▪ Il fallait sauver le soldat athénien — ou tout du moins faire semblant qu’il pourrait survivre à ses blessures et peut-être même un beau jour reprendre le combat. Une bonne partie de l’opinion publique allemande plaidait pour que l’on abrège ses souffrances.
AIG
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John Edwards gagna le titre de "l’homme le plus stupide d’Amérique" quand la presse eut vent qu’il trompait sa femme et se lançait dans la course à la présidence en même temps. Mais en 2007-2008, Edwards avait encore plus de défis quotidiens. En janvier 2007, l’industrie financière estima la valeur de Lehman Bros. — une compagnie qu’elle connaissait bien — à 48 milliards de dollars. Le 15 septembre 2008, l’offre s’effondra à zéro. Alors vinrent de plus inquiétantes nouvelles : la compagnie d’assurance la plus importante du monde, AIG, faisait faillite. Martin Sullivan l’avait mise au tapis, disaient les analystes. Elle avait besoin d’un renflouement de 85 milliards de dollars
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En ce qui concerne l’affaire AIG, qui commence à empoisonner la carrière de Tim Geithner, Ben Bernanke se montre également formel. Ni lui ni le secrétaire d’Etat au Trésor n’ont cédé aux pressions de Goldman Sachs pour obtenir un versement immédiat portant sur l’intégralité de la valeur des CDS (contractés auprès d’AIG) au pire moment de la crise : "il n’y avait pas d’autre choix" ! L’influence de Goldman Sachs sur les décisions de la Fed et de la Maison Blanche à l’automne 2008 est difficile à prouver, faute de preuves matérielles — à l’exception du nombre exceptionnellement élevé d’échanges téléphoniques entre Tim Geithner et Lloyd Blankfein.
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Il y a peut-être une dépression en Occident… mais elle n’a pas ralenti le mouvement de l’argent et du pouvoir, qui passe des économies mûres et développées vers les marchés émergents. Ces derniers se développent plus rapidement ; tout le monde sait ça. Selon une étude de Goldman, près de la moitié de la croissance économique mondiale se produit désormais dans seulement quatre pays. Aucun pays développé n’est sur la liste : il s’agit des BRIC… le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Ils ont été bien aidés par la Fed
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Suite à la crise des subprime, on aurait pu croire que les décideurs avaient appris leur leçon. Leurs taux trop bas et les prêts hypothécaires subventionnés ont mené à la plus grande bulle de l’immobilier de l’histoire des Etats-Unis. Mais non, ils continuent à causer des problèmes
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Epargne
La feria boursière du 15 juillet se transforme en corrida !
par Philippe Béchade 16 juillet 2009Les principaux indices paneuropéens engrangent 7,5% en trois séances, de telle sorte que toutes les pertes résiduelles correspondant au mouvement de repli amorcé le 2 juillet sont intégralement effacées d’un coup. Les indices enregistrent rien moins que leur deuxième meilleure performance hebdomadaire depuis la période du 9 au 13 mars… Quelle que soit l’explication proposée aux épargnants non avertis (aujourd’hui, ce sont les résultats d’Intel, début juin, c’étaient la hausse des ventes d’une chaîne magasins vendant des articles de bricolage), il ne s’agit que d’une gesticulation de prestidigitateur
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Epargne
Et si Wall Street cessait d'agir comme si AIG ne s'effondrait pas ?
