Sur le marché de l’immobilier américain, un prêt hypothécaire sur six n’est pas payé, ou est en cours de saisie. Le nombre de saisies devrait dépasser le million cette année. Oui, cher lecteur, prenez un siège. Installez-vous confortablement. Cette correction va prendre du temps. La masse monétaire large — le M3 — telle que calculée par John Williams se contracte encore au taux annuel de 6%. Plus de 14 millions d’Américains sont au chômage. Et une "épidémie" de frugalité semble avoir infecté les consommateurs
immobilier US
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Les analystes parlent d’un "double creux". Ils s’inquiètent de voir l’économie glisser une nouvelle fois dans la récession au quatrième trimestre. Il y a effectivement des signes d’affaiblissement. Les chiffres de la croissance sont révisés à la baisse un peu partout. Les consommateurs ne dépensent pas. Les banques ne prêtent pas — sinon au gouvernement. Aux Etats-Unis, les remboursements de prêts hypothécaires prennent du retard — alors que les taux hypothécaires fixes sont à des planchers record
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Votre chroniqueur californien n’a pas la moindre idée de ce qui cause les fluctuations de prix minute par minute de la bourse, mais il est quasiment certain que ce n’est pas la logique ou la raison. A court terme, la bourse n’est pas un laboratoire. C’est en partie un casino. Heureusement pour nous investisseurs, la logique et la raison sont les principales influences sur les tendances des prix à long terme. Alors jetons un oeil aux chiffres de l’immobilier dans le contexte des perspectives à long terme de la bourse
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Nous répétons toujours la même chose, à la Chronique Agora. Non parce que nous manquons d’imagination… mais parce que les choses sont toujours les mêmes. "Les perspectives s’assombrissent pour les prix de l’immobilier", annonce le Wall Street Journal. Pour le moins, oui. Elles s’assombrissent notablement. Eh bien, qu’est-il arrivé aux 12 000 milliards de dollars de dépenses de relance, garanties et renflouages ? Nous avions dit dès le début que tout ça ne marcherait pas. Ils ont dit "si", nous avons dit "non". Pouvons-nous être remboursés
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L’économie américaine ressemble de plus en plus à un véhicule supposé en panne de batterie et qui, lorsque l’on branche les cosses sur la dépanneuse, parvient effectivement à redémarrer en toussotant… mais dont il apparaît rapidement évident que les bougies sont mortes, que le carburateur est engorgé d’impuretés et que les cylindres sont cuits après avoir surchauffé depuis 2005 et manqué de lubrifiant à partir de fin février 2007. Face à de tels symptômes, des mécanos diagnostiqueraient sobrement que le moteur a "serré"
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Qu’est-il arrivé à la reprise ? Voilà ce que nous dit l’agence Associated Press : "Les ventes de maisons autrefois occupées ont chuté de 2,2% en mai [aux Etats-Unis], démontrant que le coup de pouce des crédits d’impôts pour achat immobilier s’efface plus rapidement que prévu". Les économistes étaient surpris, selon la presse. Les autorités paient encore 8 000 $ aux acheteurs lorsqu’ils acquièrent une maison. Pourtant, le nombre d’acheteurs baisse
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Epargne
Tout le monde a horreur des Bleus… et surtout du bleu pétrole !
par Philippe Béchade 23 juin 2010Les médias n’en font plus leur Une, mais des dizaines de milliers de barils de pétrole continuent de s’échapper chaque jour du fond du golfe du Mexique. Ils vont venir pendant des mois, et même probablement des années, souiller les côtes américaines. Le calvaire de l’équipe de France, de ses supporters et de ses sponsors s’est achevé par une ultime humiliation. Le calvaire des riverains de la Louisiane et de la Floride, en revanche, est loin d’être terminé
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Le marché a découvert que les maisons ne valaient finalement pas tant que ça… parce que l’industrie du prêt s’était entendue avec Wall Street et Washington pour faire grimper les prix bien au-delà de ce que les gens pouvaient se permettre de payer. Le propriétaire moyen ne pouvait plus se permettre d’acheter la maison moyenne. Fannie Mae et Freddie Mac, par exemple, soutinrent tous les plans hypothécaires, jusqu’au plus crétin. Et ensuite — quelle surprise ! — les gens se sont retrouvés avec des mensualités hypothécaires qu’ils ne pouvaient rembourser
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La plupart des actions n’ont pas encore atteint leurs ultimes plus bas. Si l’on ne peut voir les planchers absolus du marché baissier dans son rétroviseur, c’est qu’ils sont encore à venir. Rappelez-vous le schéma large d’un marché boursier : il va d’un sommet historique à un plancher historique… avec des années d’allées et venues entre les deux. Lorsqu’on achète des actions au milieu de ce schéma… lorsqu’elles ne sont pas bon marché… on est entièrement à la merci du marché. S’il grimpe, on s’en sort bien. S’il baisse, on perd de l’argent
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Après les déplorables nouvelles concernant la taille de son déficit publiées la semaine dernière, les Hellènes ont finalement décidé de demander officiellement l’aide du FMI. Personnellement, le recours à des solutions si drastiques me porterait à redoubler d’inquiétude… mais visiblement, les marchés ont plutôt été rassurés par l’arrivée de la cavalerie financière
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Wall Street poursuit sur sa lancée du 1er avril, avec l’avantage des statistiques immobilières. En effet, les statistiques de l’emploi publiées il y a quelques jours avaient été tout juste conformes aux anticipations : 162 000 créations de postes, dont 70 000 agents chargés du recensement quinquennal. Le chiffre des promesses de ventes de logements neufs aux Etats-Unis est donc tombé à pic vendredi, puisqu’il annonçait un rebond de 8,2% au mois de février, à un mois tout juste de l’expiration d’une importante prime fiscale consentie aux primo-accédants
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Epargne
Et si la Fed revoyait les règles du Monopoly au deuxième trimestre 2010 ?
