Le mois de juin reste un bien mauvais cru boursier pour le CAC 40 qui recule de 6,6% et efface les gains cumulés des mois d’avril et mai (+6,15 et +0,35%). Il a même retracé son plancher de clôture du 23 janvier dernier (4 636 points) avant de s’enfoncer jusque vers 4 615 points — soit -7,5% en 10 séances, une redoutable moyenne ! Mais ce qui caractérise la semaine écoulée, c’est la sous-performance systématique du CAC 40 par rapport aux autres indices européens
CAC 40
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** Nous anticipions depuis la mi-mai qu’un retour de balancier se préparait, constatant que la remontée du dollar n’empêchait pas le baril de pétrole de battre record sur record. Le mécanisme élémentaire consistant à vendre l’un pour acheter l’autre s’était enrayé… et cela ne pouvait qu’attiser les tensions inflationnistes en Europe puisque notre divine monnaie unique ne nous protégeait plus de rien
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Epargne
Les indices ont fait la moitié du chemin… mais dans quelle direction ?
par Philippe Béchade 10 juin 2008La débâcle de vendredi semble enrayée. Même si d’importants supports ont été cassés (notamment sur l’EuroStoxx 50, stable en clôture), les opérateurs n’ont pas déclenché de vague de ventes de précaution comme cela s’était produit mi-janvier puis mi-mars, les indices boursiers enchaînant les séances de repli dans une ambiance de plomb. Pour autant, l’enfoncement des 4 880 points (MM100) survenu vendredi — et largement commenté ce week-end — n’était pas accidentel. Il était cependant logique de se demander si les circonstances exceptionnelles ayant entraîné une chute de 2,3% du CAC 40 pouvaient à leur tour susciter une contre-réaction sur les marchés pétroliers et délivrer les opérateurs de la peur de voir le baril tester les 150 $ avant fin juin (comme le prévoit une étude récente de Morgan Stanley)
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Quelque chose a mal tourné le vendredi 6 juin… et les mauvais chiffres de l’emploi américain n’expliquent pas tout. Il y a eu des précédents — et des sévères — sans que les gérants jugent bon de balancer leurs portefeuilles boursiers par dessus bord. Et surtout, a-t-on jamais vu un signal clairement récessionniste aux Etats-Unis provoquer une flambée de plus de 10% du baril de pétrole en quelques heures
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La grande question qui nous taraude aujourd’hui est donc la suivante : J.C. Trichet vient-il de pousser un nouveau pion de manière particulièrement offensive, confirmant ainsi une stratégie de longue haleine visant à renforcer la suprématie de l’euro sur le dollar
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Mais pourquoi nos statisticiens officiels ne sont-ils pas parvenus à nous convaincre que tout allait aussi bien au premier trimestre 2008 ? Aurions-nous passé sous silence certaines études qui battaient en brèche le sombre tableau que nous brossons depuis mars 2007
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Le B&B évoqué dans le titre ne concerne pas — vous l’aurez deviné — un Bed & Breakfast peu recommandable mais une certaine banque britannique, Bradford & Bingley, spécialiste du crédit immobilier et que nous avons déjà mentionnée dans un paragraphe précédent. Cette rivale de Northern Rock — ce nom vous évoque certainement quelque chose… comme des files d’épargnants venant retirer dans l’urgence leurs économies en espèces avant que, l’automne dernier, Gordon Brown n’autorise la Banque d’Angleterre à nationaliser l’établissement — ne serait guère en meilleure posture
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Le mois de mai 2008 a donc démenti sa mauvaise réputation boursière puisqu’il s’achève sur une note globalement positive. Non seulement le CAC 40 a aligné une troisième séance de hausse consécutive — et de quatre sur une série de cinq ! — mais le score hebdomadaire avoisine +1,6% et le score mensuel +0,35. C’est peut-être un écart symbolique, mais les acheteurs prouvent ainsi qu’ils gardent la main après l’avoir reprise à la mi-mars, alors qu’ils semblaient l’avoir brutalement perdue une semaine auparavant — avec un score hebdomadaire de -2,85%
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La dernière semaine du mois de mai s’avère boursièrement beaucoup plus favorable que ne le laissait craindre la toile de fond macroéconomique. Les valeurs françaises ont abordé la séance de vendredi avec un solde hebdomadaire positif de 0,85% et le bilan mensuel ne ressortait plus que faiblement négatif (-0,4%) en cette veille de week-end
