La Grèce est un petit pays, elle a des "grands frères" vers qui se tourner… Mais les grands frères en question ne sont pas exactement en bonne santé, eux non plus. Lorsque l’Espagne et le Portugal se seront joints au choeur des ruinés, pourront-ils encore les renflouer ? Et quand les grands pays auront achevé de se mettre sur la paille… vers qui se tourneront-ils ? Une fois encore, c’est le court terme le plus aveugle qui prévaut. Peu importe les catastrophes de demain. La dette qui s’alourdit, les caisses qui se vident, les générations suivantes qui paieront, on s’en fiche ! Le CAC 40 à 4 500 avant l’été, ça c’est important
CAC 40
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Côté européen, la récréation continue. Maintenant que le FMI est prêt à voler au secours de la Grèce et que même Angela Merkel n’exclut pas le soutien de Berlin (à condition que des engagements soient pris, que des mesures de restriction budgétaires soient mises en place etc., etc.) les marchés, tranquillisés, ont pu reprendre leur partie de marelle haussière — encouragés également par les résultats américains
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Epargne
Connaissez-vous Bob Parker ? (non, ce n’est pas l’auteur de Oui-Oui fait de la bourse)
par Philippe Béchade 15 avril 2010Oubliez ce que vous savez du rebond poussif de l’économie, que Ben Bernanke ou le FMI sont les premiers à nous rappeler chaque semaine. Répétez 100 fois l’incantation "la tendance est haussière" et vous gagnerez 100% ! Cette affirmation n’est pas aussi stupide qu’elle en a l’air puisqu’elle est tirée d’une situation bien réelle. Elle soulève toutefois pas mal de questions… Est-ce que le Nasdaq — qui tutoie à présent les 2 500 points — peut viser 100% de gain en 13 mois et demi ?
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Epargne
Ces tout petits riens qui nous préparent un grand quelque chose
par Philippe Béchade 14 avril 2010Récents soubresauts des parités de change… flambée du pétrole… risques d’explosion imminente de la bulle de la dette publique dans les pays qui croulent sous les déficits budgétaires… nouvel épisode de récession ou de stagflation qui se prépare dans l’Eurozone (selon J.C. Trichet et Dominique Strauss-Kahn)… Malgré tous ces facteurs, les indices boursiers n’esquissent même pas l’amorce de l’ébauche d’un soupçon de commencement de consolidation depuis six semaines
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Le spectre du défaut de paiement grec s’évanouit dans l’immédiat mais le véritable souci, c’est que la Grèce n’aura tout simplement pas les moyens de supporter le financement du service de sa dette à un taux de 5%. Le pays fera faillite, soit tardivement si le peuple grec met du temps à s’apercevoir que ses sacrifices sont inutiles… soit rapidement si les spéculateurs, pressés de reprendre leurs attaques contre l’euro, répandent l’idée que le plan accepté ce week-end n’a permis de reculer que pour mieux sauter
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J.C. Trichet juge la situation "sérieuse" et y consacre "toute son attention"… mais il reste confiant dans l’effet bénéfique des engagements pris par Athènes pour réduire ses déficits. Le patron de la BCE aurait rassuré Wall Street (mais pas les Européens) en affirmant qu’aucun défaut de paiement n’est à redouter — sous-entendu dans l’immédiat. Cependant, les économistes s’inquiètent du fardeau que ferait peser à terme une dette de 30 milliards d’euros coûtant 5% — ou plus — après l’appel au marché des deux prochains mois
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Wall Street s’efforçait d’aligner hier soir une troisième séance positive consécutive depuis le début du deuxième trimestre 2010 (le Nasdaq grappille +0,1%). Le CAC, qui affichait sa volonté de ne pas se laisser distancer par les indices américains (en hausse de 0,8% la veille), inscrivait sa meilleure clôture annuelle à 4 054 points à l’issue d’une séance irrégulière et très modérément active : 3,4 milliards d’euros échangés après quatre jours d’interruption, c’est tout bonnement dérisoire. Les principales places européennes terminaient sur un gain de 0,35%. Paris fait donc un petit peu mieux (+0,5%) que la moyenne des indices… Amsterdam dominait largement ses rivales de la zone Euronext avec une flambée de 1,2% (grâce à Arcelor-Mittal et ses 4% de hausse qui ont également dopé le CAC 40)
