Entre records boursiers, cryptomonnaies absurdes et avertissements d’experts, une question persiste : après les grands gains du passé, où se cache la prochaine grande perte ?
USA Today rapporte :
« Les actions américaines ont fini en hausse, le S&P 500 atteignant un niveau record. »
Mais le S&P n’est pas le seul à battre des records. Le Fartcoin, le Butthole coin, Microstrategy, FartStrategy, le Trump coin, le Melania coin… Même les morts lancent de nouvelles cryptomonnaies. John McAfee, qui s’est suicidé il y a trois ans, a annoncé cette nouvelle sur X la semaine dernière :
« Je suis de retour avec AIntivirus. Une version IA de moi-même », peut-on lire dans le message de @officialmcafee. « Vous ne pensiez pas que je manquerais ce cycle, n’est-ce pas ? »
Quoi que l’on puisse dire sur notre époque, elle est assez étrange.
Notre priorité est d’éviter la grande perte. Si nous parvenons à conserver notre patrimoine plus ou moins intact, nous pourrons profiter du temps, des intérêts composés, de la chance, de notre sagesse (qui augmente ou diminue avec l’âge) et, occasionnellement, de bonnes recherches.
Cela nous amène à notre seconde priorité. A l’opposé de la grande perte, se trouve le grand gain.
Aujourd’hui, nous nous demandons où il se trouve. Nous ne pensons pas que l’équipe Trump puisse nous emmener là où nous souhaitons nous rendre… mais nous ne doutons pas du fait qu’il y ait de l’argent à gagner quelque part.
Les dirigeants ne font pas autant de différence que la plupart des gens le pensent. Le cours des événements est déterminé par des forces historiques plus profondes, la tendance principale, des marchés et de la politique.
Dans les démocraties, l’aspirant César doit se connecter à l’âme des masses ou il sera condamné à jamais à mener une vie plus honnête.
Cela ne veut pas dire qu’il doit obéir à la « volonté du peuple » une fois au pouvoir, mais seulement que ses magouilles et ses connivences ne doivent pas être trop éloignées de la direction que le peuple pense vouloir prendre. Cela implique donc que nous finissons par avoir les dirigeants dont nous avons besoin – non pas pour « faire ce qu’il faut », mais pour mener à bien la mission qui leur a été confiée par le destin.
Cette brève description du déterminisme historique n’est évidemment pas « juste » d’un point de vue empirique. Elle ne peut être testée ou prouvée. Mais c’est probablement une bonne façon de voir les choses. Et c’est le mieux que nous puissions faire sans avoir accès à l’esprit de Dieu.
Les empires naissent et disparaissent. Il n’y a jamais eu d’exception. Peu importe ce que les gens disent ou pensent. Ou si leurs dirigeants sont bons ou mauvais.
On aurait pu faire un sondage auprès des citoyens de Rome au Ve siècle. La plupart d’entre eux auraient répondu : « Oui, j’aimerais que l’empire reste tel qu’il est. » Mais qu’aurait-ce changé ? En 410, Rome a été mise à sac. En 472, l’empire romain d’Occident avait disparu.
En 1980, l’or était à son zénith, les actions à leur nadir. Une seule once d’or aurait pu payer la quasi-totalité des 30 actions du Dow Jones. La possibilité de faire des gains importants sur l’or était mince ; le risque de perdre beaucoup d’argent était évident.
Après avoir atteint un sommet de plus de 800 dollars l’once, l’or a chuté lourdement en 1999. Le 7 mai de cette année-là, alors que son cours était de 282,40 dollars, Gordon Brown, secrétaire au Trésor, a annoncé la vente d’environ la moitié de l’or britannique. Le moment ne pouvait être plus mal choisi. Après avoir subi la grande perte de 1980 à 1999, avec une baisse de 67% du prix de l’or, Brown a bloqué la perte en vendant l’or à son prix le plus bas.
Mais si la Banque d’Angleterre et d’autres détenteurs d’or avaient déjà subi la grande perte, nous nous sommes dit qu’il ne resterait probablement plus beaucoup de pertes à subir. Et que le parcours de l’or des 19 années précédentes devrait être suivi d’une réaction égale et opposée, au cours des 19 années suivantes.
En d’autres termes, nous nous attendions à ce qu’un grand gain voie le jour. Le prix de l’or étant toujours inférieur à 300 dollars et le Dow Jones se vendant à plus de 40 onces d’or, ce sont les actionnaires, et non les détenteurs d’or, qui devraient subir la plus grande perte.
C’est ce qui s’est passé. L’or a été multiplié par dix pour atteindre le prix actuel de 2 770 dollars. Les actions ont baissé ; en termes d’or, le Dow Jones est passé de plus de 40 onces à 16 onces aujourd’hui.
Le déterminisme historique fonctionne aussi bien pour les marchés que pour la politique. Peu importe qui était président, peu importe ce que les investisseurs pensaient ou disaient. La tendance principale s’est retournée contre l’or en 1980… et contre les actions en 1999.
Et aujourd’hui ?
Lorsque nous regardons autour de nous aujourd’hui, nous voyons clairement d’où viendra probablement la prochaine grande perte. Une fois de plus, les actions se vendent à des prix records. Fortune rapporte :
« Larry Summers met en garde contre l’explosion des prix des actifs, qui atteignent des niveaux jamais vus avant la crise financière. Dans une interview accordée au quotidien économique allemand Handelsblatt, l’ancien secrétaire au Trésor a déclaré que le sentiment haussier lui rappelait les jours d’exaltation qui ont précédé la crise financière de 2008 et la bulle Internet au tournant du siècle. »
Non seulement les prix des actions sont proches d’un sommet, mais d’étranges valeurs autres que les actions s’en donnent à cœur joie. CNBC :
« David Einhorn, de Greenlight Capital, pense que la spéculation du marché haussier actuel a atteint un niveau qui dépasse le bon sens. ‘Nous avons atteint le stade du Fartcoin dans le cycle du marché’, a écrit M. Einhorn dans une lettre aux investisseurs obtenue par CNBC. ‘En dehors de la spéculation, celui-ci n’a pas d’autre but évident, et ne répond à aucun besoin qui ne soit pas satisfait ailleurs.’ »
Où sera donc le prochain grand gain ?
Rendez-vous dans notre prochain article pour le découvrir…