Il y a comme une odeur de changement dans l’air. "Le temps de l’Asie est venu", déclarait Dominique Strauss-Kahn, cité par Bill dans sa Chronique de jeudi. Bien entendu, ça fait maintenant un petit bout de temps que "le temps de l’Asie est venu", mais il faut avouer que l’Occident était assez occupé, depuis deux-trois ans : crise des subprime, crise du crédit, crise de la dette souveraine, crise économique, récession, dépression, faux rebond, vraie baisse
subprime
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Aujourd’hui, cher lecteur, une rareté : je vais m’accorder un bref — très bref — moment d’auto-satisfaction. Je dois en remercier notre lecteur D.M., qui a envoyé cette semaine le message suivant à la rédaction
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Les établissements financiers continuent à faire de la dette. Obligations convertibles, titres super-subordonnés… Alors que le bon sens appelle à plus de transparence, ce jargon présage la complexité de ces instruments que l’on rassemble sous le nom de dette hybride, parce qu’ils ont les caractéristiques des capitaux propres et de titres de dette, avec moult spécificités. "Le capital hybride représente une part importante des fonds propres réglementaires de la plupart des banques européennes", explique Fitch. Complexe, cette dette, mais attrayante aux yeux de certains gérants obligataires. DWS (Deutsche Bank Group) ou LFG ont fait entrer le crédit bancaire dans leur portefeuille. Ne les imitez pas
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Epargne
La récréation boursière sous azote doit continuer… foi de "Big Ben"
par Philippe Béchade 25 février 2010Le patron de la Fed a vu le moral des troupes décliner depuis un mois et les indices piquer du nez à la moindre mauvaise nouvelle. Il s’est donc empressé de remettre les pendules à l’heure (d’où ce surnom de "Big Ben", parce qu’avec lui, c’est toujours l’heure pour ses potes de Wall Street d’aller chercher du cash gratuit auprès de la Fed !) en réaffirmant que les taux resteront bas pour "une période de temps très étendue". Pour bien illustrer son propos, il invoque des usines qui tournent au ralenti, une inflation maîtrisée. Il mentionne aussi une reprise fragile qui n’est pas encore autonome ("notoirement incapable de s’auto-entretenir", pour rester plus fidèle au texte original) et devra être soutenue par des moyens monétaires appropriés et une politique monétaire non restrictive
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Les actions japonaises connaîtront-elles dans les 10 prochaines années la même brillante carrière que l’or dans les 10 dernières ? Qui vivra verra
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La tendance étant ce qu’elle est, les performances de 2009 ont vocation à se perpétuer. En effet, il est impossible de détecter le moindre support d’épargne susceptible de dégager un rendement comparable (sans le moindre épisode de correction douloureux depuis neuf mois) avec des taux qui demeureront longtemps voisins de zéro. C’est à la virgule près le raisonnement que les stratèges nous tenaient il y a 10 ans avec les dot.com : "cela ne fait que monter, il y a tellement d’argent qui se déverse dans la "nouvelle économie" que tout repli boursier est impossible". Puis ce fut au tour des subprime : il n’y avait pas de meilleure affaire que la structuration et la titrisation de créances à haut rendement
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La plante de l’immobilier a fait pousser dans le sol des racines profondes : dettes hypothécaires, produits dérivés, prêts subprime, CDS, CDO… lorsque la gangrène s’est mise dans ce réseau complexe de racines enchevêtrées, tout le système a commencé à pourrir… se désagréger… s’effondrer
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Le coût des CDS (assurance contre une restructuration ou un défaut de la dette de Dubaï) a effectué un nouveau bond de 50 points de base, à 592 points. Le CDS "DP World", la filiale de Dubai World, a grimpé quant à lui de 45 points à 636 : nous supposons que les vendeurs de la prime d’assurance commencent à faire leurs comptes… et vous devinez où nous voulons en venir
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Suite à la crise des subprime, on aurait pu croire que les décideurs avaient appris leur leçon. Leurs taux trop bas et les prêts hypothécaires subventionnés ont mené à la plus grande bulle de l’immobilier de l’histoire des Etats-Unis. Mais non, ils continuent à causer des problèmes
