Il nous semble cependant très prématuré d’assimiler l’embellie qui se dessine depuis le début de la semaine — caractérisée par trois séances de hausse consécutives sans correction intermédiaire — à une vague de fond appelée à se renforcer au fil des semaines. En effet, miser sur le franchissement des résistances apparues durant la période du 25 janvier au 27 février suppose une foi inébranlable dans la capacité des banques centrales à assumer le rôle de prêteur en dernier ressort alors que le montant des pertes potentielles sur les subprime excède à lui seul les 930 milliards de dollars de bons du Trésor détenus par la Federal Reserve
CAC 40
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Talons hauts, talons plats… il nous a été plus facile d’obtenir ces renseignements que des indications sur l’évolution prévisible des marchés et des indices boursiers au Salon de l’Analyse Technique. Le consensus que nous avons recueilli au fil des conférences auxquelles nous avons assisté était du type "p’têt ben d’la hausse, p’têt ben d’la baisse", et les plus inspirés votaient pour le scénario de la consolidation latérale
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Le marché parisien a enfin bénéficié d’une vague de rachats à bon compte, après quatre semaines consécutives de repli et plus de 550 points perdus d’une seule traite depuis le 27 février dernier. Alors que le pessimisme semblait à son comble à la veille du week-end de Pâques, le souvenir de la débâcle de Bear Stearns étant encore tout frais dans les esprits, Wall Street s’est appliqué à prendre le consensus baissier à contre-pied les 20 et 24 mars, à l’occasion des deux séances inaugurant le deuxième trimestre 2008
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A l’occasion, et comme j’utilise le statut d’analyste technique comme couverture pour me rapprocher discrètement de la présidence — et de Carla –, je laisserai également traîner une oreille dans les amphithéâtres et les auditoriums de l’Espace Cardin afin de glaner quelques idées concernant l’évolution des marchés financiers d’ici fin 2008
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Il ne se passait rien de passionnant hier sur les places boursières européennes ; cela s’est confirmé au fil des heures puisque la séance s’est conclue par un score d’une désarmante banalité, c’est-à-dire par une baisse de 0,33% sur le CAC 40. Nous avons donc décidé de nous abreuver aux meilleures sources d’inspiration, au premier rang desquelles nous plaçons, tel un vieux trognon de pomme oxydé sur un piédestal en argent massif, les discours du type "langue de bois ciselée dans de la racine de thuya" du patron de la BCE
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Il était possible d’adopter deux attitudes antagonistes à la veille du long week-end de Pâques : soit liquider votre portefeuille pour partir sereinement à la chasse aux oeufs en chocolat lundi matin (solution "Vieux Continent")… soit lancer un défi aux oiseaux de mauvais augure en réemployant les liquidités dans le cadre d’une chasse aux bonnes affaires savamment orchestrée par la Fed et la Maison-Blanche (solution "Wall Street")
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Le moins que l’on puisse dire, c’est que le week-end de Pâques aura fait du bien aux marchés. Quatre jours (trois, dans le cas des places américaines) de repos, et hop ! Tout le monde en selle pour une hausse spectaculaire. Le CAC 40 enregistrait ce matin une hausse de 3,09%, à 4 673,76 points à l’ouverture, tandis qu’à Londres, on était à 3,19% pour le FTSE. Francfort n’était pas en reste, avec une hausse de 3,03% dans le même temps sur le DAX
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Les difficultés et les coups de théâtre ont lieu sur le territoire américain mais ce sont les marchés européens qui payent les pots cassés. En réalité, il est bien tentant pour les gérants anglo-saxons de prendre des bénéfices sur les actifs libellés en euros — ce dernier ayant culminé à 1,5905 le lundi 17 mars — afin de soutenir leurs propres indices boursiers, dont chacun sait à quel point ils constituent le dernier rempart contre un déferlement de pessimisme aux Etats-Unis
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Ben Bernanke a clairement laissé entendre qu’il était prêt à tous les assouplissements des taux nécessaires. Il veut permettre aux banques de se renflouer en liquidités. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que les marchés tablent sur de nouvelles détentes. Sauf que, sauf que… … du coup, le dollar baisse de manière vertigineuse. Beaucoup de financiers voient la devise européenne atteindre les 1,70 dollar. Mais entre la BCE qui refuse de baisser ses taux pour lutter contre le risque inflationniste et la Fed qui cherche désespérément à sauver les marchés, la différence des taux d’intérêt ne fait que creuser l’écart entre les deux monnaies
