Samedi passé, nous avons vu que la caméra corporelle est une solution simple et facile à mettre en œuvre pour que les chanteuses en mal de notoriété se sentent enfin « en sécurité face à un flic en France ».
Les élucubrations de Camélia Jordana dans l’émission ONPC ont été l’occasion pour les médias de revenir en détails sur les dernières plaintes enregistrées contre la police. En contrepoint, et sans que cela n’excuse les débordements policiers, il ne semble pas inutile de rappeler à quelles situations doivent faire face les forces de l’ordre lorsqu’elles se rendent là où elles ne sont pas les bienvenues.
Au fil de ce billet, vous risquez de vous demander qui a vraiment peur de qui en France ?
Comme d’habitude, on va y aller crescendo.
Les dealers aimeraient bien qu’on les laisse travailler tranquilles !
A défaut de faire preuve d’une présence envahissante dans les « territoires perdus », ou plutôt abandonnés de la République, l’Etat s’évertue tout de même de conserver un regard lointain sur la situation. D’où ces caméras perchées aussi haut que possible à des endroits… stratégiques.
Seulement voilà, la fine fleur de l’industrie de la drogue est assez mécontente de devoir travailler systématiquement avec une capuche et en prenant soin de tourner le dos à l’œil de l’Etat, sa productivité s’en trouvant en effet vivement dégradée.
Pour remédier à ce genre de nuisance, rien de tel qu’une bonne vieille disqueuse et le tour est joué, comme le sait tout professionnel du trafic de drogue qui se respecte. L’usage de la tronçonneuse n’est pas recommandé, mais cet outil peut également faire l’affaire.
Les moins organisés de nos entrepreneurs pourront également régler le problème au marteau, mais ce n’est pas de qu’il y a de plus efficace et surtout cela peut s’avérer dangereux, comme le rappelle la police.
Bref, on est en plein dans le constat du ministère de la Cohésion des territoires etc. lorsqu’il évoque ce dialogue de sourds entre « des mondes différents qui ne se côtoient plus ou se comprennent plus »…
Quand les délinquants ont tellement peur face aux flics qu’ils viennent régler leurs comptes devant le commissariat
Pensez-vous en effet que si les forces de l’ordre étaient le plus gros souci des truands de nos contrées, ceux-ci viendraient s’expliquer juste devant le QG de la police municipale ? Moi non plus.
Dans le même genre, on notera que nos amis à scooters et motocross n’hésitent pas à venir en meute précisément devant ce que devrait être leur lieu de résidence si la loi de la République était appliquée sur l’ensemble du territoire (a-t-on encore le droit de l’espérer ?).
Voilà qui ne témoigne guère d’une crainte excessive vis-à-vis des forces de l’ordre ou de la justice française, n’est-ce pas ? Je ne sais pas vous, mais je n’ai pas l’impression que l’une et l’autre de ces dernières se comportent d’une manière similaire à leurs homologues iranienne ou vénézuélienne, comme semble l’imaginer Camélia Jordana.
Mais jusque-là, l’intégrité des agents de police n’est-elle pas encore menacée.
Passons donc à l’étape suivante.
Outrages et violences : +60% au cours des 20 dernières années
C’est lorsqu’une rencontre a lieu entre les gérants des cités et les forces de l’ordre que l’on commence à prendre la mesure du rapport de force.
Prenez par exemple cette vidéo qui a fait un malheur sur les réseaux sociaux en octobre 2018, et dans laquelle on voit un ramassis d’individus à capuche se filmer nez-à-nez avec des policiers en les traitant de tous les noms.
Voilà ce qui arrive dans une société où l’objectif numéro 1 du pouvoir politique n’est plus de défendre l’intégrité des personnes et des biens, mais au contraire de prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter que la bombe à retardement des banlieues n’explose, tandis qu’une bonne partie de la société prend systématiquement fait et cause pour les délinquants plutôt que pour les forces de l’ordre.
Bref, c’est comme cela qu’on en arrive à près de 200 cas d’agression physique ou verbale par jour contre les policiers, les gendarmes et les pompiers, comme le relevait Le Figaro le 27 août dernier. Notez que les violences physiques ont pris le pas pour de bon sur les outrages et violences verbales en 2012, et que les faits constatés explosent.
Bref, autant dire que la « reconquête républicaine » (interdit de rire) n’est pas pour demain…
Je vous quitte sur ce titre qui illustre assez bien la tournure qu’est en train de prendre la question de la sécurité dans notre pays…