▪ Le spectacle public continue. Des banquiers ont été auditionnés par le Congrès US la semaine dernière :
"Oui… nous avons vendu beaucoup de produits toxiques et explosifs à nos clients", ont-ils dit.
"Oui, nous avons utilisé notre propre argent pour parier contre eux"… a admis le chef de Goldman.
"Oui, nous avons fait exploser l’économie mondiale. Pardon".
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LA DEUXIEME GRANDE DEPRESSION
Une catastrophe économique est en train de se dérouler : elle va réduire à néant l’épargne de millions de Français…
… alors que d’autres doubleront leur patrimoine dans le même temps
Nos spécialistes avaient vu venir la catastrophe des subprime… la hausse spectaculaire de l’or… l’effondrement du système bancaire et financier. A présent, ils vous révèlent comment sortir gagnant d’une crise telle que nous n’en avions pas connue depuis les années 20 : continuez votre lecture pour tout savoir…
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Associated Press rapporte :
"Les banquiers — dont les entreprises ont collectivement reçu plus de 100 milliards de dollars d’aide des contribuables pour surmonter la crise — n’ont pas montré de regrets pour les salaires de leurs dirigeants, qui vont probablement augmenter comme conséquence directe de leur survie"…
"Lloyd Blankfein, dirigeant de Goldman Sachs, a essuyé le plus de questions, surtout concernant les pratiques de sa société consistant à vendre des titres adossés à des créances hypothécaires puis à parier contre eux".
"’Je vais être franc avec vous’, lui a dit Angelides. ‘Cela me fait un peu penser au fait de vendre une automobile avec des freins défectueux, puis d’acheter une police d’assurance contre l’acheteur de cette voiture’. Blankfein a répondu : ‘je pense effectivement que ce comportement n’est pas correct. Nous regrettons que les gens y aient perdu de l’argent en conséquence’. Un peu plus tard, il a défendu les actes de sa société comme étant ‘des exercices de gestion du risque’."
Ce n’est pas la première fois que nous assistons à un tel spectacle. Nous ne sommes pas assez âgé pour nous rappeler les auditions de Pecora dans les années 30. Mais elles partageaient la même histoire : les capitaines d’industrie et les financiers font des erreurs ; ils engendrent la Grande Dépression ; les politiciens sauvent la situation.
Dans les années 30, les accusés traînés devant le Congrès rejetaient généralement les accusations. Ils n’avaient fait que leur travail. Dans l’ensemble ils avaient raison.
De nos jours, les accusés sont plus habitués aux médias. Ils réalisent que leur pouvoir et leur argent ont un prix. Les autorités doivent faire semblant de les punir ; ils doivent faire semblant de se repentir.
▪ Le reste d’entre nous ne peut que profiter du spectacle ; après tout, c’est le plus grand sur terre. Nous en adorons chaque minute — mais il n’est amusant que lorsqu’on comprend la véritable intrigue.
Quelle est-elle ?
Eh bien, vous la connaissez déjà. Après que la bulle a explosé, les autorités se sont mises en action pour la réparer. Mais on ne peut pas vraiment réparer une bulle… on peut au mieux en créer une nouvelle.
L’économie réelle est toujours en déflation. Il suffit de regarder la situation de l’emploi aux Etats-Unis. Loin de ralentir ou de se stabiliser, 2009 a été la pire année pour les pertes d’emploi — 2007… 2008… 2009… chaque année, elles se font de plus en plus lourdes. Et voyez ce qui se passe dans l’immobilier : "les prix des maisons ralentissent à nouveau", déclare David Rosenberg.
Un marché de l’immobilier morose. Un marché de l’emploi à la traîne. Voilà pour le décor. Et ça durera probablement des années — jusqu’à ce que la dette extraordinaire du secteur privé ait été réduite à des niveaux plus confortables.
C’est contre ce processus naturel de désendettement et de dépression que luttent les autorités — nos héros… aggravant la situation !
Au lieu de prendre la responsabilité de leurs théories idiotes… au lieu de reconnaître qu’elles ont causé la bulle avec des taux d’intérêt artificiellement bas… puis complètement échoué à comprendre ce qu’elles avaient fait… elles accusent Wall Street.
Certes, les banquiers, qui sont des voyous plutôt que des idiots, ont tiré parti de la situation. Mais ils ne l’ont pas causée.
Ils sont vraiment désolés d’avoir quasiment mis fin à la civilisation moderne… mais bon, les affaires sont les affaires !
Oh, le rugissement des fards… l’odeur de la foule ! Quel cirque !