par Philippe Béchade 1 avril 2010Une nouvelle illustration nous était fournie hier par la publication de l’enquête ADP sur les créations d’emplois dans le secteur privé en mars — un indicateur avancé de premier ordre à 48 heures des chiffres officiels du chômage américain. Le marché espérait un solde positif de +40 000… mais l’économie américaine aurait détruit encore 23 000 postes après -25 000 en janvier. L’horizon s’est encore assombri avec la parution de l’indice PMI de Chicago, qui chute de 62,6 vers 58,8 (contre une stabilité attendue). Est-il besoin de rappeler qu’un tel chiffre préfigure un déclin de l’activité au cours des trois prochains mois
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En France, le PIB a reculé de 2,2% en 2009, soit la plus forte baisse depuis l’après-guerre. Les dépenses de consommation des ménages se sont maintenues : +0,8% après +0,9% en 2008, grâces en soit rendues à la "prime à la casse". Cependant, l’investissement a lourdement chuté : -7% après +0,4% l’année précédente… où tout s’était arrêté net à la fin de l’été, il y a déjà plus de 18 mois. Une reprise sans investissement, voilà bien un phénomène singulier mais qui ne dissuade pas le gouvernement de tabler sur 2,5% de croissance en 2011. François Baroin, nouvellement installé au ministère du Budget dans le fauteuil d’Eric Woerth, rappelle que le projet du gouvernement "vise justement à favoriser la reprise". Mais il enchaîne sur ce terrible aveu : "si la croissance faisait défaut, la France ne serait pas seule dans ce cas de figure"
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Les banques centrales du monde entier ont ajouté 425,4 tonnes métriques d’or à leurs réserves l’an dernier, la plus grande augmentation depuis 1964 selon le World Gold Council. Cela représente un gain de 1,4%, mettant leurs détentions à 30 116,9 tonnes au total. Cette augmentation était la première depuis 1988. Les banques centrales d’Inde, de Russie et de Chine faisaient partie de celles qui ont augmenté leurs réserves aurifères depuis l’an dernier alors que le métal précieux grimpait de 24%, atteignant le record de 1 26 l’once en décembre. Les banques centrales possèdent désormais 18% de tout l’or jamais extrait. ‘Il y a clairement eu une renaissance de l’or dans l’esprit des banquiers centraux’, a déclaré à Bloomberg Nick Moore, analyste de la Royal Bank of Scotland
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Le véritable état de l’économie réelle, c’est bien le dernier sujet dont les marchés ont envie de se soucier. Le diagnostic de Ben Bernanke devrait pourtant leur donner à réfléchir : le président de la Fed ne cesse de répéter que la reprise est poussive — mais d’où sort donc cette hausse de 5,6% du PIB américain, chiffre révisé de 5,9% estimé précédemment ? Il affirme aussi que l’emploi se stabilise (la durée moyenne du chômage s’allonge, le temps de travail s’amenuise, la masse salariale se contracte)… Pourtant, les marché continuent de faire comme si le rebond économique suivait le modèle des sorties de récession de 1993 et 2003
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Nous sommes au début d’une Grande Correction. Voilà ce que dit Bloomberg : "Les ventes de nouvelles maisons aux Etats-Unis ont subi une chute inattendue en février pour atteindre un plus bas record alors que les tempêtes, le chômage et les saisies pesaient sur le marché. Les achats ont baissé de 2,2%, au rythme annuel de 308 000 — des chiffres du département du Commerce US publiés [le 24 mars] à Washington. Le prix de vente médian a connu sa plus forte hausse en plus de deux ans"
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Des instituteurs et des infirmières se font licencier à Phoenix ; le prix des maisons s’effondre dans la banlieue de Détroit… Peu importe : notre trader achète à tour de bras des titres de constructeurs de maisons individuelles car il vient de lire une étude qui affirme que les cours sont historiquement bas et que les cash flow redeviennent positifs. Tant pis si le chiffre d’affaires soit encore de 66% inférieur à ce qu’il était au milieu de l’été 2006… Il ne se laissera pas d’avantage troubler par une bête statistique publiée ce mercredi et qui fait état d’une nouvelle chute (-2,2%) des ventes de logements neufs aux Etats-Unis (308 000 transactions annuelles contre 315 000 en janvier. Elles atteignent leur plus bas niveau depuis janvier 1963 (avant cette date, il n’y a plus aucune donnée disponible)
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Epargne
La Fed confirme qu'elle va continuer de raser gratis très longtemps
par Philippe Béchade 17 mars 2010Le marché n’envisage pas que l’embellie boursière des 12 derniers mois ne constitue que l’oeil du cyclone. Il fait grand soleil, tout le monde est heureux — enfin… tous ceux qui ont comme seule préoccupation de regarder leurs actions grimper — et les médias annoncent que le ciel devrait rester bleu au-dessus de Wall Street, même si Manhattan enchaîne tempêtes de neige et pluies diluviennes. Ils se basent sur le bulletin météo de la Fed, qui confirme ce mardi le maintien de "taux très bas, très longtemps". Le contenu du communiqué final était déjà connu de longue date et pratiquement à la virgule près par les initiés. La seule minuscule inflexion sémantique concerne l’emploi qui se stabilise au lieu de demeurer anémique : une toute petite retouche en milieu de page et le texte de début février est de nouveau bon pour le service