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Le Trésor irlandais — qui a créé en septembre 2009 une bad bank dénommé NAMA (National Asset Management Agency) — continue de racheter en masse des créances bancaires pourries. A 47% de leur valeur nominale pour le dernier "paquet" absorbé le 31 mars… c’est peut-être une belle remise, mais c’est un fardeau supplémentaire de cinq milliards d’euros pour le budget d’un pays qui pâtit d’une récession de -7,1%. La NAMA a racheté pour 90 milliards d’euros d’actifs toxiques à Anglo Irish Bank (12,7 milliards d’euros de pertes en 2009), Bank of Ireland, Allied Irish Banks
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En France, le PIB a reculé de 2,2% en 2009, soit la plus forte baisse depuis l’après-guerre. Les dépenses de consommation des ménages se sont maintenues : +0,8% après +0,9% en 2008, grâces en soit rendues à la "prime à la casse". Cependant, l’investissement a lourdement chuté : -7% après +0,4% l’année précédente… où tout s’était arrêté net à la fin de l’été, il y a déjà plus de 18 mois. Une reprise sans investissement, voilà bien un phénomène singulier mais qui ne dissuade pas le gouvernement de tabler sur 2,5% de croissance en 2011. François Baroin, nouvellement installé au ministère du Budget dans le fauteuil d’Eric Woerth, rappelle que le projet du gouvernement "vise justement à favoriser la reprise". Mais il enchaîne sur ce terrible aveu : "si la croissance faisait défaut, la France ne serait pas seule dans ce cas de figure"
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Epargne
Quel genre de poisson d’avril les marchés nous concoctent-ils ?
par Philippe Béchade 30 mars 2010La seule surprise du jour fut en effet le puissant rebond du baril de pétrole (+2,5% à 82,1 $). Ni l’actualité macro-économique, ni le léger tassement du dollar face à l’euro (-0,5%) n’expliquaient un décalage de cours aussi brutal. Si la thématique des matières premières et de l’énergie pouvait être envisagée, cette piste est invalidée par la stagnation de l’or (+0,2%), de l’argent et du platine (-0,1%) ainsi que de l’uranium. Le cuivre en revanche prenait 3% à 3,5 $ l’once : quelqu’un aurait-il décidé lundi de stocker une courte sélection de produits de base industriels… et dans quel but ? Mystère
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Epargne
Les marchés ont une capacité inouïe à absorber les chocs
par Isabelle Mouilleseaux 29 mars 2010Les marchés ont une capacité inouïe en ce moment à absorber les chocs. A peine digérée la dégradation de la note du Portugal, que déjà ils repartent à la hausse. A cette capacité d’absorber les chocs s’ajoute une sorte d’amnésie collective. Une capacité à oublier et à faire abstraction de la réalité
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Aujourd’hui, Goldman Sachs (GS) fait littéralement figure d’ultra-lucide. Personne n’ose plus se mettre en face : GS pèse en effet 50% des échanges quotidiens sur la plupart des dérivés d’actions, et s’est depuis un an assuré de la totale maîtrise des marchés à terme sur lesquels il intervient. En ce 24 mars, les analystes techniques écarquillent les yeux devant l’un des plus spectaculaires exemples de tendance en ligne (hausse continue, gérée par des logiciels qui régulent le mouvement) jamais observés depuis plus d’un siècle sur un indice américain. Nous attirons particulièrement votre attention sur le parcours du Nasdaq 100 depuis le 23 février dernier
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Epargne
Quelques questions que le marché n’a pas envie de se poser
