Sabotages de gazoducs, effondrement des Bourses, ouragans destructeurs et autres nouvelles du nouveau monde de l’aberrant…
Les dernières semaines ont été particulièrement chaotiques.
Quelqu’un a saboté le plus grand gazoduc du monde. Le Dow Jones a signé le pire mois de septembre depuis vingt ans. La Banque d’Angleterre a été confrontée à la normalité et a paniqué. L’inflation a accéléré. Et un ouragan a plongé la Floride sous des trombes d’eau.
« Il faut vous y faire » ont soutenu les Cassandre climatiques : c’est la nouvelle norme.
Mais les Floridiens été déjà habitués à ce genre de catastrophes. Les ouragans sont monnaie courante en Floride, ils ne datent pas d’hier. L’ouragan Ian n’avait en cela rien d’extraordinaire. Mais, la dernière fois qu’un ouragan avait frappé la ville de Ft. Myers, c’était en 1928. La tempête Okeechobee avait alors fait 2 500 morts.
Dans le même temps, alors même que l’inflation était censée ralentir, Barron’s publiait ceci :
« L’indice des dépenses de consommation des ménages (PCE), le baromètre d’inflation préféré de la Réserve fédérale, a augmenté en août, alors qu’il avait reculé en juillet. »
Breitbart y va également de son article sur le sujet :
« Les prix des produits alimentaires achetés par les consommateurs américains en août ont enregistré leur plus forte hausse depuis 1979, d’après les données publiées par le gouvernement vendredi dernier.
La composante ‘produits alimentaires’ de l’indice des dépenses de consommation des ménages a augmenté de 12,4% en glissement annuel, soit la plus forte hausse en glissement annuel depuis février 1979. »
12,4% ? Yep.
Pour bien des ménages, une hausse de 12% des prix des denrées alimentaires est un coup dur. Cela les oblige à prendre des décisions difficiles.
L’argent du peuple
Cela devrait obliger le gouvernement américain à prendre des décisions difficiles également. Après tout, l’inflation est un problème national. Le gouvernement a dépensé plus qu’il n’a gagné grâce aux impôts et il a comblé le manque en faisant tourner la planche à billets. Ne devrait-il pas réduire la voilure et dépenser moins l’argent du peuple pour que l’inflation ralentisse ?
Pas vraiment… A la place, Joe Biden a annoncé un plan visant à éradiquer la faim d’ici 2030. Pour cela, le gouvernement dépensera plus d’argent, pas moins. Pas un mot n’a été dit sur le dernier grand plan de lutte contre la faim. C’était en 1969 et Richard Nixon s’était engagé à éradiquer définitivement la faim. Visiblement, le plan a fait chou blanc. Sinon, nous n’aurions pas besoin d’un nouveau plan.
Le fait que les choses se produisent peu ou prou comme on peut s’y attendre. Le président fait ce qu’il doit faire, pour ce que ça vaut. Les banquiers centraux font ce qu’ils doivent faire. Les terroristes font ce qu’ils savent faire. Et les ouragans ont frappé le pays et les observateurs ont enjoint au gouvernement fédéral de « faire quelque chose » contre ça.
A La Chronique Agora, nous faisons ce que nous savons faire : nous nous étonnons de voir à quel point la « normalité » peut être terrifiante, surtout quand nous sommes habitués à l’anormal.
Il y a plusieurs années, un vieil ami dont le tracteur était coincé dans la boue, nous avait expliqué ce qui s’était passé : « J’ai oublié qu’il pouvait pleuvoir. »
Ce n’est pas normal qu’il fasse toujours beau et que vous puissiez emprunter de l’argent pour moins que sa véritable valeur. Mais, naturellement, dans ce cas, vous ne prenez pas votre parapluie. Vous pensez que l’anormal est la nouvelle normalité.
Et puis, il pleut. Les taux d’intérêt augmentent.
Toujours plus cupides
Les taux d’intérêt prennent en compte les choses qui pourraient mal tourner dans le futur. Lorsque l’été indien des taux bas a pris fin, ils avaient beaucoup de chose à prendre en compte. L’inflation, par exemple.
Dans un pays où l’inflation est de 10%, un taux d’intérêt de 5% sur les obligations d’Etat à 30 ans semble plus « normal » qu’un taux nul. Cependant alors que la Banque d’Angleterre était impassible comme un cadavre face à un taux de 0%, elle a complètement paniqué lorsqu’elle a été confrontée à un taux de 5%.
Elle a pensé que des banques britanniques allaient connaître le même sort que Lehman Brothers et a décidé de ne pas tenter le diable. Les décideurs adorent les marchés, sauf lorsque ces derniers leur disent ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre.
Or les marchés étaient sur le point de dire que les taux d’intérêt obstinément bas ont transformé même les gérants de fortune les plus prudents de Londres en joueurs compulsifs.
Les gérants de fonds étaient censés s’assurer que les retraités récupèreraient leur argent dans 10, 20 ou 30 ans. A cause de l’extrême faiblesse des taux d’intérêt, les gérants de fonds ont dû retirer leur argent des obligations d’Etat sans risque pour l’investir dans des actions risquées. Toujours plus cupides, ils ont emprunté pour prendre des positions avec effet de levier.
Tout le monde l’a fait.
Tout allait bien jusqu’à ce qu’il se mette à pleuvoir. Le vent s’est mis à souffler plus fort. Les gens ont fait le plein de papier toilette. Et la banque centrale anglaise a fait volte-face.
La presse financière nous explique que la Banque d’Angleterre n’avait pas le choix. Sinon, « cela aura été une catastrophe ».
Pendant ce temps-là, dans une autre ville fort, fort lointaine, un autre banquier central maintient le cap. Jerome Powell n’a aucune intention de faire volte-face.
Pas encore.
Pas avant que les choses redeviennent trop normales.