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Cette année et l’année prochaine, les principaux gouvernements vont devoir lever 12 000 milliards de dollars pour financer leurs dettes et déficits. C’est une augmentation énorme de la quantité d’obligations souveraine dans le monde. Notre collègue Porter Stansberry estime que le gouvernement américain à lui seul va devoir trouver 4 500 milliards de dollars en obligations l’année prochaine. Ce montant représente deux fois le capital total de la plus grosse Banque centrale du monde — la Fed. Même si les Chinois prenaient tout ce qu’ils ont dans leurs réserves financières et s’en servaient pour acheter la dette américaine, il resterait encore près de 2 300 milliards d’obligations invendues
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Nous parions que la bêtise est la plus contagieuse et cause bien plus de ravage économiques que la grippe H1N1 — un "vrai sujet" dont les politiques se sont emparés avec une diligence et une détermination qui auraient peut-être fait merveille… si elles avaient été appliquées à la crise des subprime dès fin février 2007, lors de la faillite de New Century Financial. Le pire aurait peut-être pu être évité
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Le krach de l’immobilier a touché presque tous les propriétaires immobiliers des Etats-Unis, même ceux qui possèdent des maisons dans les Hamptons. Les maisons haut de gamme en prennent un coup, où qu’elles soient. A cause de la chute du prix des maisons, de nombreux propriétaires de maisons haut de gamme se retrouvent la tête sous l’eau
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Les prêts subprime étaient les prêts hypothécaires les plus risqués. Les prêts prime, en revanche, étaient accordés aux emprunteurs qui avaient un apport personnel substantiel et présentaient un bon passif en matière de crédit. Les emprunteurs subprime ont été les premiers à chuter… mais ce ne seront pas les derniers. D’autres marchés hypothécaires commencent seulement à montrer des signes de faiblesse
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Les banques se montrent très discrètes au sujet du nombre d’impayés sur les emprunts adossés aux surfaces commerciales et à l’immobilier d’entreprise. Pas de prêts subprime à déplorer dans l’immobilier professionnel… mais de gros programmes achevés et qui ne trouvent pas preneur génèrent de lourds sinistres pour les établissements de crédit. En ce domaine, la crise ne fait que commencer
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Le marché des hypothèques subprime semble minuscule à côté de toutes les autres catégories de prêt réunies. Donc si un marché des hypothèques subprime relativement petit peut suffire à créer la plus grosse crise du crédit depuis la Grande Dépression… que se passera-t-il lorsque les catégories de prêt plus importantes commencent à avoir de sérieux problèmes
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L’économie est prise dans un cercle vicieux, au sein duquel la chute de la valeur des maisons, combinée à l’augmentation des défauts de paiement sur les prêts hypothécaires, affaiblissent les actifs sur les bilans des banques. Ce processus oblige les banques à dénouer leurs positions à effet de levier de n’importe quelle façon possible. Pour l’instant, les tactiques les plus utilisées consistent à : supprimer le crédit pour les emprunteurs existants ou potentiels, vendre des part et/ou vendre des actifs. Malheureusement, tandis que les actifs continuent à perdre de la valeur sur les bilans des banques, les banques doivent continuer leur deleveraging
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Nous allons assister à une poursuite de la déflation des actifs financiers et immobiliers, une reprise de l’inflation, une montée du chômage. Les marchés actions n’ont pas encore atteint leur point bas. A mon sens, le point bas sera très proche de celui de 2003. Ceci signifie un CAC 40 entre 2 500 et 3 000 points
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Epargne
Treize questions majeures au sujet d'un Tchernobyl financier
par Philippe Béchade 23 septembre 2008Le fait que vous connaissiez par coeur le processus qui vient de mener les Etats-Unis à un Tchernobyl financier — explosion d’une centrale économique basée sur la dette, la dérégulation, la dissimulation du risque et le transfert insidieux d’actifs toxiques à l’ensemble des acteurs du marché — va nous faire gagner un temps précieux. Nous allons le consacrer à poser une série de questions embarrassantes pour les autorités américaines (le Trésor, la SEC), la Fed, la BCE, les banques et les agences de notation