La Chine entre dans le paysage financier européen par la porte du paiement mobile avec Alipay d’Ant Financial.
De tous les géants de la tech chinoise, c’est bien Alibaba qui fait montre de la plus grande ambition vis-à-vis de l’industrie des services financiers. Avec Alipay, la firme de Jack Ma peut se targuer d’avoir un porte-monnaie électronique et une application de paiement mobile par QR codes qu’emploient plus de 600 millions d’utilisateurs actifs !
La France ayant pour ambition de passer de deux millions de touristes chinois à cinq millions d’ici 2020, cela en fait une foule qui va arpenter les boutiques Printemps, Galeries Lafayette et Sephora de Paris.
Toutes sont équipées d’Alipay et un partenariat conclu au premier trimestre avec le fabricant de terminaux Ingenico va permettre à Ant Financial (la filiale financière du groupe Alibaba créée en 2014) de rendre Alipay accessible dans un grand nombre de boutiques parisiennes.
Comme le précise La Tribune, les ambitions d’Alipay ne s’arrêtent pas à la capitale :
« Si la solution est d’abord lancée dans les magasins parisiens, Alipay vise ‘une couverture nationale’ pour suivre l’évolution des comportements des touristes chinois qui s’aventurent de plus en plus en régions, dans les Alpes par exemple, et hors des parcours habituels, jusque dans de petites boutiques signalées par des influenceurs sur les réseaux sociaux. »
La directrice du business développement en Europe chez Alipay explique que :
« Grâce au big data d’Alibaba, nous savons qui vient en France et quand. Nous pouvons communiquer sur une offre promotionnelle avant même la venue des touristes en France. »
La Chine exporte ses compétences dans la société sans cash
Alipay offre très souvent un meilleur taux de change par rapport à Visa, Mastercard et le réseau chinois Union Pay, ce qui permet aux touristes chinois de ne plus avoir à s’encombrer de cash et de cartes bancaires. Un soulagement pour des visiteurs en provenance d’un pays qui « s’est transformé [en quelques années] en société sans cash« , comme l’écrit Cécile Chevré.
Dans l’empire du paiement mobile, le sésame Alipay « permet de payer un taxi, sa facture d’électricité, son loyer, de prendre un rendez-vous chez le médecin, de prendre des places de cinéma, de débloquer un vélo en libre-service ou encore de régler une addition à plusieurs », explique sur L’Usine Digitale le responsable des partenariats stratégiques d’Alipay en Europe. L‘application a capté plus de 50% des 16 000 Mds $ de transaction opérées sur le marché chinois du paiement mobile.
Son concurrent WeChat Pay, l’application de Tencent, a un nombre d’utilisateurs actifs équivalent. Elle aussi est présente dans certaines boutiques parisiennes, mais la cible n’est pas la même. « Il s’agit plutôt de petits montants, dans la vie quotidienne », explique-t-on chez Alipay.
Officiellement, Alipay ne s’affiche pas en France comme un concurrent des solutions de paiement mobile du type Lydia, LyfPay ou Paylib. Le service se contente de viser les 600 000 à 700 000 personnes qui composent la « communauté » chinoise en France. Pour le moment.
A l’étranger, Alipay connaît une forte croissance dans les pays où la population est sous-bancarisée, comme la Malaisie, la Thaïlande ou encore les Philippines.
Objectif deux milliards d’utilisateurs d’ici à 2027. Comme ça, c’est dit !
Ant Financial, virtuellement la 10ème banque mondiale
Un an et demi après avoir racheté l’américain MoneyGram (un service de transfert de fonds), Ant Financial a abasourdi la sphère financière en finalisant une levée de fonds XXL de 14 milliards de dollars au mois de juin dernier.
Deux objectifs : accélérer le développement international d’Alipay et préparer son introduction en Bourse. Avec une valorisation qui se monte aux alentours des 150 milliards de dollars, cela en fait la plus importante fintech au monde, mais également la plus grosse licorne (startup valorisée à plus d’un milliard de dollars) tous secteurs confondus, loin devant les 62 milliards de dollars d’Uber.
Comme le dit Laurent Alexandre, les géants chinois de la tech ont commencé leur mutation en groupes financiers, et Alibaba est le chef de file.
Suite à cette levée de fonds, Ant Financial serait devenu le 10ème plus important groupe bancaire au monde en termes de valorisation boursière.
L’industrie financière occidentale à la merci des BATX ?
Dès le mois d’avril, Robert Kapito, co-fondateur de BlackRock, la plus grosse société de gestion d’actifs au monde, alertait la communauté financière occidentale lors d’un événement UBS. Le Financial Times a relaté ses propos : « c’est une histoire qui, je le pense, ne va pas très bien se terminer » pour les sociétés financières occidentales installée. « Apple n’était pas dans l’industrie de la musique, Google n’était pas dans l’industrie du téléphone mobile, Amazon n’était pas dans l’industrie des articles d’épicerie… jusqu’à ce qu’ils y soient. […] Les entreprises [chinoises] de la tech vont entrer sur le marché des services financiers de manière très, très agressive. »
Les banques sont-elles en train de prendre la voie de la sidérurgie des années 1970 ?
Au vu de la vitesse à laquelle les choses se déroulent dans le secteur de la tech, on ne devrait pas tarder à le savoir !
[NDLR : Ne manquez pas d’investir dans cette future « grande collision » technologique qui va se produire à la fin de l’année. Notre spécialiste vous détaille ici tous les enjeux et les plus-values qu’elle pourrait vous apporter.]
Pour rappel, les produits et services ci-dessous n’existaient pas il y a seulement 12 ans de cela !
Et le rythme de naissance des licornes a clairement tendance à s’accélérer !
Les banques traditionnelles ont-elles vraiment les ressources pour résister au déluge qui s’annonce ?
1 commentaire
mde. walper je voulais vous dire que quand vous avez ecrit que brett kavanaugh a ete brule comme les sorciere des annee 1800 c’etait faut il est encore vivant en arriere des bareau mais au moin il na pas ete bruler je lis toujours vos article et c est tres interressant a plus julia giampersa