Mieux vaut conserver des munitions pour pouvoir profiter de la prochaine vague de volatilité.
Ce qui nous empêche de dormir sur nos deux oreilles n’est pas l’inflation, la hausse des taux d’intérêt, ni l’augmentation des dépenses publiques.
Ce que nous redoutons est un changement d’humeur des marchés financiers, qui conduirait à une cascade de chutes des prix : les ventes déclenchent d’autres ventes, la peur et la panique prennent le dessus, provoquent une liquidation d’actifs sauvage et incontrôlable. Et le tout débouche sur un emballement de la baisse des prix des actions, des obligations et de l‘immobilier.
Une telle déflation des actifs causerait immédiatement une récession. Personne ne voudrait prendre ses pertes et nous aurions de gigantesques sauvetages décrétés par les gouvernements et, au stade ultime, une dévaluation des monnaies fiduciaires.
Quand les acheteurs empruntent, même si la charge des intérêts est faible, comme dans le cas des Durbin – dont nous vous avons parlé au début du mois –, l’état d’esprit des propriétaires endettés devient très fragile et vulnérable à l’émotion. Surtout dans un environnement où les prix baissent.
Nous sommes préoccupés par le même objectif que vous : préserver notre capital, ne pas nous faire détruire par des décisions stupides dans un marché spéculatif et ne pas prendre de perte catastrophique que nous ne pourrions pas récupérer. Donc, nous ne faisons aucun changement à notre allocation d’actifs.
Prudence stratégique
Notre directeur des investissements élabore une stratégie d’investissement concrète, qui utilise des titres cotés. Cette stratégie peut se résumer en trois points :
- recherche de rendement élevé ;
- risque minimum ;
- anticipation des marchés baissiers.
A l’heure actuelle, les liquidités rapportent 5% en dollars et 3% en euros. Nous savons que les gens n’aiment pas payer des conseillers et s’entendre dire de conserver leurs liquidités.
Mais ce petit rendement vous permet de garder vos munitions pour profiter de la prochaine vague de volatilité. Tôt ou tard, de bons actifs seront en soldes et nous dégainerons. Nous pourrons alors les acquérir à un bon prix.
Le seul regret que nous aurions à détenir autant de liquidités serait si le cours de l’or décolle. Nous aurions dans ce cas l’impression d’avoir raté quelque chose.
Mais nous détenons déjà une grande partie de nos propres actifs en or physique (ou autres actifs tangibles) et conseillons à nos lecteurs de faire de même. C’est un rempart contre la dévaluation des grandes devises. Si la situation économique se dégrade, le dollar ou l’euro seront en effet encore dévalués.
En outre, la Russie est devenue le fer de lance d’un mouvement pour créer une devise adossée à l’or avec laquelle les pays non alignés sur les Etats-Unis pourraient commercer entre eux, ou au moins échanger du pétrole. C’est logique mais nous restons sceptiques sur le succès à court terme de cette initiative.
Néanmoins, le marché du pétrole est bien plus vaste que celui de l’or, et si cette initiative des BRICs devait aboutir, le prix de l’or serait bien plus élevé que maintenant.
Donc nous détenons de l’or et nous espérons que son cours progresse. Mais, si cela ne se produit pas, cela ne nous dérange pas d’attendre.
Et nous restons positionnés sur la hausse du pétrole.
Réponses à des questions d’abonnés
Pour finir aujourd’hui, nous allons répondre à trois questions posées ces derniers temps par des abonnés.
Si l’augmentation des ventes au détail est moins rapide que l’inflation, cela signifie que nous mourrons à petit feu, c’est ça ?
Oui, c’est tout à fait ça. En période d’inflation, les prix nominaux perdent leur valeur d’information. L’inflation est la désinformation ultime du marché, déformant les prix, les coûts et les marges simultanément. Il en va de même avec le PIB nominal, les chiffres du commerce, les prix de l’immobilier, les taux d’intérêt et bien d’autres données économiques. Même les ratio prix/résultat (ou PER) des actions sont déformés et les investisseurs prennent l’inflation pour une croissance des profits.
Tout doit être corrigé de la hausse de l’indice des prix pour obtenir la performance réelle. C’est voulu. L’inflation est une méthode de redistribution de la richesse du secteur privé vers le gouvernement et agit comme un impôt. C’est cette subtile nature qui rend l’inflation monétaire si utile : la plupart des gens ne remarquent rien, du moins pendant un certain temps.
Quel est le meilleur moyen de rééquilibrer nos portefeuilles pour atteindre de nouveaux pourcentages d’allocation ?
Pour diminuer votre portefeuille actions et augmenter vos liquidités, vous pouvez vendre des actions, ou stocker des liquidités dont vous prévoyiez d’investir une part en actions. Mettez vos liquidités là où vous pouvez avoir un petit intérêt, suivant ce qui est accessible pour vous (compte à terme dans votre banque, money market). En dollars, vous pouvez actuellement obtenir un rendement de 5% et en euros 3% environ.
Que pensez-vous du tracker de minières aurifères GDX en tant que substitut à l’or physique ?
Nous ne pensons pas que GDX soit un substitut à l’or physique. Un fonds indiciel de minières est un pari sur des cours de l’or plus élevés à l’avenir et des bénéfices supérieurs des mines (voir la question sur l’inflation). C’est une spéculation à effet de levier. L’or physique est en revanche une assurance contre le chaos. En cas de krach ou de marché baissier durable, l’or et les minières pourraient évoluer dans des directions totalement différentes.
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2 commentaires
J’aimerais garder des liquidités . Mais il y a un organisme, à Bercy, qui oeuvre jour et nuit pour m’en soulager du maximum possible ( à 75% selon mon estimation, mais peut être encore plus ?? )
On parle beaucoup (et c’est normal) des marchés européens et américains. Mais n’est-il pas temps de réallouer des placements chez les BRICS et dans d’autres monnaies que l’€ et le $ ?