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La crise du subprime remonte maintenant à près d’un an et pourtant, le choc final est sans doute à venir. Malgré toutes les tentatives des banques centrales qui démontrent chaque fois leur inefficacité, les marchés financiers sont poussés vers le bas, et purgent leurs excès commis. Ce n’est qu’autour des 4 300 points — ou même des 3 900 points –, qu’ils auront expurgé leurs vices
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Si vous tentez d’expliquer à un analyste technique que tout ce que vous avez lu dans nos Chroniques concernant les difficultés des Etats-Unis est en dessous de la vérité, il aura beaucoup de mal à vous croire. Ses graphiques lui démontrent que rien de très fâcheux ne semble perturber Wall Street au sortir de l’hiver 2008 : le Dow Jones se retrouve très précisément au même niveau que le 19 mars 2007, à 12 230 points — et même un peu plus hier soir, à 12 280 points avant le communiqué de la Fed
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Epargne
Tigre de papier et bouclier en carton-pâte… contre crise en béton armé
par Philippe Béchade 18 mars 2008Notre autre étonnement majeur et récurrent depuis six mois provient de l’absence patente de coopération entre les deux principales banques centrales de la planète, la Fed et la BCE. Il y a deux mois, Christian Noyer et J.C. Trichet ont ainsi reconnu implicitement n’avoir pas prévenu Ben Bernanke des causes réelles du trou d’air des 21 au 23 janvier derniers. Ils ont donc laissé la Fed prendre seule l’initiative face à un accident technique — et non systémique — survenu sur le sol français
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Epargne
Tokyo vient de capituler, l’Asie craque, l’Europe à genoux
par Philippe Béchade 17 mars 2008Au lendemain de la faillite de Carlyle Capital Corp., l’avis de détresse de Bear Stearns — qui reconnaît que les conditions se sont fortement dégradées au cours des dernières 24 heures, en contradiction totale avec son communiqué officiel de mercredi dernier qui affirmait l’inverse — constitue l’incident de trop ; la chute de 45% du titre a plombé toutes les financières américaines
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Epargne
Une quarantaine de quatre semaines, cela peut-il fonctionner ?
par Philippe Béchade 13 mars 2008La stratégie de cantonnement des dérivés de créances immobilières adoptée par la Fed — avec la complicité de la BCE, de la Banque d’Angleterre et de la Banque Nationale Suisse — peut-elle constituer le point de départ d’un redressement durable des marchés financiers ?
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La Fed aura beau alterner les shoots d’héroïne et de méthadone — c’est-à-dire des baisses de taux et de prêts d’argent à très court terme — l’état du malade, le système bancaire, ne cesse d’empirer ; il maigrit à vue d’oeil, victime du credit crunch, et il ne parvient plus à trouver le sommeil, alternant phases maniaco-dépressives et bouffées délirantes
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Après deux semaines de repli consécutif, la dynamique baissière ne perd rien en intensité et les causes vous sont connues : subprime et dépréciations d’actifs en série, stagflation, credit crunch, dégradation du marché du travail aux Etats-Unis, flambée du pétrole… Désormais, il importe de déterminer si les dernières évolutions indicielles constituent ou non une rupture par rapport à la situation de crise – spirale baissière et capitulation des cours – observée du 18 au 25 janvier dernier.
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Les marchés ont exploré toutes les nuances du rouge, vendredi. Continuation de la dégringolade pour certains, simple pause pour souffler avant de reprendre la hausse pour d’autres… la dernière séance a couronné une semaine bien morose pour les investisseurs
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Comme des marathoniens qui se seraient découragés au bout de quelques mètres, les marchés ont lâché prise hier, coupant tout net leurs velléités haussières de mercredi. Absence de statistiques décisives, mauvais résultats dans le secteur bancaire, BCE peu accommodante… tout cela a motivé des baisses conséquentes sur les principales places mondiales