▪ Une séance digne d’un début août hier sur les marchés : il n’y avait personne… et il faisait trop chaud pour réfléchir. Le CAC 40 a donc terminé quasiment stable, avec +0,11% et 4 049,97 points.
Côté américain, la journée a été tout aussi apathique — les investisseurs ayant besoin d’un peu de repos après les récentes hausses. Le Dow Jones a ainsi reculé de 0,30% à 15 612,13 points, pendant que le S&P 500 perdait 0,15% à 1 707,14 points. Le Nasdaq s’en tirait de justesse dans le vert, avec +0,09% et 3 692,95 points.
Et l’or a reculé de 6,75 $ au second fixing, pour rejoindre les 1 304,75 $ l’once.
▪ La chose la plus notable hier a été la déclaration de Richard Fisher, président de la Fed de Dallas — pour rappel, Fisher est un opposant de la première heure au QE3. Et selon lui… la Fed pourrait bientôt commencer à réduire ses injections de 85 milliards de dollars par mois.
"Je suis d’avis que, sauf publication de quelques statistiques inquiétantes […], nous devrions commencer en septembre", disait-il hier. Il est vrai que l’objectif de la Fed pour mettre fin au QE3 était un taux de chômage à 7%. "Ayant affirmé clairement cela et compte tenu d’un taux de chômage qui a été ramené à 7,4%, je dirais que le Comité (de politique monétaire de la Fed) est désormais plus proche du passage à l’action", a continué Fisher.
Hmm…
▪ Voyons un peu les chiffres…
Intéressons-nous aux Etats-Unis mais aussi au reste du monde. Investir nous en donne un bon résumé :
"Aux Etats-Unis, l’indice ISM d’activité dans les services est ressorti à 56 pour le mois de juillet, son meilleur niveau cette année avec le mois de février, après 52,2 en juin et 53,3 attendu […]".
"En Zone euro, pour juillet également, l’indice définitif PMI composite (services et industrie) s’est établi au-delà du seuil décisif des 50 points, à 50,5 points, contre 48,7 points en juin. C’est même un peu mieux que les 50,4 points annoncés en première lecture. L’indicateur est au plus haut depuis dix-huit mois. Ce qui laisse espérer une légère progression du produit intérieur brut au troisième trimestre".
"[…] En Chine, les chiffres, présentés un peu plus tôt ce matin pour le domaine des services, faisaient état d’une stabilisation. L’indicateur s’est même légèrement amélioré selon les données officielles, à 54,1 contre 53,9 en juin. Selon les calculs de HSBC, qui se basent sur un échantillon d’entreprises de moindre taille, il est inchangé à 51,3 points. Déception au contraire en Inde, avec un niveau de 47,9 en juillet, contre 51,7 en juin".
Effectivement, donc, des frémissements commencent à se faire sentir sur un peu tous les fronts. Mais est-ce vraiment suffisant pour déclarer l’économie mondiale sortie d’affaire ? Le seuil des 50, qui sépare la croissance de la récession, est encore bien proche pour pas mal de zones…
Combien pariez-vous, cher lecteur, que démentis et remords, nuances et explications, vont suivre les propos de Fisher dans les jours qui viennent ?
Un pari encore plus sûr : des statistiques moins bonnes que prévu et autres accidents de parcours viendront dans les prochains mois "contraindre" la Fed à prolonger son programme d’assouplissement quantitatif… au moins jusqu’à la fin du règne de Bernanke — après quoi, son successeur fera ce qu’il voudra !
[NDLR : Entre fin possible de l’assouplissement quantitatif, économie vacillante et marchés surachetés, la fin d’année sera agitée : pour vous aider à affronter ces conditions difficiles quel que soit votre profil d’investisseur, rejoignez nos spécialistes pour une journée exceptionnelle — tout est expliqué ici…]
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Sortie du QE : vers une évolution de la politique monétaire aux Etats-Unis
Les Etats-Unis envisagent de faire évoluer leur politique monétaire. Jusque-là, le pays a très largement utilisé cette politique pour lutter contre la crise. Le changement serait organisé et lissé dans le temps pour limiter les effets négatifs potentiels. Pour prendre une image, tout l’enjeu est de pouvoir donner le bol de Punch pour susciter suffisamment d’euphorie, mais pouvoir le retirer à temps avant l’ivresse et surtout l’addiction.
http://www.leconomiste.eu/decryptage-economie/74-sortie-du-qe-vers-une-evolution-de-la-politique-monetaire-aux-etats-unis.html