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Est-il besoin de rappeler que le secteur aérien constitue un concentré de l’ensemble des problématiques économiques que nous décrivons à une plus large échelle ? Le trafic aérien ne ment pas : le ralentissement de la croissance se traduit d’abord par une baisse des déplacements de la clientèle affaires et la profitabilité des vols s’effondre lorsque ces derniers renoncent à voyager en première classe ou en classe affaires
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Avez-vous vraiment le sentiment que l’euro vous protège de l’inflation et qu’il soutient la croissance ? Cette dernière serait selon de nombreux experts le fruit d’une pure abstraction statistique… et préfigure, de l’avis général, des lendemains qui déchantent
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Les coups de soleil — tout comme les bouffées d’euphorie boursière — ont ceci d’insidieux qu’ils procurent une agréable sensation de chaleur tandis que le cerveau a tendance à s’assoupir. Lorsque l’investisseur se réveille, il ne réalise pas immédiatement la gravité de son état sauf s’il enfile à la volée un tee-shirt constellé de sable qui devient un puissant abrasif : instantanément, la sensation de brûlure est atroce, le corps se met à frissonner, la tête se met à tourner et la nausée ne tarde pas à prendre le relais. Les marchés se sont laissé griser par la hausse du pétrole
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Epargne
Une superbe décapotable en prime pour chaque plein de sans plomb !
par Philippe Béchade 21 mai 2008Parcourir les 1 100 kilomètres de la nationale 7 entre la porte d’Orléans et Saint-Jean-Cap-Ferrat devient une expérience onéreuse avec un baril qui frôle les 130 $ au moment où nous rédigeons ces lignes — il vaudra peut-être 133 $ au moment où vous les lirez.
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Epargne
Quarante ans après mai 68, les Shadoks ont-ils vraiment intérêt à pomper… les Gibis ?
par Philippe Béchade 19 mai 2008Puisque nous avons entrepris depuis mercredi dernier de dénoncer la mascarade des statistiques officielles — nous n’épargnons ni les Etats-Unis, ni la France, ni les experts de Bruxelles –, notre petit crochet par Londres nous fournit l’occasion de vous expliquer pourquoi les pauvres y représentent près de 20% de la population — contre 7% en Ile-de-France — alors que l’Angleterre se targue de flirter avec le plein emploi
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Epargne
Inflation… de mensonges et coup de pompe sur la réalité économique
par Philippe Béchade 15 mai 2008L’enclos du mensonge économique officiel — à la soviétique façon années 50 ou à la Mao façon années 60 — a été ouvert en grand mercredi après-midi. La Maison-Blanche fait claquer le fouet pour qu’il se disperse dans toutes les directions en faisant un raffut médiatique de tous les diables afin d’empêcher le citoyen — crédule ou déboussolé — de rassembler ses esprits et de hurler à l’escroquerie ou à l’insulte à son intelligence
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Le Nymex est de nouveau entre les mains de professionnels et d’entreprises — grosses consommatrices — qui couvrent leurs approvisionnements. Cela ne fait que rendre plus brûlante la question de fond : qu’est-ce qui les pousse à entretenir la spirale haussière — y compris à 127 $ — alors que les signaux de ralentissement économique foisonnent dans les pays occidentaux où la consommation de carburant recule graduellement depuis 2005, le phénomène s’accentuant, pour le plus grand bénéfice de l’environnement, depuis l’hiver dernier ?
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Ce qui nous étonne le plus, c’est le peu d’émotion causé par la reconnaissance officielle par Pékin d’une inflation d’une magnitude de 8,5% en rythme annuel — ajoutez 2% pour être plus proche de la réalité vécue par les habitants des grandes métropoles de l’est et du sud de la Chine — et du séisme de magnitude de 8,7 qui aurait déjà causé pas moins de 10 000 victimes — 80% des bâtiments seraient détruits dans le comté de Beichuan
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La semaine dernière avait pourtant bien commencé pour le CAC 40, qui avait enfin repassé la barre des 5 000 points ; le dollar continuait sa remontée, les indices US allaient plutôt bien, bref, les investisseurs pouvaient se croire revenus aux beaux jours pré-subprime. Las ! La BCE est venue contrarier tout ce bel ordonnancement en refusant obstinément de baisser ses taux