Et qui a encore envie de donner la vie à des enfants destinés à devenir les futurs esclaves d’un système orwellien ?
Nous venons d’avoir la confirmation que même en plein chaos géopolitique, avec des statistiques chinoises aussi anémiques qu’à l’automne 2008, avec un baril en chute libre de 13% comme si la récession allait frapper entre Noël et le Jour de l’An, les indices boursiers US sont capables d’aligner neuf séances de hausse sur une série de dix.
Ils viennent d’effacer en deux semaines tout le terrain perdu au cours des huit semaines précédentes. Le S&P 500 renoue avec ses niveaux du 14/15 septembre dernier, qui étaient les siens trois semaines avant la publication des premiers trimestriels du T3 et le déclenchement d’une guerre d’anéantissement entre Israël et le Hamas.
Le Nasdaq s’est même offert, ce 10 novembre, sa plus forte hausse depuis le 26 mai dernier, quelques heures seulement après que Jerome Powell s’est ouvertement interrogé sur l’efficacité des mesures prises pour ramener l’inflation vers son objectif des 2% d’ici fin 2024.
Un sondage CNBC réalisé auprès des ménages américains révèle que 57% d’entre eux pensent que le prochain mouvement de la Fed sera une hausse de taux, contre 43% qui parient sur la baisse. Quel contraste avec les professionnels de Wall Street, qui parient à 90% sur une baisse ! Un pronostic que partage M. Villeroy de Galhau, notre gouverneur de la Banque de France, qui estime que « sauf choc inattendu sur l’inflation, les hausses de taux de la BCE, c’est terminé ».
En fait, cette journée du 10 novembre a mis plus que jamais en évidence la situation de dépendance de Wall Street – l’ultime véritable locomotive des marchés mondiaux – envers les « Sept fantastiques ». Six d’entre eux ont surperformé le Nasdaq, et ils ont tous battu le S&P 500.
Sur la semaine du 5 au 10 novembre, c’est encore plus flagrant avec les Sept fantastiques qui ont surperformé absolument tous les indices US et européens (avec +3,8% hebdo).
En dépassant les 1 500 Mds de capitalisation, Amazon en a profité pour surpasser celle des 40 sociétés inscrites sur le DAX (avec 1 485 Mds$).
La capitalisation du SOX (Philadelphia Semiconductor Index), dopée par Nvidia (1 200 Mds$), dépasse de très loin celle du CAC 40 (2 400 Mds$, soit tout juste le double de la « capi » du n°1 américain des puces pour l’IA).
A l’autre extrémité du classement sectoriel hebdomadaire, dominé par les semi-conducteurs, nous retrouvons les « utilities » (services aux collectivités), avec -2%, puis les small caps avec -3,2% pour le Russell 2000, le baromètre de l’état réel de l’économie sur le sol américain.
Cette séance de vendredi fut historique, puisque le ratio Russell 2000/S&P 500 vient d’atteindre un plancher vieux de 23 ans (qui remonte à début décembre 2000).
Mais comme vous le savez, si nous pistons au plus près la trajectoire des flux d’argent qui impactent directement votre patrimoine financier, nous ne perdons jamais de vue la « Big picture »… Nous allons conclure cette chronique bien loin du monde enchanté du S&P en lévitation au-dessus de nos turpitudes monétaires et géopolitiques.
En effet, une autre donnée historique est tombée ce vendredi : la croissance de la population américaine – en contraction brutale depuis le COVID et les confinements punitifs inutiles –, s’est effondrée à 0% au mois d’octobre par rapport à octobre 2022.
Oui, 0,00% sur les douze derniers mois ! Même en 1933, au plus profond de la crise, au plus fort de la grande dépression, la croissance démographique atteignait encore +0,6%, et elle n’était plus retombée en dessous de 0,9% depuis 1938 (soit il y a 85 ans), la bascule s’étant opérée début 2021.
Sans croissance démographique, sans enfants, avec une population vieillissante et croulant sous une montagne de dettes, un scénario macroéconomique à la japonaise semble se profiler.
Les Etats-Unis s’orienteraient vers une contraction inexorable du PIB… et peut-être trois décennies perdues pour les marchés financiers, après un pic historique reflétant des excès de création monétaire.
Mais un autre pays – qui prétend détrôner les Etats-Unis de leur place de première économie planétaire à l’horizon 2030 – subit une contraction encore plus brutale de sa démographie depuis le COVID : il s’agit de la Chine.
La Bourse de Shanghai semble ne s’être jamais remise du second grand confinement de fin 2021. Il s’est caractérisé par l’application stricte de la politique zéro-COVID, avec mise en place de dizaines de camps d’isolement comptant 50 000 à 100 000 personnes… et l’accélération de la mise en place d’un « crédit social » de plomb pour tous.
Et si la trajectoire des Bourses chinoises était le reflet d’une l’impasse démographique plus que celle des faillites d’Evergrande ou Country Garden, sur fond de relance qui ne « prend plus » ?
Qui a encore envie de donner la vie à des enfants destinés à devenir les futurs esclaves d’un système orwellien où le « divergent » – refusant de se plier aux moindres caprices des élites de Pékin – est socialement anéanti ?
2 commentaires
Eh oui, la population mondiale ne peut croître indéfiniment, ni même de façon linéaire. Ce ne serait d’ailleurs pas souhaitable.
Donc il va bien falloir que nos brillants économistes intègrent cette situation future à toutes leurs prévisions.
Et… il me semble bien que le Club de Rome avait déja prévu la chose… A relire peut-être ?
La croissance sans fin (économie et population) est une chimère dans un monde fini . Et au lieu de travailler a comment relancer la natalité ou réfléchir a qui doit venir chez nous ou pas ,il est urgent comme le rappel le commentaire de Friedling ci dessus que nos brillants économistes se mettent sérieusement à plancher sur la question ,avant que ce soit la planète qui s’en occupe en nous rendant la vie compliqué… (et c’est un euphémisme )