par Philippe Béchade 10 juillet 2009Si les files de chômeurs ont raccourci devant les agences gouvernementales ces dernières semaines, le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités a fortement augmenté. Il a enregistré une hausse de 159 000 début juillet, pour atteindre 6,883 millions… Mais ce n’est pas le phénomène le plus inquiétant : d’un point de vue mécanique, de nouvelles menaces pèsent sur la survie d’AIG. Elles pourraient faire voler en éclats l’illusion d’une stabilisation du système financier
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Les banques se montrent très discrètes au sujet du nombre d’impayés sur les emprunts adossés aux surfaces commerciales et à l’immobilier d’entreprise. Pas de prêts subprime à déplorer dans l’immobilier professionnel… mais de gros programmes achevés et qui ne trouvent pas preneur génèrent de lourds sinistres pour les établissements de crédit. En ce domaine, la crise ne fait que commencer
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Epargne
De l'art de faire passer un tsunami pour une fontaine d'intérieur japonaise
par Philippe Béchade 8 juillet 2009Les opérateurs font état d’une certaine appréhension à la veille de la publication des trimestriels d’Alcoa. Le leader américain de l’aluminium donnera en effet ce mercredi le traditionnel coup d’envoi de la saison des résultats aux Etats-Unis. Après la divine surprise d’avril, les analystes anticipent cette fois-ci une contraction des résultats des entreprises du S&P 500 au deuxième trimestre
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Epargne
A l'image d'AIG, nous ne sommes pas plus avancés qu'au 1er janvier
par Philippe Béchade 2 juillet 2009Pour l’heure, l’hypothèse de travail demeure une stabilisation du marché de la "pierre" (aux Etats-Unis, il s’agirait plutôt de celui de la charpente en bois et des cloisons creuses) et l’extinction progressive des foyers de pertes sur les dérivés de crédit. Ceci dit, les avertissements d’AIG sur de nouvelles lourdes pertes dans le secteur des CDS devraient rapidement dissiper cette illusion
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Ouf ! Quel soulagement ! Nous avions peur que l’opération stress test ne débouche sur des conséquences négatives… pour notre crédibilité. Mais nous voici pleinement rassuré : comme nous l’avions écrit à de nombreuses reprises, le stress test de l’équipe Geithner, c’était du flan. Le Wall Street Journal et le Financial Times révèlent en effet que les 19 grandes banques américaines participant aux "tests de résistance" ont négocié comme des marchands de tapis pour faire baisser les chiffres officiels concernant le montant de capital requis en cas d’aggravation de la crise
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Si vous donnez 10 milliards de dollars à n’importe quelle entreprise en faillite aux Etats-Unis, cette entreprise aura l’air en bonne santé pendant un temps. La vérité, c’est que la relance Paulson, et les initiatives conséquentes qui atteignent les multi-milliards de dollars, ont injecté des stimulants à court terme dans les entreprises ; un geste qui soigne les symptômes visibles, mais pas la grave maladie qui se développe en dessous
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Tous les opérateurs ont pressé presque en même temps le bouton "achat" et ils ont continué de presser dessus sans faiblir jusqu’à la clôture. Le restant de la séance n’a constitué qu’un énorme bouquet final de trois heures et demi dont les vendeurs à découvert sont ressortis lessivés, hagards… et abasourdis de voir l’indice sectoriel des valeurs bancaires américaines gagner 20% au bout d’une demi-heure de cotations, c’est-à-dire deux heures après la publication des trimestriels de Wells Fargo
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Epargne
Les gros poissons sont bien restés à l'abri le 1er avril !
par Philippe Béchade 2 avril 2009Dans son enquête mensuelle — désormais autant attendue que redoutée –, le cabinet Challenger/ADP a comptabilisé un nombre record de 742 000 destructions de postes dans le secteur privé aux Etats-Unis au mois de mars, au lieu de 665 000 anticipé. Le mois de février avait vu disparaître 706 000 emplois, contre 625 000 en janvier et 577 000 en décembre… un chiffre qui avait provoqué un frisson d’horreur
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Selon notre vieil ami Ron Paul, membre du Congrès américain, nous nous dirigeons vers une récession de 15 ans. Il a probablement raison. Autrefois, les "paniques" et les "dépressions" prenaient fin relativement rapidement. Il n’y avait pas d’Etat-providence, pas d’allocations chômage. Les gens devaient se débrouiller. Lorsqu’une dépression frappait, les salaires baissaient rapidement et les gens retournaient au travail. Ils gagnaient moins… mais toute l’économie s’adaptait
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Il est peut-être temps de tirer d’abord et de poser des questions plus tard, au sens métaphorique, bien évidemment. Il est peut-être temps de virer les dirigeants égoïstes et dorlotés d’AIG, et de laisser le capitalisme s’occuper d’eux à mains nues. Les individus de chez AIG, qui ont un réel talent, devraient pouvoir accomplir des réussites futures ailleurs. Pas les autres. Alors virons-les tous. Le capitalisme reconnaîtra les siens
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"Le Congrès cherche des têtes à couper", annonce la presse française. Un membre du Congrès américain — le sénateur Grassley — est revenu sur ses déclarations demandant aux dirigeants d’AIG de se suicider. Tout irait bien pour lui s’ils montraient un peu de contrition, déclare-t-il à présent
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Epargne
Quand le bookmaker part avec la mise de ceux qui n'ont pas parié
par Philippe Béchade 18 mars 2009L’affaire des bonus que se sont attribués les hauts dirigeants d’AIG n’a pas fini de faire couler de l’encre (mélangée aux acides les plus corrosifs). Aucun chroniqueur ne trouve de mots assez durs pour condamner les "récompenses" contractuelles allouées aux fossoyeurs de l’assureur, lesquelles devraient théoriquement être réglées rubis sur l’ongle par le contribuable