Il nous semble cependant très prématuré d’assimiler l’embellie qui se dessine depuis le début de la semaine — caractérisée par trois séances de hausse consécutives sans correction intermédiaire — à une vague de fond appelée à se renforcer au fil des semaines. En effet, miser sur le franchissement des résistances apparues durant la période du 25 janvier au 27 février suppose une foi inébranlable dans la capacité des banques centrales à assumer le rôle de prêteur en dernier ressort alors que le montant des pertes potentielles sur les subprime excède à lui seul les 930 milliards de dollars de bons du Trésor détenus par la Federal Reserve
Ben Bernanke
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La Fed aura beau alterner les shoots d’héroïne et de méthadone — c’est-à-dire des baisses de taux et de prêts d’argent à très court terme — l’état du malade, le système bancaire, ne cesse d’empirer ; il maigrit à vue d’oeil, victime du credit crunch, et il ne parvient plus à trouver le sommeil, alternant phases maniaco-dépressives et bouffées délirantes
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Soucieux de convaincre les membres du Congrès que le destin économique des Etats-Unis était entre de bonnes mains, Ben Bernanke a insisté sur la difficulté de sa mission… "parce que la situation est bien plus difficile à gérer que fin 2001". Laisser supposer que les mêmes remèdes — c’est-à-dire une baisse agressive des taux –pourraient ne pas résoudre aussi efficacement la crise actuelle que par le passé a semé le trouble parmi les stratèges de Wall Street.
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La clé de voûte du système repose en grande partie sur la capacité des monoliners à honorer leurs engagements en matière de garantie des créances à haut risque. En effet, selon la presse américaine, Ambac Financial serait sur le point de dévoiler un accord visant à restructurer ses activités et à garantir une bonne partie des CDO devenus totalement illiquides depuis le milieu de l’été. Un financement de l’ordre de trois milliards de dollars lui serait alors accordé par un pool de huit banques européennes et anglo-saxonnes de taille mondial
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Plus l’avenir semble incertain, plus il devient difficile de se procurer des financements pour les emprunteurs qui en ont le plus besoin — et les réassureurs eux-mêmes font partie de cette catégorie.
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Les marchés US ont légèrement grimpé, les matières premières ont légèrement chuté, et l’or a reculé. Ce sont de très bonnes nouvelles pour Ben Bernanke et sa joyeuse bande de manipulateurs de marché. M. Bernanke a fait il y a quatre ans de cela une remarque restée célèbre, affirmant que le monde était meilleur grâce à "une politique monétaire améliorée"
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Nous l’espérions fortement depuis lundi, Ben Bernanke l’a fait ce jeudi vers 18h45. Il affirme que la politique monétaire américaine va être encore assouplie de manière très volontariste afin de contrer les risques de récession
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La plupart des petits enfants habitant les pays occidentaux situés dans l’hémisphère nord savent que le Père Noël habite quelque part en Scandinavie, à la frontière du cercle polaire arctique, dans des contrées peuplées de troupeaux de rennes qui broutent paisiblement au pied de majestueux conifères enneigés. Heureuse région si éloignée de tout, mais préservée de l’agitation et de la pollution qui règnent autour du 45ème parallèle. A part quelques tempêtes de neige un peu longuettes l’hiver et des étés parfois gâchés par une surabondance ponctuelle de moustiques
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Aïe aïe aïe… et le dollar est passé sous les 1,44/euro. Mais qui s’en soucie ? Les experts nous disent que la baisse du dollar simplifie la vie des exportateurs américains. Les entreprises US vont prospérer, disent-ils. On s’attend à ce que la Fed favorise les exportateurs américains, cette semaine. Bon nombre d’analystes parient que les taux seront réduits d’un quart de point supplémentaire. Bernanke s’inquiète bien plus des problèmes de l’immobilier, disent-ils, que de la chute du dollar. Ils ont sûrement raison. Personne ne semble particulièrement inquiet du déclin du billet vert.
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Fut un temps ou le capitalisme à l’américaine ressemblait à un combat à mains nues — un match de boxe thaï où les compétiteurs se frappaient mutuellement jusqu’à ce qu’un vainqueur émerge. Mais le capitalisme à l’américaine moderne ressemble plus à un atelier d’arts plastiques dans l’une des luxueuses écoles maternelles de Manhattan. Toutes les créations "artistiques" des enfants dorlotés — peu importe qu’elles soient ineptes ou laides — attirent les félicitations de la maîtresse d’école. En fait, le moindre grognement justifie des louanges… et le moindre bobo fait apparaître un sparadrap.