, les dépenses supplémentaires arrivent comme « de nulle part » et sont ajoutées au total. Il n’y a pas de réduction compensatoire dans l’économie de consommation, de sorte que le PIB augmente.
L’année dernière, les déficits fédéraux représentaient 6% du PIB. Il s’agit de l’argent que les autorités fédérales ont dépensé, mais qu’elles n’ont pas prélevé sur les impôts. Il a bien fallu qu’il aille quelque part. Voici donc une question simple :
Comment les autorités fédérales ont-elles pu injecter 6% (du PIB) supplémentaires dans l’économie, ajouter près de 3 000 milliards de dollars à la dette nationale, mais n’obtenir qu’une augmentation de 3,4% (annualisée à partir du quatrième trimestre) du PIB ?
Qu’est-il advenu des 2,6% restants ? Où sont les 1 200 milliards de dollars manquants ? Où est passé l’argent ?
Cela signifie-t-il que l’économie réelle, non gouvernementale, se contracte à un rythme si alarmant qu’elle efface une grande partie des apports d’argent frais des autorités fédérales ? Ou bien ces chiffres sont-ils tout simplement si « inventés », qu’ils n’ont aucune signification ?
1 commentaire
Tout ceci est aussi valable pour l’Europe…
Et l’on se prend à déplorer le manque d’éducation économique de la plupart des citoyens, car même s’ils ont l’impression confuse qu’on leur fait prendre des vessies pour des lanternes, une meilleure compréhension de ce qui se passe réellement les amènerait à vouloir donner un grand coup de pied dans la fourmilière.
A condition que ce soit possible évidemment, car quels que soit les résultats d’une élection, on a l’impression qu’aucun vote, à gauche, à droite ou au milieu, ne change quoi que ce soit.