▪ Est-ce la solution ? Ce dicton bien connu des intervenants de marché garde tout son sens. Les résultats d’entreprise qui soutenaient la cote se raréfient.
D’un autre côté, avec des taux d’intérêts si bas et suffisamment de liquidités, les marchés actions restent attirants. Les entreprises, à la faveur de la crise, se sont renforcées, restructurées et présentent une grande compétitivité dans une économie qui est, pour le moment, sortie de la récession. Les entreprises exportatrices bénéficient d’un effet devise favorable avec un euro baissier. Toute la partie asiatique est en plein boom.
Pourtant, ne nous voilons pas la face : nous sommes toujours au milieu d’une crise financière, économique et qui débouche bientôt sur une crise politique en Zone euro. Mais lorsqu’une nouvelle crise éclate, il ne faut pas faire l’autruche, il ne faut pas la nier, mais bien au contraire la combattre et résoudre dans l’urgence les problèmes de fonds. Et tous les dirigeants de cette planète travaillent d’arrache-pied à repousser les problèmes.
D’ailleurs, les marchés américains se moquent de notre problème européen comme de leur premier trade. On se perd donc dans des détails et on passe à côté des véritables problèmes de nos systèmes financiers. L’affaire Goldman Sachs paraît bien ridicule par rapport à ce que nous avons déjà rencontré.
Même si les dirigeants tentent, par un moyen ou un autre, de leurrer les électeurs et les épargnants. Car tout est fait pour que les marchés ne voient pas les réels problèmes. Certes, la Grèce est dans une situation intenable et elle risque fort de tomber de Charybde en Scylla. Les 45 milliards proposés à la fois par l’Union européenne et le FMI vont sans doute aider à terminer l’année. Mais après ? Le problème recommencera, car avec des taux d’intérêts à 5% par l’aide européenne mais à 8% et plus sur les marchés, le remboursement semble bien impossible — surtout quand le taux de croissance n’est pas près de remonter…
D’ailleurs entre vous et moi, je ne mets pas un fifrelin sur les futurs emprunts de l’Etat grec, même à 8%. Le précipice est trop près, et le trou trop profond.
Pour parler du déficit, leur déclaration instaurait en avril 2009, il y a juste un an, un taux de 3,7%. Il est brusquement monté en octobre 2009 à 12,5%. Et puis 12,7% en janvier, pour finir il a peu à 13,6%. Et ce n’est pas fini : nous dépasserons sans doute les14%. Seules des réformes structurelles importantes peuvent permettre un retour à la normale. Eh oui, les cigales doivent apprendre à devenir fourmis. Et l’ogre allemand cherche toujours à pousser les mauvais élèves vers la sortie de la Zone euro. Peut-être est-ce finalement la seule solution ?
Pourtant, la Grèce, sans vouloir heurter nos amis hellènes, ne représentent qu’un petit confetti au sein de l’espace financier mondial. Il se dit sérieusement que des problèmes de paiements commencent à émaner de certaines régions du sud de l’Europe. Donc la Grèce ne serait que le préambule à d’autres crises financières et étatiques qui viendront pimenter nos débats politico-économiques dans les mois à venir.
Je vous recommande impérativement d’éviter les emprunts d’Etat. Les bancaires présentent toujours un risque important car les actifs toxiques sont loin d’avoir été tous déclarés. Après un regain inespéré des constructeurs automobiles, grâce aux larges subventions d’Etat, je resterai tout de même à l’écart de ce secteur car, à mon sens, il devrait subir de plein fouet les dures réalités du marché.
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