par Philippe Béchade 22 mars 2010L’Europe qui se déchire sur la question grecque, ce n’est qu’une preuve de plus de notre impuissance politique chronique… La Chine qui menace les Etats-Unis de représailles commerciales si l’accusation de manipulation de la parité yuan/dollar était maintenue, ce n’est qu’un nouvel épisode du jeu d’intimidation récurrent auquel les deux partenaires se livrent depuis le début du XXIe siècle. Les opérateurs ne voient donc rien se profiler à l’horizon qui mériterait de ressentir un stress et l’indice VIX continue de flirter avec ses planchers de novembre 2007
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Epargne
La Fed confirme qu'elle va continuer de raser gratis très longtemps
par Philippe Béchade 17 mars 2010Le marché n’envisage pas que l’embellie boursière des 12 derniers mois ne constitue que l’oeil du cyclone. Il fait grand soleil, tout le monde est heureux — enfin… tous ceux qui ont comme seule préoccupation de regarder leurs actions grimper — et les médias annoncent que le ciel devrait rester bleu au-dessus de Wall Street, même si Manhattan enchaîne tempêtes de neige et pluies diluviennes. Ils se basent sur le bulletin météo de la Fed, qui confirme ce mardi le maintien de "taux très bas, très longtemps". Le contenu du communiqué final était déjà connu de longue date et pratiquement à la virgule près par les initiés. La seule minuscule inflexion sémantique concerne l’emploi qui se stabilise au lieu de demeurer anémique : une toute petite retouche en milieu de page et le texte de début février est de nouveau bon pour le service
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Epargne
Comment créer de toutes pièces une onzième séance de hausse…
par Philippe Béchade 11 mars 2010Le CAC 40 montait dans le vide mercredi (avec seulement trois milliards d’euros échangés) mais il monte. Il s’offre un net débordement du palier de résistance des 3 910/3 915 points (ex-zénith du 20 octobre 2009) et rejoint les 3 950 points. Ce dernier seuil marque une petite résistance court terme selon les chartistes ; il correspond au fixing d’ouverture du 4 janvier, première séance de l’année
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Allez, prenez vos cahiers, notez la date du jour et écrivez : "c’est par un beau jour de mars — le vendredi 5, pour être précis — que s’est fait sentir le véritable tournant de la récession qui pesait sur l’économie mondiale depuis 2007". De quel tournant suis-je en train de parler ? De l’emploi américain, bien entendu. Les chiffres tombés vendredi ont plongé les marchés dans un état d’euphorie assez spectaculaire. Pensez, 36 000 suppressions de postes seulement ! Un taux de chômage qui ne bouge pas, à 9,7% ! Alors qu’on attendait 50 000 pertes d’emploi ! Et un taux qui grimpe à 9,8%
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La France a appris hier que son taux de chômage était revenu au-dessus des 10% — il n’y avait pas franchement de quoi hisser le drapeau de la victoire. Les investisseurs européens ont également choisi de se concentrer sur l’immobilier américain : la baisse de 7,6% des promesses de vente (contre une hausse de 1% attendue) a pesé sur leur moral
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La Grèce a annoncé toute une série de mesures qui devraient l’aider à faire passer son déficit à 8,7% cette année : "l’augmentation des taux de TVA, des taxes sur les alcools, tabac, carburants et sur les signes extérieurs de richesse. [Le gouvernement] pourrait aussi annoncer de nouvelles coupes salariales dans la fonction publique et le gel des retraites, ainsi que la suppression ou la réduction du quatorzième mois pour les fonctionnaires", expliquait La Tribune ce matin. Ces déclarations d’intention ont bien rassuré les marchés quant au sort de l’euro ; il a repris de la vigueur, passant au-dessus des 1,35 $. Rien n’est joué, toutefois. Les bonnes résolutions, c’est bien… encore faut-il qu’elles soient suivies d’effets